Segovia / Extramuros

Sommet de l’art roman et Médiéval Ségovien

Ségovie extra-muros possède quelques constructions romaines et médiévales des plus remarquables, ne serait-ce que son Aqueduc. Pour tout visiter, nous vous conseillons un parcours en voiture ou en bicyclette car les sites sont très dispersés.

Planifiez votre escapade à Ségovie

La ville de Segovia (Ségovie) possède assez d’attraits pour y passer plusieurs jours à la visiter. Pour profiter au mieux de tout ce qu’il y a à voir à Ségovie il est nécessaire de bien préparer ses horaires et éviter d’y aller le lundi. Cette ville est si riche que nous en avons organisé la visite sur deux pages: réservant l’autre page aux quartiers intérieurs à la muraille. Pour ceux qui veulent des excursions, entre autres destinations à proximité il y a trois destinations monumentales importantes de consacrer une demi-journée: La GranjaPedraza et Turegano. La ville de Ségovie possède de bons et nombreux lieux où se loger, mais moins nombreux sont les lieux où les repas sont à bons prix. Dans la page pour Manger et Se loger à Ségovie, nous vous présentons le plus intéressant de l’offre locale.

Voulez-vous visiter cet endroit?

A l’origine Ségovie fut un village préromain soumis par Rome en 96 a.c. Son rôle durant l’empire était de contrôler l’accès à la vallée du «Duero», située en un point central de la future voie qui unirait Mérida et Saragosse, La forteresse était certainement installée là où se trouve l’actuel alcazar. Pour fournir d’eau cette zone occupée par des maisons notables et certainement au moins un établissement de thermes on construisit un aqueduc qui transportait l’eau depuis les montagnes. Depuis l’antiquité la ville en ses murailles et délimitée par les gorges des rivières «Eresma» et «Clamores» était  comme une acropole réservée aux clases du pouvoir alors que par les vallées et leurs flancs  s’étendant côté sud s’établiraient des lieux de travail.

Pendant le Moyen Age la ville atteignit sa plus grande splendeur, les rois Alfonso X le sage et Enrique IV de Trastámara en firent leur lieu de résidence. C’est là aussi que s’autoproclama reine de Castille l’infante Isabelle la Catholique, la ville étant aussi le siège du trésor royal y possédant sa fabrique de monnaies.

Nous n’avons que peu de renseignements sur les faubourgs. La population se regroupa autour des paroisses, par activités, affaires et ethnies jusqu’à former des quartiers spécifiques. Au nord, sur la rive de l’Eresma au Moyen Age furent fondées les paroisses de San Lorenzo, Santiago, San Marcos, San Gil et San Blas. C’est plus tard, au XVIeme siècle que la place de l’Azoguejo devint le centre de réunion des faubourgs car y avait lieu le marché.

A la fin du Moyen Age San Lorenzo se consacrait aux potagers, qui parvenaient jusqu’aux murailles de Ségovie et aux faubourgs de San Justo et San Salvador. La rivière Clamores qui traversait les paroisses de Santa Eulalia et San Clemente était croisée par plusieurs ponts tel le “pontesilla de berrocal” plus connu comme “de la Muerte y de la Vida” (de la mort et de la vie).

Fragment du tableau «Les sorcières de San Millan» 1907 (Ignacio. Zuloaga, MNBA. Argentine)

San Millan était le quartier des potiers, fabricants de tuiles et sabliers qui extrayaient la matière première des mines qui étaient près de l’ermitage de San Roque (d’où les jardins actuels du même nom), et des flancs de la colline de la Piedad. C’était un point connu dans le temps comme le Barrio de las Brujas (Le Quartier des Sorcières) qui inspirèrent le tableau d´Ignacio ZuloagaLas brujas de San Millán(Les sorcières de San Millan).

Au roi Enrique IV, qui vécut le plus temps et donna un grand soutien pour la ville, nous devons les réformes de l’Alcazar et trois édifices magnifiques: sa maison de campagne (devenue le couvent de San Antonio el Real), le monastère du Parral et le Palais Royal de San Martin. Un autre apport d’importance fut la restauration de la Fabrique de Monnaie qui depuis des siècles se trouvait au final de l’Aqueduc, dans la paroisse de San Sebastian. Ses premières monnaies étrenèrent un petit aqueduc comme marque de la fabrique, symbole qui sera connu dans le monde entier car cette ville battra monnaie pendant plus de 400 ans. Cette fabrique crée par privilège royal à Ségovie  sera connue comme la «casa vieja de la moneda» (La vieille Monnayage) après sa fondation par royal décret en 1583. Elle se trouvait à l’endroit où l’aqueduc traverse la muraille. Elle bat sa dernière monnaie en 1681, et pendant tout ce temps, depuis sa première monnaie, elle battait ses monnaies avec la même technique : le martelage. Aujourd’hui, il ne reste rien de l’édifice.

«La Catorcena» -une fête célébrée depuis de XVe siècle- nous rappelle que les quartiers des faubourgs étaient aussi importants que ceux de la ville intérieure puisque cette fête était organisée par quatorze paroisses, sept de la ville alternant avec sept des faubourgs.

De même que notre parcours Intra-Muros, notre seconde route à Ségovie part de la place de l’Azoguejo, face à l’Aqueduc monumental. Ce travail de l’ingénierie civile romaine est le plus important d’Espagne, Construit vers la fin du Ier siècle il conduisait l’eau depuis les montagnes jusqu’au camp romain situé sur le lieu de l’actuel Alcazar. C’est une oeuvre extraordinaire de 15 kms de longueur et 29 m de hauteur sur la dite place. Le plus curieux est sa construction en pierres de granit de Guadarrama, placées les unes sur les autres, sans mortier ni agrafes de plomb. Donnant sur la petite place de carrelage aux pieds de l’aqueduc est une maison typique à colombages où se trouve le célèbre restaurant «Candido».

Proche à l’Azoguejo est depuis 1862 le Collège d’Artillerie, ancien couvent franciscain construit au XVe siècle avec un cloître gothique remarquable. Remontant la rue, passée la Casa de los peces est la rue de «Muerte y Vida» (de la Mort et la Vie) dont le nom fait allusion à une légende liée à la révolte des “Comuneros”.

Passant par l’avenue Fernandez Ladreda qui conduit de l’aqueduc à la gare routière nous voyons l’église de San Clemente, romane avec une abside magnifique, galerie et de belles fresques murales.

Un peu plus loin nous trouvons l’église de San Millan située dans l’ancien quartier maure et faubourg des tanneurs. C’est le modèle caractéristique des églises romanes ségoviennes intégrant ici l’influence islamique (décoration et voutes de style califal), parvis en galeries qui jouent le rôle de centre de réunions et un haut et svelte clocher mozarabe construit à l’image de celui de Jaca.

Descendant vers la place du Doctor Gila, nous trouvons le Palais de Ayala Berganza, appelé aussi “la Casa del Crimen”, Hôtel de nos jours, ce fut l’atelier où Ignacio Zuloaga peignit quelque uns de ses tableaux les plus célèbres sur Ségovie. Toute proche est la Casa de la Tierra (XVIIIeme Siècle) qui conserve des peintures sur la façade et une belle cour intérieure.

L´Église de la Vera Cruz

La dénommée Casa de las Damas abrite un Musée de Tapices (tapisseries) comportant une grande collection d’oeuvres flamandes, françaises et espagnoles des XVI et XVII siècles.

En revenant à l’aqueduc par l’autre côté se trouve l’église de San Justo qui contient un des rares tympans sculptés de l’art roman espagnol, ainsi que des peintures murales de grande valeur (XIIIe) présidées par un Pantocrator. Un certain intérêt pressente l’église de San Salvador, oeuvre romane-gothique et baroque, située sur une jolie place médiévale résonante du tapage des centres d’enseignement qui l’entourent.

Prenons  notre voiture pour commencer ce nouvel itinéraire. Il vous faut absolument voir le monastère de San Antonio el Real, ancien palais d’été d´Enrique IV transformé en couvent. En  angle  avec la façade plateresque, ornée des effigies orantes des Rois Catholiques, est le portail, travaillé en gothique Isabellin avec trois arcades. Ses plafonds mudéjares à caissons méritent à eux seuls la visite de ce lieu, aussi il faut signaler le Grand retable, oeuvre flamande sur la passion du christ. Du monastère on peut encore visiter  la sacristie, la salle du trône, la salle du chapitre, le réfectoire et le cloître gothique-mudéjar.

Prenons la route périphérique de la ville en direction de la vallée de l’Eresma nous arrivons à l’église de San Lorenzo, oeuvre romane-mudéjar avec une double galerie à arcades, et tour clocher de briques. De l’ensemble on peut remarquer l’abside centrale divisée extérieurement par quatre colonnes adossées qui forment trois espaces centraux et deux presbytéraux.

Par la rue du général Zuñiga on parvient au monastère de Santa Cruz la Real, fondé par Saint Domingo de Guzman au XIIIe et réformé au XVe siècle en style gothique. Le portail en est remarquable avec la reine Isabelle la Catholique orante près de son époux. Il y a ausi la Cueva de Santo Domingo, orné de son portail.

Sur l’autre rive de l’Eresma, parmi une aulnaie touffue est l’ancienne «Ceca» ou «Casa de la Moneda», l’une des rares fabriques du XVIe Siècle qui ait subsisté. Le Roi Felipe II chargea Juan de Herrera de sa construction et il y fut introduite la technique du battage au moyen d’un rouleau. Peu de mètres la séparent du monastère du Parral, fondé par Enrique IV, Sur son portail se trouve l’écu de l’intrigant Juan Pacheco, marquis de Villena. Le monastère comporte quatre cloîtres: De la conciergerie, de l’hôtellerie, de l’infirmerie et le principal. Dans la Grande chapelle du temple surprennent le retable aux sculptures polychromées, et les beaux tombeaux des marquis de Villena.

Le prochain arrêt sera pour l’église romane de San Marcos. Face à elle nous arrivons à l’église singulière de la Vera Cruz, fondée par les Chevaliers de l’Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem en 1208, bien que la tradition populaire l’attribue aux Templiers. Il s’agit d’un temple de forme dodécagonale avec un intérieur sobre et mystérieux sur deux étages, à voutes en ogives de style musulman. Il s’y trouve un crucifix roman sur son grand Autel et aussi un retable gothique-renaissance intéressant. La nuit du vendredi saint a lieu une impressionnante procession du Santo Entierro descendant de Zamarramala à la lumière des torches.

Dans la proche promenade de la Fuencisla est le couvent de Carmelitas Descalzos, fondé par San Juan de la Cruz au XVIe siècle et qui y abrite son tombeau. On y descend par un escalier de pierres. Le temple est d’une seule nef avec des chapelles latérales.

Le sanctuaire de Nuestra Señora de la Fuencisla, patronne de la ville, fut construit entre 1498 et 1613. Il faut y voir le retable majeur et la belle grille baroque qui ferme le presbytère donnée par la riche confrérie des drapiers.

Nous pouvons terminer notre ronde en parcourant le côté sud de la ville par la Cuesta de los Hoyos, tout au long de laquelle se succèdent des vues extraordinaires sur l’Alcazar, la Cathédrale et la muraille de la ville.  Pour les marcheurs il y a une promenade agréable entre les arbres et espaces verts des rivières Eresma et Clamores de près de 45 minutes.

Vous devez voir...

Iglesia de Vera Cruz
Monasterio de San Antonio el Real

Informations pratiques

Coordonnées

40° 57′ 0″ N, 4° 7′ 0″ W

Distances

Valladolid 119 km, Ávila 67 km,

Madrid 90 km

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