Najera

D’origine pré-romaine, la ville de Najera fut une des enclaves romaines des plus importantes de cette région, bien que sa période de plus de splendeur ait eu lieu au Moyen Age. Quant au VIIIe siècle, les arabes occupèrent la ville, sa situation dominée par de hauts rochers firent qu’ils la dénommèrent Naxara (lieu entre rochers) et Naxarilla, sa rivière.

Deux siècles plus tard, en 923, le roi de Pamplune Sancho Garces I, avec l’aide de Ordoño II de Leon conquit la ville aux musulmans. Juste un an plus tard, le Calife de Cordoue Abderraman III saccagea et détruisit Pamplune, ce qui obligea le roi de Navarre à transférer sa cour à Najera. Le grand roi Sancho Garces III el Mayor, maintint la capitale dans la ville, y célébra des réunions d’états généraux et  lui donna une juridiction particulière et favorable ce qui se traduisit par une période faste. Il favorisa aussi le transit des pèlerins du Chemin ce qui en fit alors une étape importante de la route jacobine. Le roi Garcia Sanchez III développa encore plus les initiatives de son père et en 1052, il inaugura l’ensemble des édifices de Santa Maria de Najera, y apportant d’importantes reliques pour donner encore plus de raisons aux pèlerinages.

En 1076, Alfonso VI, incorpora la ville au royaume de Castille lui donnant un état juridique semblable à celui qu’elle détenait déjà et qui serait le modèle pour d’autres cités de Castille. L’installation d’une communauté juive prospère et le dynamisme des corporations, avec le passage constant des pèlerins facilitèrent une croissante prospérité da la ville.

Enrique IV de Castille lui otorga le titre de «très Noble et très Loyale» en 1454, et en 1465 il céda la ville à Pedro Manrique de Lara, comte de Treviño. En 1482, les Rois Catholiques confirmèrent cette concession et y ajoutèrent le duché de Najera (pour les services rendus à leur cause).

À partir du XVIIe, la ville peu à peu fut éclipsée par d’autres villes de la Rioja.

Najera est la ville qui réunit le plus d’histoire dans la Rioja. Proche à la sierra de la Demanda, sa vieille ville est construite sous la protection de rochers situés à l’ouest la gardant des vents dominants, et la rivière Najerilla est à l’est. Au XXe siècle, la ville déborda sur l’autre rive.

Le plus grand patrimoine de Najera est le Monastère de Santa Maria la Real. C’est un grand ensemble monumental datant de la moitié du XIe siècle, construit sur l’ordre de Garcia Sanchez III comme siège épiscopal, couvent et panthéon familial. Selon la légende, il fut construit sur le site d’une grotte (à laquelle on peut encore accéder depuis l’église), et où le monarque trouva une effigie de la Vierge Marie. Les premières constructions sont purement romanes, mais vue les nombreuses ampliations et restaurations du XVe, son aspect se fit plus gothique et renaissance. L’extérieur maintient son aspect de forteresse (tour et contreforts arrondis). Dedans, trois nefs et transept. Le cloître des Caballeros XVIe combine gothique, plateresque et renaissance. C’est l’accès à l’église gothique du XVe et au panthéon royal, où se trouve une trentaine de sépultures des rois  de Navarre  et familiers. Il convient de remarquer la valeur artistique du tombeau de Doña Blanca de Navarre, mère de Alfonso VIII et de celui de don Diego Lopez de Haro, seigneur de Biscaye. Après la désamortisation, le monastère servit de caserne d’infanterie, de théâtre, de dépôt pour les travaux publics jusqu’à être déclaré Monument National en 1889.

Près du monastère, sur la Plaza de España, se trouve le Musée Historique et Archéologique de Nájera, situé dans l’ancien palais de l’Abbé de Santa Maria la Real. On peut y voir une multitude d’objets historique provenant des fouilles archéologiques proches : depuis des matériaux paléolithiques jusqu’au Moyen Age, ainsi que des fonds ethnographiques de toute la province.

L’église paroissiale de la Santa Cruz, déclarée monument national est à voir : c’est un édifice dont la fondation daterait aussi du XIe, mais son aspect actuel est clairement du XVIIe avec une magnifique coupole sur pendentifs surmontée d’une lanterne. Le temple abrite les reliques de San Prudencio, entre autres saints et des tableaux de Santa Maria la Real.

Il est bon de compléter la visite par une bonne promenade dans la vieille ville avec ses commerces traditionnels et une  véritable saveur médiévale, avant de traverser la rivière.

De l’autre côté  de la rivière nous trouvons le couvent de Santa Elena, un édifice sobre de la moitié du XVI, habité à l’heure actuelle par une communauté de religieuses Clarisses. L’église (la seule partie visitable) est du XVIIe, sur plan de croix latine à une seule nef et coupole semi sphérique.