Ciudad Real

La ville qui surgit d’une défaite

Ciudad Real est née du souvenir de la pire défaite de Castille, et après des dizaines d’années d’abandon elle a commencé à récupérer son patrimoine monumental ces dernières décades. Proche de zones volcaniques et de lagunes elle est devenue une base pour activités de tourisme actif dans toute la province.

Planifiez votre escapade à Ciudad Real

Entre la visite de la cathédrale Notre Dame du Prado, les espaces publiques et les musées que nous vous indiquons, Ciudad Real peut ne vous occuper qu’une journée. Cependant vous avez tout à côté le parc archéologique du château de Alarcos, scène d’une bataille fondamentale mais oubliée (car perdue par les chrétiens). Pour les amateurs d’oiseaux, l’excursion d’une journée au Parc des Tablas de Daimiel est obligatoire puis ils peuvent continuer par Daimiel même et son gisement important de la Motilla del Azuar (à l’est du village), Pour le retour sur la capitale par l’autovia, un petit détour par Carrion de Calatrava permet de voir au nord l’imposant château de Calatrava la Vieja. Autre excursion pour une matinée, est d’aller visiter la proche Almagro, et passer l’après-midi dans les sites du Parc de Hoya de Cervera et le Massif de Calatrava. Il y a de nombreuses entreprises de tourisme actif à Ciudad Real, qui offrent des expériences dans les lagunes et zones volcaniques; spécialement dans le Parc National de Cabañeros (au nord de la province).

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Dans les premiers temps de la Reconquête, ce lieu portait le nom de Pozo seco de Don Gil (situé sur la place actuelle du Pilar). À huit kilomètres à l’ouest se dressaient le château et le village d´Alarcos. Le 18 juillet 1195, eut lieu la Bataille de Alarcos au cours de la quelle les almohades de Yusuf II infligèrent une terrible défaite aux troupes de Alfonso VIII de Castille, reprenant là une grande partie de la Manche.

Un demi siècle plus tard, après avoir échoué dans la reconstruction des fortiifications de Alarcos, le roi Alfonso X décida le transfert de la population à Pozo seco de Don Gil. Le 20 février 1255, Alfonso X le Sage donna une Charte de Peuplement et un centre municipal.

Très vite, les conflits entre le représentant du roi et les chevaliers de Calatrava qui dominaient toutes les autres localités se multiplièrent. En 1382, le roi Juan I de Castille offrit au célèbre chevalier Leon IV de Armenia la Seigneurie à vie de la ville que celui-ci garda jusqu’à sa mort, 9 ans plus tard. En 1420, Juan II de Castille concéda le titre de «très noble et loyale» au site ainsi que le statut de «ciudad» (ville).

Ses industries de  fabriques de vin et de drap se développèrent, appuyées par la volonté des Rois Catholiques de faire de la ville le centre administratif du sud de l’Espagne, ce qui en fit le siège du premier Tribunal de l’Inquisition, qui sera transféré à Tolède En 1485.

Après deux siècles de décadence provoquée par les expulsions des juifs et des mauresques (populations très importantes pour les industries et le commerce), La ville commença une récupération lente au XVIIIe. En1691 la province de la Manche se constitua, avec Cjudad Real comme principal Centre Administratif, bien que toutes les institutions ne s’y installèrent que en 1833, lors de la création de la province de Ciudad Real. (Au grand dam de Almagro).

Le premier tiers du XXe siècle coïncide avec le développement industriel de tout le pays. Ciudad Real subit alors une croissance économique et sociale spectaculaire, ce qui apportera à la capitale des constructions d’architecture moderne comme l’ancienne Gare des Trains (aujourd’hui Musée Ferroviaire), le Grand Hôtel (Hôtel Alfonso X, de nos jours) ou la restauration de la Plaza Mayor.

Anciènne photo de la Porte de Tolède

Le soulèvement franquiste de 1936 fut appuyé par les pro-franquistes, ce qui provoqua une répression sévère, qui affecta les images et édifices religieux. La ville vit son nom changé pour celui de «Ciudad Libre de la Mancha».

L’édification du campus de l’Université de Castille-Manche en 1985 et la venue du Train de Haute Vitesse en 1992 donna un véritable coup de fouet à la vie sociale et culturelle de cette capitale de la Manche.

Des quatre kilomètres de murailles qui protégeaient la ville au Moyen Age, ne restent que un pan de mur et la dite Porte de Tolède, l’une des huit entrées à la ville fortifiée. Alfonso X en ordonna la construction et c’est un magnifique exemplaire de l’architecture militaire du XIVe. Réalisée en pierres de tailles calcaires de la zone elle est de style gothique-mudéjar, sobre et sans décorations. Sur six arcades, sa face extérieure présente l’écusson des Armes de Castille.

La vieille ville de Ciudad Real est très belle et s’organise sur trois paroisses. La Cathédrale de Santa Maria del Prado est la plus importante. L’édifice actuel est de style gothique, construit sur les ruines d’un temple roman de l’époque de Alfonso X. En 1875, le Pape Pio IX la consacra comme cathédrale en faisant en même temps l’Evêché du Priorat des Ordres Militaires. Le retable Renaissance du grand autel en est le plus remarquable. L’église de San Pedro, tout à côté de la Plaza Mayor, est probablement l’œuvre de plus grande valeur artistique de Ciudad Real. Construite avec les fonds apportés par les Chevaliers les plus importants de la ville au XIVe, c’est un édifice de style gothique dont on remarque la tour avec chapiteau et trois portails. Le tombeau de don Fernando de Coca, dans la chapelle du même nom, ressemble beaucoup à celui du Doncel de Sigüenza. Les stalles du chœur (XVIe) sont aussi remarquables.

L’église de Santiago est la plus ancienne des trois et est une des plus intéressantes de la province. Commencée vers la fin du XIII, elle appartient au roman de transition. Il faut y voir ses peintures murales et le plafond à caissons mudéjar qui a été découvert lors d’une restauration dans les années 80 du siècle passé.

L’église de la Merced (baroque) à la façade d’influences Herrériennes complète le patrimoine religieux. La Plaza Mayor avec des arcades sur trois côtés est flanquée sur un côté par l’étrange édifice de la Mairie (style nordique- 1976), avec en face la Casa del Arco (XVe) qui fut requise par les Rois Catholiques au rabin juif Alvar Diaz pour en faire l’ancienne mairie. Celle –ci porte tout en haut, une horloge carillon qui marque les heures avec les personnages de Don Quichotte, Sancho et Cervantes qui sortent au balcon.

Malgré l’abandon subit dans le seconde moitié du siècle passé la ville conserve quelques exemples intéressants d’architecture civile du XiX et XXe., parmi les quels le Palais de la Diputacion, et l’ancien Casino, tous deux de l’architecte Santiago Rebollar, ou encore la Maison de la Culture de Miguel Fisac.

Avec l’implantation du campus universitaire l’activité culturelle de Ciudad Real s’est bien accrue, donc de nombreux musées se sont ouverts dans les alentours de la plaza Mayor et de la cathédrale.

Le Musée Provincial ouvert en 1982 rassemble les trouvailles archéologiques de la province et une bonne collection de peintures d’artistes de la ville comme: Antonio Lopez, Gregorio Prieto, Guijarro ou Andrade. Le Musée de la Diocèse, au rez de chaussée de l’ancien Evêché (édifice moderniste, fin du XIXe) et le Musée Elisa Cendrero, qui lui conserve les Archives Historiques Municipales, avec la Lettre Originale, Charte de Peuplement de fondation de la ville, ainsi que des peintures d’artistes de la province.

Cathédrale de Santa Maria del Prado

Le Musée de Manuel López Villaseñor (dans une vieille demeure du XVe) heberge une collection de peintures. Il y a aussi un un Musée du Quichotte avec une bibliothèque de thèmes cervantins, avec tout un centre d’études et de documentation.

À huit kilomètres à l’ouest, par la route N-430 se trouve le Parc Archéologique de Alarcos. Il y eut sur ce site des installations successives depuis l’Age du Bronze, y ayant beaucoup d’importance la citée ibérique oretana pendant les siècles V à III a,C.

Au cours des années antérieures à 1195, Alfonso VIII avait entrepris tout un processus de fortifications autour de son château, qui fut interrompu après sa défaite. On a trouvé une fosse commune avec les ossements des guerriers. Après la récupération du territoire vers 1212, on a essayé de reconstruire, mais finalement on s’installa à Villa Real (Ciudad Real).

A côté se trouve le Sanctuaire de Nuestra Señora de Alarcos, des XIII-XIVe, déclaré Bien d’Intérêt Culturel. On y voit une grande rosace sur la façade.

Informations pratiques

Coordonnées

38° 59′ 0″ N, 3° 55′ 0″ W

Distances

Toledo 118 km, Madrid 185 km

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