La Révolte de la Truite
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Certains évènements, de par leur caractère spectaculaire sans aucune logique sont absorbés par l’histoire. Les monarques et les autorités n’ont aucun intérêt à ce qu’ils soient connus afin d’éviter de futures répercussions qui ne seraient que créer de dangereux précédents.» C’est le cas de la dite «Révolte de la Truite», un évènement tenu sous silence des années durant. Vers la moitié du XIIe siècle, Zamora était une ville importante et prospère. Depuis la récente indépendance du royaume du Portugal, c’était la ville garante de la frontière du Douro. De plus, c’était l’un des centres principaux sur la la Vía de la Plata (voie de l’Argent) et du Camino de Santiago del sur (Chemin de Compostelle du sud). Il s’y trouvait donc une bourgeoisie croissante et un marché des plus fréquentés; mais aussi une plèbe importante qui commençait à réclamer une situation sociale plus forte face aux nobles et aux gents d’église qui la gouvernaient.
Un beau jour de l’année 1158, sur le marché de Zamora, alors qu’un savetier venait d’acheter à un poissonnier la dernière truite qui lui restait, la transaction fut interrompue par un serviteur du chevalier Gomez Alvarez de Vizcaya qui argumenta qu’il lui fallait ce poisson car la situation de son seigneur marquait préférence. Le poissonnier et le savetier affirmèrent que la truite était déjà vendue et refusèrent de la lui remettre. Une forte discussion s’établit, attirant un plus grand nombre de curieux à chaque instant qui prenaient parti pour l’un ou pour l’autre. De la discussion on en passa aux mains, le serviteur du chevalier devant partir sans le poisson. Voici comment commença la Révolte de la Truite.
Pendant ce temps, les bourgeois qui avaient participé à la Révolte de la Truite, tous aussi excités que les nobles, car la capture, maison par maison des révoltés et leur emprisonnement les avait indignés se réunirent autour de l’église où les nobles décidaient de leur futur, Benito ‘le pelletier’- lequel, en tant que Procureur du commun, leur représentant dans les ‘conseils’ avec les chefs des autres états de la ville priot la parole.
Le jeune roi de León- il avait 21 ans et n’était sur le trône que depuis un an- se trouva dans un grave dilemme. S’il acceptait la demande, son autorité se trouverait minée et les nobles pourraient même le faire tomber. Fernando avait été proclamé roi lorsque son père avait séparé León de la Castille et en cas d’accepter la demande des exilés, un certain nombre de nobles pourraient l’abandonner et prendre parti pour son frère (qui voulait réunifier le royaume). D’autre part, cet important contingent d’habitants de Zamora représentait un grand renfort pour le roi Portugais, tout aussi, sinon plus agressif que les castillans. Finalement, le roi comprit que la colère populaire était assez justifiée et que le Portugal en formation était plus dangereux que la Castille.