L’Annonciation de Fra Angelico
L’Annonciation de Fra Angelico est l’une des œuvres les plus belles du Quattrocento florentin. Le tableau a été peint entre 1425 et 1426 par le moine dominicain Guido di Pietro, plus connu sous le nom de Fra Angelico.
Il est situé au Musée du Prado, où il est entré en 1861 provenant du Monastère des Déchaussées royales à Madrid.
Ce temple, qui a été consacré en 1435, comptait trois autels. Celui qui se situait à droite du chœur possédait le retable de L’Annonciation de Fra Angelico.
Les autres deux retables étaient le Couronnement de la Vierge (au Musée du Louvre) et un triptyque dont son panneau central montre à la Vierge avec son enfant et deux anges (encore à l’église florentine).
En 1611, le Couvent de San Domenico de Fiesole vendit le panneau pour payer les travaux de construction d’un nouveau clocher. Il fut acquis par le Duc de Lerma, qui le céda á l’Église des Dominicains de Valladolid.
La Florence du XVe siècle
L’art florentin du début du XVe siècle regroupe les influences du gothique international et les nouveautés de ce qui serait la Renaissance.La précision des détails est l’une des caractéristiques d’influence du nord de l’Europe. Au cas de l’Annonciation, elle est montrée dans la minutie avec laquelle sont dessinées les fleurs de l’Éden ou les ailes de Saint Gabriel.
Guido di Pietro, l’auteur
Le nom réel de Fra Angelico c’est Guido di Pietro. Il naît au sein d’une famille aisée à Vicchio, vers 1395. Après être admis au Couvent dominicain de Fiesole, il reçoit le nom de Fra Giovanni de Fiesole. Quelques années après son décès, il commence à être connu sous le nom de Fra Angelico.Très jeune, il s’installe à Florence pour suivre une formation comme illuminateur de manuscrits. Cette formation est évidente grâce à la précision et la souplesse avec laquelle sont exécutés la plupart des détails de ses œuvres.Ci-dessous se réalisera un commentaire de ce retable fascinant : L’Annonciation de Fra Angelico.
Retable de l’Annonciation
Fra Angelico, en suivant la tradition médiévale, présente une Annonciation avec une finalité didactique évidente. Adam et Ève ont cassé le pacte entre Dieu et l’Homme ; mais la naissance de Jésus-Christ libérera l’humanité.Au côté gauche du panneau, il nous montre le moment exact où l’Ange expulse Adam et Ève du Paradis. En plus, et pour effacer les doutes, Fra Angelico les représente habillés : ils sont donc conscients de leur nudité.
Pour éclaircir l’avenir qui leur attend hors de l’Éden, Fra Angelico marque, comme une ceinture, des épines à leurs vêtements.
Leurs gestes sont très intéressants. Adam semble d’être repenti, préoccupé par les conséquences de son action, Eva, elle joint ses mains en attitude de prière.
Mais nous pouvons l’apercevoir aussi dans la petite hirondelle située sur le hauban de l’arc. La couleur blanche de sa poitrine fait référence au plaisir à cause de la naissance de Jésus, et son plumage noir à la Passion, avec laquelle elle payera les péchés de tous les hommes.
Comme dans tant d'autres œuvres, la Vierge est dans un intérieur domestique et, dans ce cas-ci, elle lit. Face à l'arrivée de Saint-Gabriel, elle arrête un moment son activité. Et en tant que servante du Seigneur, elle manifeste un geste dont elle assume la mission qui lui a été confiée.
Dans le coin supérieur gauche, il place une source de lumière dans laquelle il dessine les mains de Dieu le Père. D'elle vient un rayon qui descend vers Marie. Il y place la colombe, symbole du Saint-Esprit, dont sa venue fera concevoir le Messie par Marie.
Le Messie ou Jésus est représenté sur l’écoinçon central de la loge.
Prédelle
Dans la partie inférieure, appelée banc ou prédelle, nous pouvons voir des scènes de la vie de la Vierge. La lecture correcte se fait de gauche à droite.Dans la première, il recueilli sa naissance et son mariage auprès de Saint-Joseph. Ce qui suit nous montre la Visitation, c'est-à-dire, le moment où la Vierge rend visite à sa cousine Elisabeth. Elle est enceinte de Saint-Jean Baptiste. La troisième est l'Epiphanie ou l'Adoration des Bergers.