La Cour des Orangers
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La Cour des Orangers, considéré comme le jardin vivant le plus ancien d’Europe, ses origines remontent à la fin du huitième siècle, lorsque commença la construction de l´impressionante mosquée de Cordoue qui, avec l’Alhambra, sont les monuments les plus importants de tout l’art arabe-andalou.
“La mosquée est, sans aucun doute, le premier monument de l’Espagne-España, le plus original et le plus beau», écrivit l’anglais Gerald Brenan. C´est un magnifique exemple de l’union entre l’architecture et le jardinage, un lieu où les rangées d’arbres à l’extérieur sont le prolongement visuel de la grande forêt de colonnes à l’intérieur. Son raffinement reflète la sophistication de la culture d´Al-Andalus et du califat de Cordoue qui vers l’an 1000 était la ville la plus peuplée du monde, avec un million d’habitants, et un centre politique, économique et culturel d’importance majeure.
Jusqu´à l’ère chrétienne la mosquée était ouverte sur la cour, permettant ainsi la pleine fusion entre l’intérieur et l’extérieur, formant un espace continu avec les colonnes et les troncs d’arbres, initialement des palmiers, des cyprès et des oliviers (l´huile de ceux-ci étant utilisée dans les lampes à huile du temple). Les orangers, qui donnent nom à la cour, furent plantés au dixième siècle, quand, avec beaucoup d’autres espèces (le citron, l´abricot, la banane, le riz, le coton, la canne à sucre, les palmiers dattiers, l´aubergine …), ils furent apportés par les Arabes en Europe. Ce sont des oranges amères (Citrus aurantium), originaires d’Asie du Sud-Est, dont les fruits ont été utilisés pour des parfums, des confitures et la médecine. Grace à leur grande beauté, ces arbres sont arrivés à devenir les protagonistes du jardinage Hispano-islamique et ils étaient présents dans les rues, les jardins et les cours.
Au cours de la période musulmane, la cour des orangers était destinée aux ablutions (bain rituel précédant la prière dans la mosquée), mais c´était aussi un lieu de repos et de rencontre sociale pour les gens de Cordoue. Nous pourrions même le considérer comme le jardin public le plus important de la ville, ouvert à tout le monde pour s’y délecter, évoquant le sort futur des fidèles au paradis, comme annonce un verset du Coran dans l’une des inscriptions à l’intérieur du temple : “N´ayez pas peur, ne soyez pas tristes! Réjouissez-vous plutôt du Paradis qui vous a été promis.” Encore une fois, nous trouvons l’idée intemporelle du jardin liée à la nostalgie du paradis, un endroit idyllique, plein de paix; c´est à dire un véritable jardin spirituel.