Les merveilles de Ségovie à voir au moins une fois dans sa vie

Ségovie offre un véritable voyage à travers le temps à tous ceux qui décident de la découvrir. Toute l’histoire de l’Espagne semble condensée entre les murs de cette sublime ville castillane.

La ville de Ségovie invite à rêver. Ses rues et ses bâtiments sont marqués par des histoires et des légendes. Ici, mille récits sur des rois, des nobles ou même le Diable en personne prennent vie. La cité castillane nous surprend tant par son riche passé que par la vitalité de son présent. À la fois prodige de monumentalité et destination chaleureuse, découvrons ensemble les véritables merveilles de Ségovie.

Ségovie, grandeur patrimoniale et atmosphère envoûtante

L’aqueduc romain, un pont vers l’Antiquité

Aqueduc romain. | Shutterstock

Véritable prouesse de l’ingénierie romaine, l’aqueduc de Ségovie est surtout l’âme et le symbole par excellence de la ville. Ses 167 arches s’élèvent majestueusement au cœur de la cité et, fait remarquable, sans une seule goutte de ciment. Comme si cet édifice voulait défier le temps et ses caprices. Une œuvre presque diabolique !

Bien que l’aqueduc prenne sa source à Fuenfría, sa partie la plus célèbre est l’incroyable arcature qui surplombe la place del Azoguejo.

En s’approchant de ces vieilles pierres, il est quasiment possible d’écouter les murmures qui racontent la vie d’il y a 2000 ans. La civilisation de l’époque voyait dans la grandeur un acte de pérennité. Il est étonnant de penser qu’il y a encore peu de temps, des voitures circulaient sous cette œuvre colossale et élégante, qui a alimenté la ville en eau jusqu’en 1973.

L’Alcázar, un château qui inspire les rêves les plus audacieux

Alcázar de Ségovie. | Shutterstock

Imaginez un château tout droit sorti d’un conte de fées, avec des tours pointues qui effleurent le ciel et une silhouette imposante qui domine le paysage. L’Alcázar de Ségovie est une forteresse qui a été le théâtre de couronnements, de conspirations et de rêves de conquête. Depuis sa tour, la vue sur la vallée est époustouflante, comme si le monde entier s’étendait à perte de vue.

L’intérieur, richement décoré, évoque la splendeur des rois qui y ont résidé. Résidence des Rois castillans à partir du XIIᵉ siècle, elle abritait dans sa vieille tour le trésor de la couronne et était également l’un des premiers dépôts d’archives et de l’armurerie royales. L’Alcázar, c’est l’Histoire incarnée.

La cathédrale de Ségovie, la grande dame qui touche le ciel

La Dame des cathédrales. | Shutterstock

Chef-d’œuvre du gothique tardif, la cathédrale de Ségovie est surnommée la « Dame des Cathédrales », en raison de ses dimensions et de son élégance. Sa tour gracieuse qui semble toucher le ciel et la grandeur de son intérieur baignée par la lumière filtrée par les vitraux sont suffisants pour comprendre le charme de ce monument. Des chapelles au chœur, l’ambiance provenant d’un autre monde invite à faire une pause et à admirer le travail insensé de ceux qui l’ont construit.

Après la destruction en 1521 de l'ancienne cathédrale Sainte-Marie, durant la Guerre des Communautés, Carlos 1ᵉʳ ordonna la construction de la nouvelle cathédrale. Elle deviendra l’un des exemples les plus tardifs du gothique en Europe, mais aussi l’un des plus beaux. Quelques joyaux du temple antérieur ont été conservés, comme le cloître de style gothique flamand et les orgues, qui ont été remplacés au 18ᵉ siècle par ceux que nous pouvons admirer aujourd’hui.

San Antonio el Real, un refuge de silence

Monastère de San Antonio el Real. | Shutterstock

En 1455, le roi Henri IV fit construire un palais de loisirs à cet endroit, qui finit plus tard par devenir un couvent. Le monastère de San Antonio el Real est aujourd’hui un autre des grands exemples de l’architecture gothique et l’une des merveilles de Ségovie. De nos jours, cette œuvre d’art à part entière accueille un intéressant musée.

Bien que les œuvres qu’il abrite soient d’une richesse indéniable, le bâtiment en lui-même mérite la visite, notamment pour les plafonds mudéjars colorés de la Chapelle Majeure, la façade gothique-isabélin ou encore les jolis tons blancs et rouges du cloître. Bref, ce qui a vu le jour comme pavillon de chasse du Roi a fini par devenir l’une des merveilles de Ségovie et son joyau de l’architecture religieuse le plus précieux.

Les murailles de Ségovie : l’étreinte de l’histoire

La porte de Santiago. | Dreamstime

Autrefois barrières infranchissables, les impressionnantes murailles de Ségovie enveloppent aujourd’hui la ville ancienne, racontant son histoire tout en la protégeant. Ces structures imposantes datent d’avant le XIᵉ siècle, quand Alfonso VI conquit la ville andalouse. Elles ont été témoins de l’époque durant laquelle la ville de Ségovie se dressait telle une forteresse stratégique. Avec ses 80 tours et 5 portes, la muraille a même atteint une longueur de 3 km de pur granit.

De nos jours, il ne reste que trois portes dont celle de Santiago qui arbore des airs mudéjars et quatre petites portes. Franchir ces murailles, c’est comme traverser un portail vers le passé. Un monde, où les caravanes des marchands arrivaient avec leurs précieuses marchandises, où les habitants de différentes cultures partageaient les mêmes rues et où la vie foisonnait sous toutes ses formes, se déploie dans notre imagination. On sait aussi que les murailles ont réutilisé des pierres tombales de la nécropole romaine. Aucun doute : elles portent toute l’histoire de la ville en elles !

La mémoire vibrante du quartier juif

Rue du quartier juif. | Shutterstock

Bien que tout le centre historique de Ségovie soit inscrit au Patrimoine mondial, le quartier juif possède un charme particulier : l’héritage d’une culture riche et brillante. Les maisons serrées du quartier juif de Ségovie formaient de petits enclos où la vie se déroulait tranquillement. À l'extérieur, elles arboraient un aspect défensif. Aujourd'hui, ce que nous découvrons est un labyrinthe de ruelles étroites et pavées, enveloppées d'une atmosphère légèrement mystérieuse.

La villa a compté jusqu’à cinq synagogues, mais c’est la Synagogue Majeure qui s’est toujours distinguée, bien qu'elle ait été ultérieurement transformée en église. L’éclat commercial et culturel de la population séfarade contrastait avec les mauvais traitements infligés par les autorités : au XVe siècle, on ordonna d’abord aux Juifs de se regrouper dans une zone déterminée, puis de les enfermer dans leur quartier, avant de procéder à leur expulsion ou conversion forcée. Des figures aussi notables qu'Abraham Senior, grand rabbin de Castille et banquier éminent, ont notamment dû se convertir de force.