Nous connaissons tous la célèbre phrase par la quelle commence Don Quichotte de la Manche. Mais savez-vous ce qui vient ensuite? Ni plus ni moins que le menu de don Quichotte: «Une marmite avec un peu plus de boeuf que de mouton, salades de restes le soir, œufs brouillés les samedis, lentilles les vendredis, quelque pigeon en plus les dimanches, consommaient les trois quarts de ses biens» Dans les chapitres il est fréquent de lire des allusions à la gastronomie de la Manche. On peut y découvrir quelles étaient les habitudes et les plats typiques du temps de la Renaissance. Quelle meilleure manière de commémorer les 400 ans de la mort de Cervantes que de repasser quelques uns des plats les plus cités dans ses œuvres et qui de nos jours sont encore des classiques dans les cuisines de la Manche et d´España-Espagne.
“Ce que le maître de salle peut faire, est de m’apporter un de ces pots pourris comme on dit, qui plus ils sont pourris, meilleur ils sentent…”Cette recette est toujours la même en Castille-Manche, avec quelques variantes dans les régions du nord. Ce plat est considéré comme l’origine de tout pot au feu composé de légumes secs, verts et viandes, et malgré son nom c’est un délice.
Le salpicon de don Quichotte est loin de l’idée que l’on a de ce plat de nos jours. Ce dîner si consommé par le protagoniste est la somme des restes de viandes du pot du midi, coupées en petits morceaux et assaisonnées d’une vinaigrette. Ce qu´aujourd’hui nous appelons «ropa vieja», élaborée à base des restes du pot au feu, viandes, légumes et verdures.
Sur cette recette, les opinions diffèrent: certains disent que ce sont des œufs brouillés avec des lardons grillés, du chorizo ou du jambon. D’autres disent que c’est une omelette à la cervelle de mouton… L’origine du titre n’est pas claire non plus : les uns disent que ce plat se faisait avec les bêtes mortes ou tuées (rompues) les jours de semaine ce qui faisait le deuil de l’animal et les frais de l’éleveur. Une autre possibilité serait encore due aux affrontements séculaires entre vieux chrétiens et juifs convertis (qui obligés à rompre leurs précepts souffraient les «duelos» du fait de manger des viandes de porc, le quebranto). Si vous allez dans la Manche de nos jours, vous trouverez cette recette faite avec des œufs brouillés, du chorizo et du lard…
En plus des plats comme: palominos, zarandajas ou les hormigos, les lignes du Quichotte nomment et donnent de l’importance à d’autres produits typiques de la Castille et la Manche, l’ail violet en est un exemple (maintenant sous A.O.C. Las Pedroñeras), ou le pain utilisé pour l’élaboration de plats aussi typiques que les «migas de pastor (du berger) ou les «picatostes» au vin… Savez-vous combien de fois cet aliment est cité ?... Ni plus ni moins que 65.
Nous ne pouvons pas non plus oublier deux produits présents tout au long de l’histoire: le fromage et le vin. Quant au vin, le protagoniste est Sancho, car plus d’une fois il nous fait voir que c’est une de ses passions, et qu’il est un bon connaisseur de crus… «Que moi j’ai un instinct si grand et si naturel dans le fait de connaître les vins que si vous m’en donner à sentir un quelconque, je vous en dirais la patrie, la lignée, la saveur, ses souffrances et ses voyages…»
L’actuelle Castille-Manche en España-Espagne compte avec de grandes appellations d´origine qui en font une région riche de vins. Il en est de même avec les fromages, dont notre gentilhomme ingénieux expliquait la fabrication (Nous ne ferons pas de citation, ici, elle serait trop longue). Ce qui compte, c’est de savoir que ce fromage qui plaisait tant et que Cervantes explique, bien pourrait être celui qui de nos jours compte avec son appellation d´origine.
Quels autres produits typiques de la gastronomie de la Manche avez-vous remarqué dans le Quichotte ?
Ven a España !!! Venez en Espagne !!!