Piononos, une friandise typique de Grenade

Au sud de Grenade, il y a une municipalité avec une grande histoire; Ce n’est pas pour rien que les Capitulations de Santa Fe pour la Découverte de l’Amérique y furent signées entre Christophe Colomb et les Rois Catholiques. Nous parlons de Santa Fe, un village qui a surgi au XIème siècle en tant que camp militaire et dont les quatre arches d’entrée existent encore  aujourd’hui.

Mais cet endroit n’est pas célèbre uniquement pour cet important événement historique mais aussi pour être le berceau par excellence de la sucrerie typique de Grenade : le pionono. Ce petit gâteau ravit tous ceux qui y goutent et reste marqué dans la mémoire gustative. On peut distinguer deux parties dans cette pâtisserie : une très fine tranche de biscuit imbibée et roulée en forme de cylindre, fourré d’une crème spéciale à la cannelle, et recouvert de crème grillée.

Les origines des piononos

Quelques explications sur l’une des plus anciennes friandises d’Espagne. Bien qu’il existe des indications sur l’existence d’une friandise similaire à l’époque arabe, en raison des ingrédients utilisés dans sa préparation, ce n’est qu’en 1879 qu’elle est apparue officiellement dans la province de Grenade.

On attribue son origine à Ceferino Isla, qui le créa en hommage au pape Pie IX (Pio Nono en italien). La pâtisserie de Ceferino était sur la Calle Real de Santa Fe (Casa Isla), et en raison de sa grande dévotion à la vierge, il décida de créer un gâteau pour le pape qui avait proclamé le dogme de l’Immaculée Conception de Marie.

Le petit gâteau rappelle le pape non seulement par son nom mais aussi par sa forme : le pape n’était pas grand et quelque peu dodu, représenté par la forme cylindrique du gâteau; recouvert d’un balandran blanc (la petite enveloppe de papier à plis dans laquelle le gâteau est placé) et d’une calotte comme celle qui recouvre la tête du Pape, soit une couronne de crème grillée qui constitue la partie supérieure du pionono.

Ce petit gâteau très sucré fut très apprécié de tous, et le roi Alphonse XIII fut tellement enchanté par sa saveur qu’il donna à Casa Isla le titre de fournisseur officiel de la Maison Royale. Pour cette raison, les armoiries de Casa Isla portent la couronne royale à cinq branches.

La recette est un secret que seul le propriétaire de l’atelier connaît, bien qu’en raison du 116e anniversaire de la maison, ils aient réinventé de nouvelles saveurs : chocolat noir, chocolat blanc et mandarine.

Si vous allez à Grenade, n’hésitez pas à y gouter, aussi bien dans les pâtisseries de la capitale comme dans celles de Santa Fe. Ce seront deux bouchées difficiles à oublier.


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