L’Emir almohade Abu Jacob Yusuf envoya une toute une armée pour récupérer la ville. Le 10 mars 1173 les troupes du général Abu Hafs montèrent à l’assaut des murailles de Caceres.
La ville étant perdue, les derniers chevaliers refusèrent de se rendre et se retirèrent dans une tour continuant à combattre jusqu’à ce que tous soient morts. Leurs quarante têtes furent coupées et exhibées comme trophés et leçon pour les chrétiens. Cette tour porte le nom de Tour de Bujaco (nom dérivé du nom de l’émir). En souvenir de cet acte terrible, l’Ordre célèbre chaque 10 mars une messe en honneur de ses chevaliers martyres.
Leur lien avec la Castille et la discorde avec le monarque de león n’empéchèrent pas les Chevaliers de Saint Jacques d’accomplir leur objectif fondamental: en 1184, les chevaliers participèrent avec le roi Fernando II de Leon à récupérer Caceres qu’ils reperdirent en 1196. La possession de Caceres devint une véritable obsession pour le Roi et pour l’Ordre : pour le Roi car c’était une ville frontière de première importance pour la sauvegarde du royaume et pour les Chevaliers, parce que c’était là que leur Ordre avait été fondé et où 40 des leurs étaient morts. Il y eut un essai sans succès en 1213, alors que en même temps les chevaliers étaient en jugement avec le Roi sur le titre de propriété d’une ville que possédaient les almohades. En 1218, le Roi et l’Ordre remettent le siège devant la ville qu’ils durent lever à cause du trop mauvais temps. Les attaques se suivirent en 1222 et 1223. Selon la tradition la ville fut enfin reprise le 23 avril 1229. Raison pour la quelle Saint Georges est le patron de la ville et de grandes fêtes sont célébrées chaque année à cette date.
Dans le royaume de Leon, le siège de l’Ordre fut au Monastère de San Marcos de Leon (où sera enterré le premier Maître) tandis que en Castille le siège continuerait d’être à la pré-citée d´Ucles. Après l’union des deux royaumes, depuis le reigne de Fernando III, le siège principal de l’Ordre de Santiago est à Ucles.
Texte de Ignacio Suarez-Zuloaga et illustrations de Ximena Maier