L’évêque de ces temps lointains, Don Gonzalo, était un vieil homme très vénérépar tous, ayant été antérieurement abbé du Royal Monastère de Sahagun (Leon). Malgré le sen étymologique de son nom germanique Gonzalo soit: «totalement prêt à la lutte» Faire la guerre n’était pas du tout dans les cordes de cet évêque.
Face à une nouvelle aussi alarmante, l’évêque réunit le chapitre où figuraient les personnages les plus importants de Mondoñedo, et après les avoir écoutés il décida de se mettre sous la protection de Dieu. Il demanda une croix et la portant, il se dirigea le plus vite possible vers la côte, au devant des envahisseurs. Il rencontra en chemin de nombreux habitants des villages côtiers qui fuyaient affolés. Il leur confia que la Foi serait le seul moyen de se sauver de ces pirates. Il arriva à les apaiser et à les convaincre de l’accompagner en priant tous ensemble pour leur salvation. Chantant des litanies de grande dévotion ils se dirigèrent tous en procession vers la côte.
La procession monta sur une colline depuis la quelle ils pouvaient voir l’énorme flotte ennemie. L’évêque s’arrêta et prononça une fervente prière avec le groupe de ses fidèles. Ils virent quand ils terminaient que le vent s’était mis à souffler avec force formant de très grosses vagues.
L’évêque se remit en chemin, montant alors sur une colline plus proche de la côte, il s’arrêta à nouveau et tous se remirent à prier. Et le vent soufflait de plus en plus fort, formant des vagues qui engloutirent quelques navires.
Une fois tout près de la côte, depuis les Hauteurs de la Grela, la tempête était si forte qu’elle ne permettait qu’une faible vision de ce qui se passait en mer. L’évêque demanda combien de bateaux flottaient encore. On lui répondit que trois. Il s’agenouilla et se remit à prier en toute ferveur jusqu’à ce que la dernière embarcation ait disparu dans les flots.
Dès cet instant la tempête s’apaisa. Les témoins de ces faits, tous émerveillés, comme action de grâce décidèrent construire sur les lieux une chapelle, connue de nos jours comme la Chapelle du «Bispo Santo» (Saint Evêque).
Une autre version de cette histoire, rapporte même la phrase que Gonzalo aurait prononcée devant un tel fait: «Demandons à Dieu qu’il nous permette d’être toujours libres et de porter cette bonne nouvelle à travers toutes les terres de Galice».
Etant donné que tous les pirates se noyèrent sans même mettre pied à terre, on n’a jamais vraiment su qui ils étaient. Certains pensent que c’étaient des normande, d’autres que c’étaient les bateaux pirates du maure Abdelhamuyt (qui fut vaincu vers ces mêmes dates). Récemment les autorités de Foz ont décidé d’organiser une fête commémorative, vers la mi juin, en choisissant les normands comme envahisseurs.
Mais ces faits ne furent que le commencement de la trajectoire miraculeuse de Gonzalo. Par la suite, devant la nécessité d’avoir une source d’eau à proximité, l’évêque lança un chausson dans un lieu d’où surgit de l’eau. Dès lors, ce site fut connu sous le nom de Fuente A Zapata. Il est logique qu’à la suite de tels prodiges, Gonzalo soit canonisé et tous ces parages liés à sa vie sont encore considérés comme miraculeux par les gens de la région. Dans le musée de l’église romane de San Martin de Mondoñedo se trouve le tombeau de Saint Gonzalo – Bispo Santo (le Saint Evêque) -, tel qu’il est ici connu, avec son anneau et sa crosse.
Texte de Ignacio Suarez-Zuloaga et il lustrations de Ximena Maier.