Les derniers ports de pêche Basques

Avec raison on parle déjà des derniers ports de pêche basques; parce que leur activité a diminué au point que la plupart des poissons arrivent en avion et le plus grand «port» de pêche est l’aéroport. La dureté de la vie marine, la diminution des captures près de la côte, le faible prix des produits des fermes piscicoles et la concurrence du poisson congelé provenant des mers lointaines ont réduit la taille de notre flotte de pêche. De manière significative, le magnifique port de pêche de San Sebastian accueille maintenant des yachts, tandis que les quais centenaires de Hondarribia (Fuenterrabía), Zumaia, Deba ou Portugalete n’accueillent plus les bords des bateaux de pêche élancés.

Puerto de Mutriku

Ports de pêche de Gipuzkoa

En partant de l’ouest, la baie de Pasaia est partagée en deux âmes jumelles, se faisant face, stratégiquement placées à l’abri de la bouche étroite qui les protège du féroce océan. Nous pouvons nous promener à travers les rues étroites de Pasajes de San Juan, puis nous embarquer sur le bateau à moteur qui – avec de légères secousses et des éclaboussures causées par le vent – traverse la baie de Pasajes de San Pedro; pendant les mois d’été, on y trouve généralement des pèlerins du Chemin du Nord à Saint Jacques de Compostelle. En arrivant au quai, nous pouvons visiter le Bateau-Musée Mater, où nous contemplerons l’activité d’un bateau de pêche et la vie à bord. Nous pouvons nous diriger ensuite vers l’embouchure de la baie, pour visiter l’Usine Maritime Basque ‘Albaola’; dans ce singulier «musée-atelier», les techniques ancestrales de menuiserie riveraine sont utilisées pour construire une réplique du navire «San Juan», un navire baleinier perdu au XVIe siècle sur la côte canadienne. Pour celui qui choisit de passer la nuit après ces visites, nous vous recommandons d’explorer l’option locale, car ces villages de pêcheurs ont des prix plus bas que si vous réservez dans les environs de Donosti et Hondarribia.

Pasajes de San Juan

Après avoir suivi l’autoroute A-8, notre prochaine étape commence sur la rive est de la rivière Oria, où se trouve la ville d’Orio. Dans la vieille ville il y a plusieurs tavernes où vous pouvez goûter leurs pintxos, ainsi que des rôtisseurs où vous pourrez déguster des grillades. Ensuite, nous allons jusqu´à Zarautz, que nous traverserons, et où il y a un beau sentier côtier qui mène à Getaria, village reconnaissable de loin par son mont de San Antón, petit parc naturel en forme de «souris» dont le museau fait face à la mer et qui est relié à la côte par la «longue queue» sur laquelle se trouve son port. À côté de la route se trouve l’impressionnant monument à Juan Sebastián Elkano, marin local qui fut le premier à faire le tour de la planète. Un peu plus  haut se trouve le moderne Musée Balenciaga, avec une grande collection de haute couture de ce couturier universel. Le plus logique est de se loger à Getaria, pour profiter de la promenade nocturne à travers la ville illuminée.

Puerto de Orio

Ports de pêche de Bizkaia

La troisième étape de notre parcours commence dans l’«oublié» Ondárroa. La popularité injuste du principal port de pêche basque est due à son accès complexe. Très beau – bien que sinueux à l’extrême – est le voyage depuis Getaria, en passant par Zumaia et Deba (localités qui partagent le spectaculaire Geopark du Flysch) pour se dévier ver le village de pêcheurs de Mutriku; quelques kilomètres plus loin, nous trouverons Ondárroa, une ville qui «embrasse» les deux rives de la rivière Artibai avec de nombreux ponts et des quais remplies de petits bateaux. Dans son grand port il y a de grands bateaux de pêche en haute mer, qui sont le poumon économique principal de la localité. En marchant il est fréquent de croiser de nombreux étrangers, qui constituent une grande partie des équipages des bateaux. Ondarroa conserve le charme des ports de pêche basques les plus authentiques, stimulés par une offre gastronomique «sans bêtises»: des prix abordables et des préparations de plats dans lesquelsil faut souligner la qualité des matières premières. Pour continuer vers Lekeitio, nous pouvons choisir entre la belle, tortueuse et dangereuse route BI-3438 le long de la côte; ou la Bi-633, qui passe par l’intérieur, et qui suppose quelques kilomètres de plus, mais en fait plus rapide. Situé dans une magnifique baie présidée par l’île de San Nicolás, Lekeitio est l’une des stations estivales les plus traditionnelles de la côte basque et un port avec beaucoup d’histoire. Il est fortement recommandé de se promener dans son beau centre urbain, avec des attraits tels que sa basilique de Santa María de la Asunción, les nombreuses demeures palatiales et le quai animé de Txatxo. Le problème de stationnement est résolu en passant la nuit dans l’un des logements de Lekeitio.

Puerto de Lekeitio

Pour se diriger vers la quatrième étape, nous vous suggérons de visiter, sur votre chemin, l’impressionnante Forêt d’Oma et la grotte de Santimamiñe. Puis continuez vers Gernika, pour prendre la route BI-2235 en direction de Mundaka -ville connue dans le monde entier pour le surf- par laquelle nous allons passer avant d’atteindre Bermeo. Son port de pêche est également très intéressant, il est entouré d’une excellente offre gastronomique et il constitue un point de départ idéal pour des excursions maritimes pour explorer le littoral de la réserve d’Urdaibai et l’île cinématographique d’Ízaro. Si vous prenez la sage décision de manger son excellent poisson, n’oubliez pas de l’accompagner du traditionnel vin txakolí de Biscaye, cultivé à proximité. Si vous choisissez de voir l’îlot voisin de San Juan de Gaztelugatxe (connu dans le monde entier pour être filmé comme la ‘Dragonstone’ (Peyredragon) de la série le trône de Fer), vous devrez passer la nuit dans la région. Dans ce cas, nous vous recommandons de prendre la route côtière BI-351 le lendemain en direction de Santurce, notre dernier port de pêche basque. Après les belles villes de Plentzia et Getxo, à l’extrémité sud de cette dernière, vous pouvez avoir l’expérience inhabituelle de traverser la rivière Nervión par le ferry aérien du pont  de Bizkaia.

Puerto de Bermeo

Texte d’Ignacio Suárez-Zuloaga.


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