36° 50′ 0″ N, 2° 27′ 0″ W.
Celui qui fut le grand port du Califat, tout entouré de montagnes, est la ville d’Europe qui a le plus d’heures de soleil, ce qui a permis le développement d’une intense activité agricole. Lieu de baignades tranquilles toute l’année, son offre archéologique est passionnante et sa gastronomie méditerranéenne attrayante.
En plus de toutes ses plages, Almería compte avec un riche patrimoine archéologique, architectural et sculptural qui fera les délices des passionnés d’histoire: le Cable Anglais, son excellent Musée Archéologique, la Cathédrale-Forteresse, et sa magnifique Alcazaba sont quelque-uns des sites de visite obligatoire. Tout cela peut bien vous prendre un weekend complet.
À quelques kilomètres se trouve Níjar et son proche Parc Naturel du Cap de Gata-Níjar où vous trouverez du tourisme actif qui vous plaira; encore plus près est la petite ville côtière de Roquetas de Mar; Si vous préférez, prenez vers le nord l’autovia A92 et faites connaissance avec le spectaculaire paysage désertique de Tabernas.
Cette ville magnifique offre aussi une gastronomie splendide où les principaux protagonistes sont des poissons comme le Maquereau et la Melva d’Andalousie tous les deux I.G.P: Pour vous informer autour des choix qu’offre la gastronomie locale, et les possibles logements, voyez notre section d'où se loger et manger à Almería.
Le nom Al-Miraya, veut certainement dire Belvédère ou Tour de vigilance. Sur l’ancien site Ibère d'Urci, puis romain de Portus Magnus, le Calife Abdérame III construisit la muraille en 995. Durant le califat de Cordoue, elle devient la seconde ville plus importante. Son port qui abritait 300 navires, était le plus grand de toute la péninsule. Ainsi, l’amiral de la flotte (second personnage derrière le Calife) résidait à Almería. Le chef militaire Almanzor fit empoisonner Ibn Maymun dont le pouvoir lui faisait ombrage.
Quand le Taïfa s'établit dans la zone, à la disparition du Califat, la ville maintint sa splendeur. Sous Almotacín (XIe), Almería fut un grand centre commercial et culturel. Le canevas urbain de ruelles en labyrinthe couvrait alors une surface de près d'un million de mètres carrés et compait de quinze portes. De plus, la ville comptait avec 10.000 tisserands qui travaillaient pour fournir le monde arabe en tissus.
En effet, des textes médiévaux chrétiens comme le Roman du Comte Arnaldo ou las Serranillas du Marquis de Santillana parlent de sa splendeur. Le pape Eugène III convoque une Croisade contre Almería. Les personnages les plus connus de l’époque accoururent: le comte Ramon de Berenguer de Barcelone, les rois Alphonse VII de Castille et García Ramírez IV de Navarre et Alava, le grand duc Guillaume VI de Montpellier. En tant que grands rivaux dans le commerce, les génois et les pisans y participèrent avec leurs flottes.
En 1147, les murailles furent prises d’assaut. Jusqu’à 20.000 guerriers défendirent l'alcazaba, qui dans leur grande majorité furent éxécutés par l’implacable Alphonse VII (surnommé «le petit sultan», par les habitants). Lorsque la ville fut prise, elle fut mise à sac. Parmi ses richesses, il y avait le «Sacro Catino», un grand plat d’émeraude dans lequel Jésus Christ aurait servi l’agneau de la Dernière Cène (selon une légende). Le roi castillan emporta une partie de la grande mosquée d'Almería au monastère de Las Huelgas Reales à Burgos. De même, les riches fermetures en cuir et en bronze des portes de Pechina furent emportées à l’Université de Barcelone par le comte de Barcelone.
Ancienne vue depuis l'Alcazaba / Hauser y Menet
Une dizaine d’années plus tard, la ville fut reprise par les Almohades qui ne purent lui redonner sa splendeur. En 1309, le roi d’Aragon Jaime II essaye de reprendre la ville, sans succès. Située entre les chrétiens de Murcie et les arabes de Grenade, c’était un point stratégique où les combats étaient fréquents.
Finalement, en 1489 elle passe à la couronne de Castille, entrant Almería dans une décadence totale. Les tremblements de terre (1518 et 1522), les pestes et l’arrivée continuelle de pirates algériens vinrent à bout de presque toute la population.
À la fin du XIXe, la ville voit son économie relancée grâce à l’exploitation des resources minières (fer et plomb), et à l’exportation du raisin Ohanès.
Suite au bombardement du cuirassier Allemand Deutschland qui causa 31 morts et 74 blessés, Hitler ordonna au cuirassier Admiral Scheer de bombarder la ville, faisant 19 morts, 55 blessés et détruisant 35 édifices, affectant la cathédrale, l’église San Sebastian et la Mairie.
Plus récemment, au cours des années soixante, la province commença à se développer, grâce à une agriculture intensive, au tourisme, à la construction et aux carrières de marbre.
On commence la visite des monuments d'Almería par l'Alcazaba (X-XVe), la seconde grande fortification arabe de la péninsule: 1.430 mètres de périmètre de murailles. Commencée sous le Calife Abderraman III, elle se compose de deux parties (arabe et chrétienne). On en visite les cours d’armes, les jardins, citernes, tours et Maison du Gouverneur. Des vestiges du palais d'Almotacin, restes du Belvédère de l’Odalisque, scène d’une histoire d’amour entre un prisonnier chrétien et l’esclave favorite du roi maure.
Depuis la Alzacaba descend une ligne de murailles connues comme El Jayran (à cause du roi qui les fit construire au XIe) jusqu’à la colline de San Cristóbal, un belvédère spectaculaire sur la Méditerranée, où se dresse une statue du Sacré Cœur (XXe) en marbre.
Dans la place Nicolas Salmeron se trouve le Centre d’Interprétation des Murailles Arabes. L’ancienne médina était située aux eutours, elle s’étendait depuis l’actuelle rue de la Reina jusqu’à l’avenue del Mar. La zone connue comme Pescadería-La Chanca était antérieurement le quartier de l’aljibe, principalement occupé par les pêcheurs, marins et marchands. Ici se trouvait aussi le quartier juif. Depuis cette zone on a des vues sur le Ravin de Greppi ou la Colline de la Faim.
Dans la rue Tenor Iribarne se conservent encore trois nefs qui faisaient partie des Citernes Arabes d'Almería faites en briques et voutes en plein cintre. Sur la place Manuel Pérez García se trouvait la Porte de Purchena, l’entrée de la ville la plus remarquable.
L’église San Juan fut construite sur ordre des Rois Catholiques sur le site de la grande mosquée, étant alors la première cathédrale de la ville. Le tremblement de terre de 1522 détruisit pratiquement l’église qui fut reconstruite au XVIIe sur l’initiative de l’évêque Portocarrero. Détruite par le bombardement de 1937, ce qui fut reconstruit maintenant nous montre des restes de la Quibla et le Mirhab de la mosquée primitive.
La Cathédrale-Forteresse de l'Incarnation fut construite après le séisme de 1522, avec le rôle de refuge pour la population face aux perpétuelles attaques des pirates. De structure gothique, c’est une église-halle (les nefs sont toutes de la même hauteur). Au-dedans on remarque la sacristie et les stalles du chœur. Le cloître du XVIIIe (Ventura Rodríguez) est le meilleur en Espagne de toute la période néo-classique. Sur la même place est le Palais épiscopal et sur une des tours de la cathédrale on peut voir l’emblème de Almería: le Soleil de Portocarrero.
Toute proche se dresse l’église néo-classique paroissiale de San Pedro (XVIII-XIXe) qui comprend la chapelle d’un couvent franciscain du XVIe. Sa tour est du XXe.
Maison des Papillons Jose Angel Astor Rocha / Shutterstock.com
Sur la place San Sebastian il y eut une mosquée qui fut remplacée par une chapelle au XVIIe qui devint église paroissiale. Sa façade est de Ventura Rodríguez.
En plein centre du quartier historique se trouve l’église Sanctuaire de la Virgen del Mar (dominicains). L’Image de la patronne de la ville, au visage brun est médiévale (XII-XIVe), fut trouvée près d’une tour de vigie sur les plages de Torregracia en 1502. L’église fut très endommagée au cours de la guerre civile.
Le Couvent de las Puras, construit au XVIe sur des maisons árabes est le résultat de nombreuses réformes et agrandissements.
Le Monastère Royal de Santa Clara (XVIIIe) dans la centrique Rue Jovellanos subit les effets du désamortissement et de la guerre civile.
La Paroisse de Santiago, Rue des Tiendas, (XVIe) est à moitié mudéjar. Une partie en fut détruite lors de la Guerre Civile.
Dans l’ancien quartier musulman des citernes se trouve l’éclectique Église San Roque(1893), précédée d’un grand escalier. Fondée en 1500 sur une ancienne mosquée, elle dut être reconstruite après les bombardements de la Guerre Civile. Le portail de l’Ancien Hôpital Royal de Santa Maria Magdalena (XVIe) est intéressant.
La Plaza Vieja ou Place de la Constitution occupe l’ancien Zoco: c’est un ensemble à arcades du XIXe. Au centre se dresse une colonne en marbre de 18 mètres connue comme «el Pingurucho de los Coloraos», un hommage aux libéraux qui au XIXe défendirent (portant leurs casaques rouges) les réformes face à l’immobilisme de Fernando VII. Sur la place est la Mairie.
Parmi les édifices d’intérêt d'Almería, il faut signaler le Palais des Marquis de Torre Alta (XIXe), le Palais des Marquis de Cabra (XVIIIe) qui garde les archives municipales, le Palais des Vicomtes du Château d'Almansa (XVIII-XIXe) (Archives historiques des provinces) et la Députation avec une belle cour.
Le centre de la ville bourgeoise est le Paseo de Almeria qui sépare la ville historique de la péripherie. Là se dresse la Maison des Papillons où vit la famille Ripoll. En 1921 y fut inauguré le théâtre Cervantes.
De la période entre deux siècles date le «Cable Inglés» (1902) Un chargeur de métal installé sur la plage des Almadrabillas, qui relie la Gare du Ferrocarril (XIXe) au port. Celui-ci est l'un des chefs d’œuvre de l’architecture métallique. De la même époque et même esthétique est le Marché Central d'Almería.
Dans le port sportif du Club de la Mer, plage des Almadrabillas on peut voir la Felouque Almariya, reproduction d’un bateau musulman médiéval.
Le Musée Archéologique d'Almería (route de Ronda) conserve des collections importantes de la préhistoire à la période musulmane. Le Cortijo Romero, actuelle Maison du Cinéma est une ferme du XIXe où résida le beatle John Lennon quand en 1966 il tourna le film long métrage Comment j’ai gagné la guerre.
Coordonnés
36° 50′ 0″ N, 2° 27′ 0″ W.
Distances
Sevilla 407 km, Madrid 545 km.