La côte occidentale des Asturies recèle de nombreuses merveilles qui se succèdent, comme les pièces d'un jeu de dominos. Un jeu dans lequel Puerto de Vega ressort. D'une part, grâce à la richesse de son patrimoine, de son histoire et de sa nature. D'autre part, grâce à son charme très particulier. En commençant par le quai, bordé de petits bateaux, et en continuant par les rues qui s'éloignent et se rapprochent du centre du port.
Puerto de Vega a tant de choses à découvrir que, avant de commencer, il est nécessaire de faire un pacte avec le voyage lui-même. Peut-être en suivant le murmure des indianos (personnes ayant fait fortune aux Amériques), jusqu'à atteindre un mirador qui s'ouvre au vent. Ou encore apercevoir le va-et-vient des marées sur l'une de ses merveilleuses plages et s'écouler comme de l'eau vers des jardins enchantés.
L'air marin s'immisce dans les pas, les conversations et même les pensées de tous ceux qui arrivent à Puerto de Vega. Un air où le passé, le présent et l'avenir de ce village de pêcheurs se mêlent aux rafales du vent celtique qui souffle tout près, au milieu du salpêtre. En arrière-plan, on peut entendre le chant constant d'une rivière, la Navia, qui sert de refrain à une mer omniprésente.
Les origines de la pêche de ce petit port remontent aux mâts des anciens baleiniers qui accostaient et partaient de son quai. Deux mâchoires de baleine de 30 tonnes exposées au Mirador de la Riba, à côté du premier contrat de chasse à la baleine, nous rappellent ce passé. Dans le même espace, un peu plus haut, se trouve également un vieux canon pour la chasse à la baleine. Mais la vie de Puerto de Vega va au-delà de cette industrie qui a jeté l'ancre pour la dernière fois aux alentours du XVIIe siècle.
Après la chute de cette industrie, les saisons ont continué à se succéder, toujours face à l'horizon, avec la mer comme protagoniste d'une vie tranquille, teintée de bleu. Au cours des années suivantes, à Puerto de Vega, comme dans de nombreux autres endroits de la côte asturienne, l’industrie florissante de la conserve s'y est développée. L'un de ses anciens bâtiments, La Arenesca, où se trouve actuellement le musée ethnographique Juan Pérez Villamil, peut encore être visité aujourd'hui.
Ici, le sel et l’eau sont toujours présents à chaque pas. Dans la rula ou marché aux poissons, un vieux bâtiment datant de 1928, auquel on peut accéder et où l'on vend encore du poisson. Ou dans le Monument aux femmes de la mer ou dans les maisons des pêcheurs. Sur chaque pavé de la promenade qui entoure le quai.
Puerto de Vega possède une vue panoramique pleine d'adjectifs absolus. Impressionnante, vivante. Les maisons blasonnées, les vieilles villas des américains riches et leurs jardins invitent à rêver d'un âge d'or. À proximité du port, une imposante demeure du XVIIIe siècle, Las Tuerbas, appartenant à la famille Lebrón, veille sur les allées et venues des passants. Le long du parcours, il est possible de retracer les derniers jours de l’homme d’état Jovellanos dans la Casona Trelles, ou de retrouver les origines de Juan Pérez Villamil. Ainsi que les débuts d'Álvaro de Navia Osorio, général et diplomate au service du roi Philippe V.
La visite continue, il y a encore beaucoup à découvrir. Ne manquez pas l'occasion de visiter le bâtiment du casino ou de vous promener dans le parc Benigno Blanco. Il faut aussi marcher dans les rues du quartier Alto pour visiter l'église Santa Marina. Un temple où admirer les retables baroques du sculpteur Bernardo de Meana. Ainsi que la chaire, apportée de l'ancienne église, le calice, un cadeau de Pérez Villamil, et la sculpture de San Blas. L’église est aussi un bon endroit pour faire une pause en cours de route avant de poursuivre la découverte du village.