Colombres

Mer et émigration entre deux royaumes

Terre frontière entre les Asturies et la Cantabre, dessiné en falaises, plages et montagnes qui se précipitent vers une mer replète d’histoires d’aller et retour, perceptible dans les demeures nombreuses et exotiques des «indianos» qui peuplent Colombres.

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Cette localité placée au sein du paysage protégé de la Côte Orientale asturienne est fortement marquée par le retour des indianos dans l’architecture des lieux, tant dans les maisons individuelles, comme dans les travaux publiques (la Mairie). C’est un petit village qui peut être vu en une demie journée. Le reste de l’escapade peut être consacré à la visite de la côte, spécialement la très belle baie de Tina Mayor, et la grotte importante de Pindal. Pour les jours suivants nous proposons une excursion au beau village de Llanes à l’ouest, au port et aux marécages de San Vicente de la Barquera (en Cantabrie) à l’est, et si vous préférez la montagne, juste au sud s’étend le Parc National des Pics d’Europe. Pour découvrir les secrets de la gastronomie du coin et trouver le logis adéquat, consultez notre section Se loger et Manger à Colombres.

Voulez-vous visiter cet endroit?

Ce territoire de Ribadedeva fut occupé par les humains depuis au moins le Paleolithique Supérieur. La preuve en est dans la Grotte du Pindal qui conserve d’extraordinaires manifestations artistiques. Selon des sources gréco latines, plusieurs populations vivaient à l’embouchure de la rivière Deva, dont les Orgenomescos guerriers.

Ce n’est qu’à partir du Xe siècle que l’on trouve des références au territoire de Ribadedeva (bien que des textes de San Salvador de Celorio parlent d’une démarcation indépendante.) Au XIIIe siècle, le roi Fernando III intégra le Conseil à la Castille en tant que partie de Santillana, assurant son lien avec le royaume de Leon. Cette union avec les Asturies se maintint grâce au gouvernement ecclésiastique maintenu par Oviedo sur ce territoire, ce qui mena à une situation légale un peu particulière, car quant au civil, il dépendant du royaume de Castille, mais en même temps le diocèse faisait partie de la couronne de Leon. En 1376, les habitants de Ribededeva reçurent le privilège royal de pouvoir s’organiser comme municipalité autonome, face à l’autorité civile.

En 1571, Colombres reçut la visite de Carlos I, lorsque le monarque entra en Espagne. Deux siècles plus tard cette zone figure sur le Cadastre de Ensenada (1753) comme grande productrice de maiz, d’épeautre avec en plus une grande variété d’arbres fruitiers.

Au cours de la Guerre d’Indépendance, dans la ria de Tina Mayor fut établie une ligne défensive connue comme la «ligne de Colombres» faisant du centre urbain toute une fortification. Sous le règne d´Isabel II il fut réincorporé à la province de Oviedo (1833). Son écusson porte les armes de la ville de Santander et celles de la Principauté des Asturies, comme synthèse de son histoire.

L’économie des environs n’a pas évolué au cours des temps, jusqu’aux dernières décades du XIXe siècle. Avec le retour des indianos (les habitants partis aux Amériques et revenus ayant fait fortune) qui, dans leur âge mûr entreprirent des quantités de travaux publiques et se firent construire des maisons avec un cachet particulier, ce qui amena la création d’un style architectonique propre aux caractéristiques personnelles.

Anciènne vue de la Place de Manuel Ibañez à Colombres

La construction du chemin de fer le long de la côte lors du changement de siècle fut à l’origine du développement du tourisme balnéaire maritime (plage de la Franca) et thermal (Andinas). La Guerre Civile apporta à cette zone la bataille de la Montagne de Cuera, début de la perte des Asturies pour le Gouvernement de la République.

L’après-guerre obligea une grande partie de la population á émigrer à nouveau, vers les pays d’Europe Centrale cette fois-ci. Actuellement, le secteur primaire (agriculture, élevage et pêche) domine, ainsi que le tourisme.

Ribadedeva se partage avec Llanes le magnifique Paysage Protégé de la Côte Orientale, fait de vastes plages, falaises et montagnes, et s’intègre aussi dans le Paysage Protégé de la Sierra de Cuera, une chaîne spectaculaire qui supère les 1.300 mètres. Avant de pénétrer dans le centre urbain de Colombres, il est bon de faire une promenade sur les plages de la Franca et de Osu, admirer le site incomparable de la Ria de Tina Mayor. Et surtout ne manquez pas de vous rendre à la Grotte du Pindal déclarée Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO. Une falaise spectaculaire en précède l’entrée. Elle contient plusieurs séries de figures regroupées en panneaux et esquissées en traits rouges. Parmi les animaux représentés dominent les bisons, les chevaux et les cerfs, des signes en forme de clous et des impressions antropo-mophes, quoique les plus célèbres son l’éléphant et le poisson. Les historiens donnent une antiquité possible des premiers travaux conservés de 18.000 ans, les plus récents seraient eux d’il y a à peu près 6.000 ans avant notre ère.

Une fois dans le petit Ensemble Historique de Colombres, ce qui frappe est la multiplication d’éléments de la dénommée architecture indienne. Le capital rapatrié par les «américains» en fit une ville moderne, attrayante, coloriste et éxotique. La Mairie sur sa belle place, l’église Paroissiale de Santa Maria, construite à la fin du XIXe en constituent de  beaux exemples. Cependant le plus important est la Propriété Guadalupe qui accueille la Fondation Archives des Indianos, dont le Musée de l’Emigration qui présente des documents sur ce phénomène depuis l’intérieur luxueux de la villa construite par Iñigo Noriega Laso. La Fondation a tissé des liens avec les différents centres asturiens d’émigrés dans les pays du continent américain pour réunir toute la documentation possible sur le devenir des espagnols restés sur ces terres.

La visite de cette propriété se complète par la possibilité de connaître une «route Indienne» qui comprend les demeures les plus caractéristiques parmi les quelles, dans la localité sont le Maison de Piedra, La Maison Rouge, La grande Maison de Iñigo Noriega Mendoza, la Maison des Lions et les Maisons jumelles de Florencio Noriega.

Une des constructions parmi les plus notables du Conseil est la Tour de Noriega, à la chronologie médiévale peu claire et sise dans le quartier de Mediavilla de la petite localité qui porte son nom. Elle atteint les 11,65 m. de haut, divisée en quatre  plans, achevée par des créneaux surmontés de pinacles construits de pierres.

Au Pimiago, il faut absolument contempler le littoral spectaculaire qui entoure le cap de San Emeterio. Pour complèter le parcours, un bois de chênes verts superbe et le Phare, du même nom que la chapelle de San Emeterio, patron des maladies des pieds et des savetiers, dont la fête est au cours des premiers jours de mars. Avec toute une roméria aux environs de la chapelle et de la fontaine. La tradition signale aussi que les savetiers ambulants partaient de là pour leur périple à travers les villages de Castille, Cantabrie et la Pays Basque, un type d’émigration corporative qu’effectuaient ceux qui n’étaient pas partis outre mer.

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Quinta Guadalupe

Un peu plus loin se trouve le monastère de Santa Maria de Tina Mayor, tout en ruines au milieu d’eucalyptus, toute une ambiance ésotérique liée à sa fondation an Moyen Age sur les restes d’un sanctuaire préchrétien. Ce site de patrimoine est explique historiquement dans le Centre d’Interprétation de San Emeterio. Avec deux éléments (la Grotte du Pindal et le Monastère de Santa Maria de Tina) qui servent d’axe et frontière temporelle, le visiteur peut connaître en détails l’histoire des lieux. Un élément constant de l’exposition est la compréhension des changements des paysages dus à l’homme.

À voir...

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Exemples d´architecture "indiana"
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Église Paroissiale de Santa Maria

Données pratiques

Coordonnées

43° 22′ 0″ N, 4° 32′ 0″ W

Distances

Oviedo 123 km, Madrid 475 km


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