Comillas

Modernisme Catalan en Cantabrie

Comillas occupe une situation privilégiée sur la côte occidentale de la Communauté de Cantabrie, dans un paysage de grande beauté  avec une plage magnifique, c’est pourquoi dès le XIXe siècle, cette petite ville a attiré un grand nombre de visiteurs  qui y ont construit de magnifiques résidences d’été de style moderniste. L’un d’eux, originaire de la ville, marié avec une illustre dame de Barcelone créa un lien fort insolite avec cette ville méditerranéenne.

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Comillas est l’une des localités parmi les plus belles et les plus sophistiquées de Cantabrie, un site de vacanciers de luxe depuis le XIXe. Le Caprice de Gaudi, la Fontaine aux trois bouches, le Palais de Sobrellano ou le merveilleux cimetierre de San Cristobal sont quelques uns des lieux que vous ne pouvez absolument pas rater. Et toutes ses plages, c’est une petite ville stratégiquement située entre de nombreuses possibilités d’excursions: vous parcourrez à pieds le proche Parc Naturel et plage de Oyambre, vous prendrez la route vers l’est pour visiter la splendide ville médiévale de Santillana del Mar ou aller en sens contraire pour voir le village marin de San Vicente de la Barquera et ses marécages. Notre section Se loger  et manger à Comillas vous indiquera les meilleurs restaurants et logements de la région.

Histoire de Comillas

Quelques études attribuent une origine celte au nom de Comillas. Le mot Koma-Oe (crin de cheval, ou colline) aurait dérivé en Comillas, théorie fort probable car le village primitif de pêcheurs était installé entre trois collines : la Cardosa, Sobrellano et la Coteruca. Cette orographie, riche en gouffres et cavernes a aussi attiré la présence humaine depuis la préhistoire. Elle a laissé ses traces dans diverses grottes des alentours comme celle de la Meaza ou celles du Portillo, entre autres, ainsi que durant la faible présence romaine dans la région, pour exploiter les forêts du mont Corona et ses mines.

Le premier document traitant de Comillas apparait au XIe siècle: une maison «in villa de Comillas» fut donnée à l’Abbaye de Santillana. La Cantabrie, alors aux mains des ordres religieux et de quelques seigneurs féodaux, commençait un éveil économique et un renforcement de sa capacité navale militaire avec le roi castillan Alfonso VIII (1155-1214). En conséquence et parmi d’autres nombreuses initiatives, les marins de Comillas suivirent l’Amiral Ramon de Bonifaz dans la reconquête de Séville, étant les protagonistes de l’épisode épique de la rupture des chaînes du pont sur le Guadalquivir entre Séville et Triana  (3 mai 1248), obstacle principal en interdisant l’assaut. Voilà pourquoi  les blasons de toutes les villes de Cantabrie qui participèrent à cette guerre reflètent cet acte héroïque: LaredoCastro UrdialesSantanderSan Vicente de la Barquera et Comillas bien entendu.

Entre les XVI et XVIIIe siècles, son port était célèbre pour la pêche à la baleine, étant de plus, le dernier port du Cantabrique qui servit de base pour les baleiniers. Toute son activité commerciale à la fin du XIXe se limitait à embarquer le minerai de zinc de la région. Actuellement, un petit nombre de  marins pêcheurs continuent dans la tradition.

La ville de Comillas dansune anciènne photographie

Vers la moitié de XIXe, la ville atteignit son apogée, grâce à Antonio Lopez Lopez (1817-1883), humble habitant de Comillas qui à 14 ans émigra à Cuba où il fit fortune, épousant à son retour Luisa Bru Lassus fille d’un catalan devenu riche lui aussi dans l’île. Lopez fonda la Compagnie Transatlantique Espagnole et la Compagnie Générale de Tabac des Philippines (entre autres nombreuses activités  de banques et d’entreprises) Immensément  riche il aida le roi Alfonso XII qui le récompensa par le titre de Marquis de Comillas (1878) et trois ans plus tard par la dignité de Grand d’Espagne. Invité par le marquis, le roi viendra passer l’été avec sa cour à la ville, ce qui encouragea nobles et richards à choisir la région comme site de repos, attirés aussi par les plages merveilleuses où ces années-là, le bain dans les vagues devint une mode.

Attirés par le marquis et par son fils, Claudio Lopez Bru (1853-1925) les meilleurs architectes modernistes catalans travaillèrent à Comillas: Joan Martorell (1833-1906), Lluis Domenech Montaner (1850- 1923) et le jeune Antonio Gaudi (1852-1926), protégé de Eusebi Güell (1846-1918) beau-père de la fille du premier marquis. Comillas devint ainsi l’une des villes modernistes des plus intéressantes hors de Catalogne. De fait, ce fut un peu le coup d’envoi du modernisme qui se développerait par la suite en Catalogne.

Que voir à Comillas

Dans la vieille ville, tracée au moyen âge. la place est entourée de grandes maisons aux balcons vitrés. Le vieil Hôtel de Ville présente sur sa façade principale un écu  aux armes des 5 évêques nés dans la ville et loge le Centre d’interprétation de la ville. L’Eglise San Cristóbal (17ème siècle), fut construite par les habitants de Comillas eux-mêmes. Sa façade sud porte les armes de Comillas et de la couronne. Le Campíos Corro est le lieu de rencontre traditionnel des gens de Comillas. Autres endroits intéressants sont la nouvelle mairie (19ème siècle) et la Maison Ocejo, où le roi Alfonso XII a passé l’été de 1881, devenant ainsi Comillas capitale de l’Espagne pour une journée. Vous ne pouvez pas visiter l’intérieur mais sachez que Gaudí y a conçu une cheminée et le salon, cependant vous pouvez admirer sa façade magnifique. La fontaine des Trois Caños  symbolise un épisode important de notre histoire: Comillas fut la première ville d’Espagne, où l’électricité fut  installée.

Le Espolón (1804), de style classiciste, est un bâtiment intéressant à voir. Construit pour être une école, c’est aujourd’hui un centre culturel. En dehors de Comillas, depuis la chapelle de Santa Lucía (patronne des pècheurs que ceux-ci venaient prier avant d’embarquer) vous avez une vue magnifique sur les plages.

« El Capricho de Gaudi » (Le Caprice de Gaudi)

Hors du centre même de Comillas, au Mirador de Santa Lucia, vous avez des vues magnifiques sur la plage. Il s’y trouve une petite chapelle ermitage qui abrite une image de la sainte que les pècheurs viennent prier avant de prendre la mer.

Comillas se distingue par ses magnifiques exemples de modernisme promus par Antonio López, premier marquis de Comillas, qui fit venir quelques-uns des artistes catalans les plus remarquables qui eurent ainsi l’occasion de réaliser leurs premières œuvres modernistes comme Lluis Domènech i Montaner et le célèbre Antonio Gaudí. Le travail principal de ce dernier dans la ville fut El Capricho (1883-1885), un projet de sa première époque, réalisé par l’architecte Cristóbal Cascante. Comme son nom l’indique, il est présenté comme un caprice entre les arbres, un exemple clair d’intégration de l’art, de la musique et de la nature. C’est une résidence d’été de style moderniste d’influence mudéjare dans laquelle surprennent les jeux des volumes arrondis et riches en couleurs, les grilles avec un rôle de banc banc sur l’intérieur et la tour en forme de minaret oriental.

La conception des pièces du bâtiment est conçue de manière à ce que la lumière du soleil illumine toutes les pièces tout au long de la journée et que l’utilisation du tournesol, en tant qu’élément décoratif, se réfère au trajet de la lumière. El Capricho a été déclaré monument historique et artistique en 1969.

À côté, sur la colline de Sobrellano, se trouve le Palais Sobrellano ou palais du marquis de Comillas (1882-1888), de style néo-gothique (gothique civil anglais avec des échos vénitiens et des reliefs à la manière des muqarnas musulmans). Il fut commandé par le premier marquis de Comillas à l’architecte catalan Joan Martorell et exécuté par Cristóbal Cascante. Formant tout en ensemble avec le palais, la chapelle-panthéon du palais de Sobrellano, ainsi que celle de Martorell, présentent des vitraux et des panthéons sculptés par Llimona et les frères Vallmitjana. Une partie du mobilier  fut également  conçue par Gaudí.

Sur la colline de La Cardosa, se trouve l’ancienne université pontificale, commandée par Antonio López comme séminaire jésuites pour les pauvres ; elle abrite actuellement la Fondation Comillas, consacrée à l’enseignement spécialisé de l’espagnol. L’œuvre éclectique gothique-mudéjar de l’architecte Martorell conserve dans son plan les grandes lignes des  oeuvres de la Compagnie de Jésus. Intéressantes la voûte surbaissée de l’escalier, de Domènech et la porte des Vertus, du sculpteur Eusebio Arnau.

Le cimetière de San Cristóbal, installé sur une petite colline  sur les ruines d’une ancienne église gothique conservant quelques arcs en ogive fut réformé par Domènech en insistant sur le principe ruskinien des  ruinee. Il a quelques mausolées modernistes et un portail du même style. Impressionnant l’Ange Gardien de José Llimona,  vigie de pierre qui protège le cimetière.

Le port de Comillas, le dernier des ports cantabriques dédié à la capture de la baleine, conserve des pièces d’artillerie du XVIIe siècle sur son quai. Deux petits phares situés à la place des anciennes tours de guet rappellent le lieu d’où  l’on guettait les baleines.

Vous devez voir...

Cementerio gótico de Comillas
Palacio de Sobrellano

Informations pratiques

Coordonnées

43° 23′ 13″ N, 4° 17′ 22″ W

Distances

Santander 48 km, Santillana del Mar 16 km, Madrid 458 km


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