Covarrubias

Deux Infantes malheureuses dans l’Arlanza

La richesse de ses vignes et de ses cerisaies doit être associée au souvenir de deux infantes aux destins tragiques qui en marquèrent l’histoire médiévale: doña Urraca de Castille et la Viking Kristina (à l’histoire surprenante).

Voulez-vous visiter cet endroit?

La visite de Covarrubias est surtout extérieure,  Vous y passerez donc le temps qu’il vous plaira  pour  effectuer votre promenade et votre déjeuner. Puis vous pourrez prendre la BU-901 et parcourir les extraordinaires Gorges de la Yecla et ses bois de sabines (junepérus thurifères). Dans ses environs il vous faut absolument vous rendre au monastère de Santo Domingo de Silos si spirituel. Une autre excursion d’une demi journée est de suivre la CL-110 pour faire une visite rapide des ruines du Monastère de Arlanza, puis continuer jusqu’à la N-234 vers l’est pour aller à la localité légendaire de Salas de los Infantes (il faut y visiter son Musée des dinosaures). Pour quiconque disposerait de plus de temps il pourra se diriger vers le nord pour réaliser des activités de tourisme actif et de randonnées dans le site magnifique et peu fréquenté du Parc Naturel des Lagunes Glaciaires de Neila. Sur le chemin du retour vers Burgos ou Madrid il faut s’arrêter pour visiter Lerma. Connaître la gastronomie et les vins du terroir et savoir  où dormir et déjeuner, notre section pour se loger et manger à Covarrubias vous en informera.

La tribu Ibère des Turmodigos vécurent dans la région. Rien ne transcenda de l’époque romaine. Vers la moitié du VIIe siècle, le roi Chindasvinto fonda un petit village qu’il fortifia. En 737, les musulmans en firent la conquête.

Le nom de “Covarrubias” est dû à une caractéristique géologique de trous d’argile («Cuevas rubias» – grottes blondes). Dès l’époque des wisigoths il y eut un monastère qui par la suite se transforma en abbaye.

Dans les débuts du Xe siècle, on y construisit le «Torreon de Fernan Gonzales» (la grosse tour) qui protégea la muraille tout au long de l’histoire de Covarrubias. Cette construction répond probablement au fait que Muniadona – mère de Fernan Gonzalez- y avait un palais dans le quel son fils venait lui rendre visite fréquemment. Il sera plus tard enterré dans la localité avec sa femme doña Sancha. Son fils et successeur, le comte Garcia Fernandez acheta Covarrubias aux moines du Monastère de Valeranica. Il créa alors un infantado (apanage) pour sa fille doña Urraca qui fut nommée abbesse avec plein pouvoir civil et religieux sur un ample territoire comprenant 70 églises et 20 monastères. Mais la jeune femme tomba amoureuse d’un berger provoquant un grand scandale. Une légende locale conte que en châtiment elle aurait été emmurée dans la tour. Covarrubias tomba sous la coupe de l’évêché de Tolède jusqu’à ce que au XIIIe siècle, le roi Fernando III la reprit sous sa tutelle royale.

En 1248, ce roi Fernando III décida que son fils l’infant Felipe serait abbé et seigneur de Covarrubias. Dix ans plus tard, son successeur et fils, Alfonso X el Sabio, signa un accord matrimonial avec le roi viking Haakon pour que la princesse viking Kristina de Norvège vienne en Castille pour épouser un membre de la maison royale. Après quatre ans de mariage avec Felipe (l’ex-abbé qui avait été défroqué dans ce but), la princesse mourut et son corps fut transporté à la Collégiale  de Covarrubias pour y être enterré. On peut y voir son sépulcre.

Dans le troisième tiers du XVIe siècle une grande épidémie se déclara dans la région. Le médecin du roi Felipe II (au surnom de «divino Valles») était de la région et vint à l’aide d ses concitoyens. Il fit démolir une partie des murailles ainsi qu’un certain nombre de masures insalubres pour que l’air circule. À la même époque une grande partie des documents de la Couronne furent transportés de Burgos à Simancas. Mais il fut décidé que les papiers concernant l’Adelantado (avancé) de Castille resteraient dans un édifice de Covarrubias préparé dans ce but.

Covarrubias au début du XXeme siècle

En 1805, à l’âge de 35 ans, récemment licencié de l’armée, Jeronimo Merino Cob arriva à Covarrubias, où il étudia la théologie sous la coupe de son oncle prêtre de la localité. En un an et demi il fut en conditions de passer les examens et de devenir le «Curé Merino», qui deviendrait célèbre dans la région après le 2 de mayo de 1808, pour avoir pris la tête de la «guerrilla» arrivant au grade de Lieutenant Général de l’armée.

En 1978, Covarrubias édifia un monument en honneur à la princesse viking, et plus récemment tout un ensemble de fêtes au mois d’octobre ont lieu. En 2004 la cité fut jumelée à celle de Tonsberg où la princesse passa une partie de son enfance. En 2011, à 3 kilomètres  on construisit une chapelle dédiée à San Olav, roi norvégien d’origine viking qui se convertit au christianisme.

On accède à l’ensemble monumental par une arche plateresque blasonnée qui faisait partie de l’édifice des Archives de l’Adelantado de Castille, construit en 1575 sur les instances de Felipe II.

Sur la Plaza de doña Urraca, la Mairie occupe ce qui fut le Palais de Fernan Gonzalez. Sur la petite place voisine triangulaire de Doña Sancha et dans les ruelles avoisinantes on peut admirer les maisons à colombages de genévrier sur piliers de bois aux  beaux balcons  comme l’ancienne Casa del Boticario (du pharmacien), la Casa palais de l’Obispo Pedro Peña (dont toute la façade est traversée par de singuliers modillons de bois) et la Casa de doña Sancha qui se dresse sur la place homonyme face à un calvaire gothique. De là on voit les restes de la muraille médiévale et la grosse tour de Fernan Gonzalez (Xe siècle).

On ne peut manquer d’aller voir à Cocarrubias la grande Collégiale de San Cosme et San Damian, construction du fothique tardif terminée dans les débuts du XVIe siècle. Dans le cloître se trouve le sépulcre de la princesse Kristina de Nurvège, morte en 1262, la pauvre épouse de l’infant Felipe.Trois vastes nefs conforment la Collégiale. Devant le grand autel, les tombeaux en pierre de Fernan Gonzalez et de Doña Sancha (roman tardif celui-ci). D’autres tombes d’infantes, abbesses, nobles et ecclésiastiques sont réparties dans les nefs. Dans la centrale on remarque une chaire renaissance, le chœur et les orgues qui sont du XVIIe siècle.

Le musée enserre des objets liturgiques, une collection de sculptures et de peintures d’auteurs castillans comme Pedro Berruguete ou Diego de la Cruz, de flamands de l’entourage de Van Eyck. Mais l’œuvre la plus belle est le triptyque des Rois Mages peint au XVe par le Maître de Covarrubias. Entre les œuvres situées dans les nefs latérales on attribue à Gil de Siloe un haut relief du XVe siècle.

Par devant la Collégiale une statue en honneur à la princesse nordique fut érigée en 1978. La Fondation princesse Kristina de Norvège est le fruit des excellentes relations hispano-norvégiennes. C’est elle qui est à l’origine de la construction de la Chapelle (d’avant- garde) de San Olav avec sa haute tour dans les environs de Covarrubia en direction à San Pedro de Arlanza.

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Façade de la Colégiale de San Cosme et San Damian

Autre église importante de ce village: celle gothique de Santo Tomas.

L’un des chemins de promenades dans la nature peut vous mener par la BU-904: vous traversez la localité de Puentedura par la déviation à gauche jusqu’au petit village de Ura depuis le quel un sentier parallèle au canyon de la rivière Mataviejas en direction vers Castroceniza vous permettra une belle promenade entre les diverses sortes de chênes de nos régions.

À sept kilomètres vers Hortigüela se trouvent les ruines du Monastètre de San Pedro de Arlanza, fondé en 912 par Gonzalo Fernandez, père du comte Fernan Gonzalez. On y voit encore l’abside et la tour de l’église romane du XIIIe, agrandie dans le premier tiers du XVIe par les Colonia (gothiques). Le cloître et les dépendances restantes sont du XVIIe. Le portail de l’église fut transporté au Musée Archéologique National, en 1895, et deux des  sépulcres à la Cathédrale de Burgos. Quelques fresques cependant sont parties au Metropolitan Museum de New York.

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Informations pratiques

Coordonnées

42º 03’ 33’’N, 3º 31’ 12’’O

Distances

Burgos 42 km, Palencia 101 km, Soria 113 km, Madrid 220 km

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