Oña

Monastère tout puissant où fut créée la langue des signes

Aux pieds des Monts Obarenes, au bord de la rivière Oca se trouve le village monastique de San Iñigo qui fut panthéon royal et dont les possessions immenses comprenaient 300 villages avec 200 églises, s’étendant depuis Huesca et Saragosse jusqu’aux rives de la mer Cantabrique. Ce qui créa de grandes disputes entre les religieux au cours des quelles le Pape lui-même dut intervenir.

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Le grand Monastère de San Salvador est ce qu’il faut voir à Oña. L’autre intérêt particulier de la Bureba est le Parc Naturel des Monts Obarenes San Zadornil; une zone d’excursions merveilleuses où réaliser maintes activités de tourisme actif L’excursion la plus facile est d’aller voir la médiévale Poza de la Sal. Vers le nord, passé Trespaderne, vous arrivez à la forteresse des rochers de Frias. Vers le sud, par la CL-632, en peu de temps vous serez au village de Briviesca, en plein développement touristique et localité à haute tradition gastronomique. Pour connaître les plats de la région de la Bureba et pouvoir réserver, voyez notre section pour Manger et se loger à Oña.

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Dès le Paléolithique, il y a quelques 15.000 ans, les grottes des hauteurs abruptes entourant Oña étaient habitées, en particulier celles de la Blanca, le Caballon ou encore Penches dans la quelle on voit les gravures rupestres de cinq chèvres.

Plus tard la tribu des Autrigones s’y installa. Le nom de la cité serait un dérivé du terme onna qui dans leur langue signifiait frêne, espèce abondante dans la région

Le chroniqueur musulman Ibn Hayyam affirma que les troupes de Abderraman III arasèrent le village en 934: «la forteresse de Oña, sa plaine et son monastère». Aucun vestige ne nous est resté ni des romains, ni des arabes.

Un manuscrit de 967 mentionne la cité et ses dépendances, ce qui implique l’existence d’une forteresse. En 1011, le comte Sancho Garcia, fils de La comtesse traitresse fonda le monastère de Oña dans le but d’édifier un panthéon pour sa famille. Le roi Sancho III el Mayor, introduisit au monastère la réforme de Cluny et plaça à sa tête l’abbé qui serait canonisé comme «San Iñigo» Tout cela amena de splendides dons de patrimoines qui enrichirent la communauté d’une façon extraordinaire. Elle réussit même à ne pas dépendre du roi, ce qui éveilla l’intérêt de la puissante famille des Fernandez de Velasco, seigneurs de nombreuses localités de la région, qui avaient obtenu le duché de Frias et le titre héréditaire de Connétables de Castille. En accord avec la Congrégation Bénédictine de Valladolid, ils prirent par les armes le monastère au cours de la seconde moitié du XVe siècle. Mais le Pape connut le litige et fit reconnaitre que les bénédictins de Oña ne devant obédience spirituelle qu’à la papauté, pouvaient  préserver leur indépendance. Vers la moitié du XVIe siècle, un moine bénédictin Fray Pedro Ponce de León inventa la méthode de langage  pour les sourds qui est utilisée maintenant dans le monde entier que l’on appelle le langage des signes.

Place de Oña et mairie au fond

Avec le XVIIIe siècle, l’abbaye commença son déclin, fort aggravé par le pillage des troupes françaises pendant la Guerre d’Indépendance, et qui dura jusqu’à l’expulsion des moines au moment du désamortissement en 1835. L’église devint une simple paroisse du village. Déjà, en 1840 le journal «Semanario Pintoresco Español» dénonçait l’état de total abandon dans le quel était ce monument spectaculaire.

En 1880.La Compagnie de Jésus installa sa Faculté de Théologie et Philosophie dans le vieux monastère, mais les jésuites furent expulsés d’Espagne pendant le Seconde République abandonnant les lieux jusqu’au début de la Guerre Civile de 1936 quand ils revinrent, le transformant en hôpital pour les blessés. Les jésuites dominèrent la vie du village jusqu’en 1967, moment où ils vendirent l’édifice à la Députation de Burgos qui en prit la relève y installant un hôpital psychiatrique qui ferma en 2011. L’ensemble appartient toujours à la Députation Provinciale de Burgos, mais est à l’abandon.

La seule porte d’entrée restant de l’ancienne muraille s’appelle l’Arc de l’Étoile. De nombreuses demeures blasonnées des chevaliers qui résidèrent dans la cité s’échelonnent jusqu’à la Plaza de l’Ayuntamiento (Mairie). Sur l’un de ses côtés est l’église de San Juan qui conserve des restes importants de l’époque romane ainsi qu’un calvaire gothique du XIIIe, un portail gothique et une  simple tour avec un beau point de vue et aussi le Musée de la Résine où apprendre à connaître tout ce qui concerne cette industrie pratiquement disparue.

Le Monastère de San Salvador fut à l’origine une abbaye fondée par le comte Sancho Garcia en 1011 pour la retraite de sa fille Trigidia. L’abbaye fut conçue à l’origine comme un couvent mixte avec deux communautés des deux sexes, partageant certaines installations et dépendant de leurs supérieurs respectifs. En 1033, pour  remédier à la vie un peu libre des résidents, le roi Sancho III el Mayor de Navarre remit l’abbaye aux moines de Cluny dirigés par un abbé qui sera canonisé (San Iñigo) et avec lequel le monastère devint un important centre culturel et spirituel. San Salvador reçut maint privilèges jusqu’à devenir un panthéon royal. De fait ce sont deux panthéons, le royal qui accueille les corps des rois de Castille et de Pamplune; et celui des Comtes où furent enterrés les Comtes de Castille, huit cercueils et neuf personnages d’entre les XIe et XIIIe siècles. Ce sont des pièces uniques dans toute l’Europe car ils sont faits de bois de noyer et de buis. Celui de l’évêque dePedro Lopez de Mendoza fut transféré depuis la sacristie à l’une des nefs latérales de l’église.

La grande esplanade donne accès à la partie la plus moderne de l’édifice derrière la façade baroque su XVIIIe siècle. Pour pénétrer dans l’église de l’abbaye il faut en faire le tour et monter par un long escalier. Le portail roman du dernier quart du XIe siècle est orné de plusieurs statues  de rois. La très belle porte gothique mudéjare donne accès à l’église gothique du XIIIe elle conserve quelques restes romans d’époques différentes. Le chevet  datant du gothique tardif est couvert d’une voute spectaculaire d’ogives étoilées à huit pointes. Elle se compose d’une seule nef et plusieurs chapelles. Sur le mur de droite on peut vois des scènes de la Vie de Sainte Marie l’Égyptienne, en gothique linéaire, et le Christ de Santa Trigidia, roman français. Sont conservés quelques restes du grand retable sculpté en bois de noyer incrusté de buis, un travail gothique mudéjar du XVe de Fray Pedro de Valladolid ainsi que des scènes de la Passion du Christ, peintes par Fray Alonson de Samora (XVe) et les orgues baroques de 1786 avec plus de 1.100 tuyaux.

Monastère de San Salvador

Le temple fut agrandi au XVe avec un panthéon sous voute étoilée. S’y trouvent un retable baroque des stalles de chœur gothiques de 1483 et deux tombeaux de rois de Navarre: Sancho el Mayor et Sancho el Fuerte ainsi que ceux des comtes castillans comme don Garcia et don Sancho, sculptés en bois de noyer avec incrustations de bois de buis, exécutés par Fray Pedro de Valladolid au XVe (gothique-mudéjar). Ces cercueils sont entourés d’une grande «sarga» (toile peinte) de Fray Alonso de Zamora. Vers la moitié du XVIIIe, on ajouta la Chapelle de San Iñigo au fond du chevet avec une urne contenant les restes du saint. La sacristie est devenue un petit musée du meuble baroque, d’objets liturgiques et de toiles de valeur.

Dans la salle du chapitre on peut contempler les grandes fenêtres romanes (aveugles aujourd’hui) qui reliaient la salle et le cloitre. Ce sont des arcs en plein cintre ornés de pointes de diamants sur leurs chapiteaux et arêtes. On voit encore une partie de la polychromie originale. D’autres magnifiques arcs romans polychromés  sont des vestiges du réfectoire probablement. Le cloître  principal du Monastère de San Salvador de Oña, gothique aussi est l’œuvre de Juan de Colonia des débuts du XVIe. Ce sont quatre galeries à voutes ogivales entourant une base en trapèze. De belles fenêtres aux arcs en ogives avec une décoration datant de la fin du gothique. De nombreux tombeaux de comtes et gentils hommes castillans  en font le panthéon de Castille. Le Monastère de San Salvador hébergea en 2012 la dix-septième exposition de «las Edades del Hombre» (Les âges de l’homme).

Les visites du monastère se Font au moyen d’un guide audio-visuel, sauf pour les groupes qui sur rendez-vous peuvent concerter une visite avec guide. La visite de la tour et du Centre d’Interprétation du Moyen Age s’organisent depuis le Bureau Municipal du Tourisme. (Tél: 947 30 00 78).

Dans le quartier juif, rue Barruso vous pouvez compléter la visite du monastère par celle du Centre d’Interprétation du Monastère.

Dans l’antique étable à vaches du Monastère se trouve le Bureau de Renseignements sur le Parc Naturel des Monts Obarenes –San Zadornil.

Must-see...

Lateral del Castillo de Frías
Castillo de Frías
Puente Gótico

Practical Data

Coordenates

42º 45’ 41’’ N, 3º 17’ 31’’ W

Distances

Burgos 79 km, Madrid 310 km

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