C’est un petit village, mais une grande étape du Chemin de Saint Jacques de Compostelle qui est situé au début d’une plaine fertile irriguée par le Canal du Paramo, et connu pour son pont médiéval. Il occupe une place importante dans l’histoire de la chevalerie car c’est là qu’eut lieu la joute d’armes de l’histoire courant le mois de juillet 1434.
L’important à Hospital de Orbigo, est d’aller y voir le pont où eut lieu la «passe d’armes» la plus fameuse de l’histoire. Vous pouvez prolonger votre escapade vers l’ouest et passer la journée entière à visiter la ville importante d´Astorga. Si vous le préférez, allez dans l’autre sens jusqu’à la ville de Leon. Notre section Se loger et Manger à Hospital de Orbigo, vous permettra de connaître les meilleurs restaurants, mais étant donné l’étroitesse de choix, il vous vaut mieux se loger à Astorga.
Sur le cours de la rivière Orbigo, il y avait là un gué, point de passage obligatoire qui fut donc peuplé dans des temps très anciens et c’est pourquoi les romains y construisirent un pont pour la voie qui reliait Leon avec la capitale provinciale de de Astorga, sur les cimentations du quel furent réalisés les ponts suivants. Sur la rive gauche, un premier nœud d’occupation fut établi pour assister les voyageurs, ce qui motiva la construction d’un temple dédié à Sainte Marie.
Le vendredi 5 octobre 456, l’armée suève du roi Requiario essaya sans succès de couper la voie aux troupes du roi Visigoth Teodorico II qui envahissaient le territoire.
Une tradition locale raconte que revenant de piller la Galice, en 997, le chef musulman Almanzor passa sur le pont avec tout son butin dont les cloches de la Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle.
Vers l’année 1184, les Chevaliers Hospitaliers de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem établirent dans les environs une «encomienda» (propriété médiévale avec servage) dirigée par un Commandeur résident. Ils construisirent un hôpital et une église sur la rive droite pour les pèlerins qui y faisaient étape en route vers Astorga.
Le lieu est entré dans l’histoire de la chevalerie car sur ses rives eut lieu l’histoire épique en 1434 du Passe d’honneur dont l’acteur principal fut le puissant Chevalier Suero de Quiñones qui avec neuf autres chevaliers, pendant tout un mois mirent au défit tous les chevaliers qui tentèrent de traverser le pont. Ce fait historique de la chevalerie est relaté par Cervantes dans son Don Quichotte
Ancienne illustration de la geste de Suero de Quiñones
En mars 1445, la famille de Quiñones reçut de l’Ordre de Saint Jean la possession du pont devant en retour veiller pour les intérêts de l’Ordre dans la zone.
En novembre 1808, les troupes anglaises du général Moore durent se retirer vers la Galice, obligées par la pression de l’armée française commandée par Napoléon Bonaparte en personne. Elles détruisaient tous les ponts pour retarder leurs poursuivants. Il y eut une escarmouche sur la rive droite avec les français pour gagner du temps et pouvoir placer la dynamite.
En 1890, les frères Blanco de Sierra Pambley fondèrent là une école d’enseignement secondaire et de capacité agricole, selon les critères de l’Institution Libre de l’Enseignement, mise en marche par Francisco Giner de los Rios.
Ce pont long et irrégulier, quoique plusieurs fois refait au cours de son histoire conserve une partie de sa structure du XIIIe siècle, les arcs en ogive du centre, reposant de nos jours sur une rivière à sec. Avant la construction du barrage de Barrios de Luna, la rivière avait un fort débit. En 1939, il fut déclaré Monument National, faisant aussi parti de la voie romaine d´Astorga à Leon. Lors de la restauration de 1951, on y plaça une plaque commémorative du Haut Fait de Suero et des principaux chevaliers qui l’accompagnaient. Depuis 2009, une nouvelle licence de travaux de restauration est en attente.
A la sortie du pont commence la Calle Mayor, au long de la quelle on peut voir les typiques maisons blanches et blewues de la ville historique, qui mène à la Plaza Mayor.
Il y a quelques années que disparurent les derniers vestiges de ce qui fut l’Hospital des pèlerins de Hospital de Orbigo qui était dirigé par l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem. L’Eglise de San Juan desXVII-XVIIIe siècles est le principal monument. Elle est construite en pierres, en forme de croix latine avec un clocher mur de trois étages avec horloge et cloche. Sur un portail à trois arches une image de Saint Jean Baptiste et l’écusson des armes des chevaliers de l’Ordre de Saint Jean. Sur la place aussi se dresse un calvaire monumental.
En amont de l’Orbigo, on peut visiter à Carrizo de la Ribera, le Monastère de Santa Maria, fondé en 1176 par la comtesse Estefanis Ramirez, et habité depuis lors par des moines cisterciens. L’église est à trois nefs, abside centrale, chevet et petites absidioles décorées de modillons fantaisistes qui avec le portail latéral correspondent à la construction du XII et XIII e siècles. Le reste correspond à la réforme du XVIIe siècle.
42º 27’ 40’’ N, 5º 53’ 3’’W
León 32 km, Valladolid 143, Madrid 323 km
