Sahagun

Le Cluny espagnol

Ce lieu de supplice de deux célèbres martyres espagnols fut popularisé par le Chemin de Saint Jacques de Compostelle et attira les moines français de Cluny, dont le puissant monastère de Saint Benoit eut des conséquences importantes pour le christianisme dans le royaume de Leon.

Planifiez votre escapade à Sahagun

C’est une étape importante du Chemin de Saint Jacques, il est donc logique que la visite de Sahagun soit orientée vers les églises et monastères, qui  furent à l’origine de la croissance de sa population. N’oubliez pas, non plus, de visiter le sanctuaire de la peregrina (pèlerine) avant de partir. La visite des édifices que nous vous conseillons dans «que voir à Sahagun» peut vous prendre une demi-journée. Vous pouvez, l’après-midi, continuer l’escapade en allant à la ville de Saldaña (province de Palencia) où vous arriverez par l’autovia en direction est, jusqu’à la déviation P-235. Il y a pas mal d’endroits simples et économiques pour vous restaurer ainsi que de bons hébergements. Vous les trouverez sur notre section Où se loger et Manger à Sahagun, pour un choix plus sophistiqué, voyez l’option Où se loger et Manger à León.

Voulez-vous visiter cet endroit?

Le nom “Sahagun” provient de la contraction de San Fagunt o Facundo, qui avec son frère San Primitivo, furent martyrisés, décapités et les têtes lancées dans la rivière Cea, vers l’année 304, sous l’occupation romaine, sur la Voie qui communiquait León avec l’Italie, passant par AstorgaSaragosse et Tarragone. Au temps des Wisigoths une chapelle y fut construite devenant monastère Domnos Sanctos. Attaquée par les musulmans en 714, 791 et 988 elle fut reconstruite par les rois Alfonso I et Alfonso III. Le monastère  serait consacré  en 935 avec la présence de sept évêques et huit abbés, présidés par le roi Ramiro II de León. Les reliques des deux saints convertirent l’endroit en un lieu de prières pour les pèlerins.

Après la bataille de Golpejera (1072), le roi Alfonso VI de León est enfermé, tonsuré, dans un monastère de Sahagun, Il s’en échappe et s’en fut au Royaume de taifa à Tolède. Quand il repris la couronne (aussi celle de Castille) il restaura le monastère et en fit don aux moines français de Cluny. De plus en 1085, le roi Alfonso donna à la ville une situation juridique très favorable. L’abbaye devint panthéon royal pour Alfonso VI, Sancho IV et de nombreuses reines, infants et nobles castillans, recevant donc maints privilèges comme celui de battre sa propre monnaie de «vellon», ainsi que le don de terres et monastères qui justifièrent l’appellation de «Cluny espagnol». La vie en commun des moines venus de France avec des mozarabes enrichit énormément l’ambiance culturelle.

En 1087, l’Abbé autorisa la construction des murailles de la ville. En 1110  le monastère fut mis à sac par les villageois (avec accord du roi) opposés à l’Abbé qui avait accueilli Doña Urraca dans l’attente d’une bulle papale annulant son mariage. L’Abbé fut remplacé par le moine Ramiro, frère du roi Alfonso (futur roi d’Aragon).

Vers la moitié du XIIe siècle, le moine pèlerin français Aymeric Picaud, auteur du Codex Calixtinus(considéré comme le premier livre de voyages) se fit écho d’une bataille durant la quelle Charlemagne aurait défait le chef arabe Aigolando, fait que l’on pense maintenant légendaire.

En 1245, lors de la visite du roi Alfonso X, les moines franciscains lui demandèrent son appui pour construire un monastère au lieu dit «Alto de San Bartolome», où les années suivantes ils construisirent le Sanctuaire de la Peregrina, de style roman, mais en briques.

En 1419, naquit Juan Gonzalez del Castrillo, qui ordonné frère Augustin serait canonisé comme San Juan de Sahagun et deviendrait le saint patron de Salamanque.

Photographie ancienne de la Plaza Mayor

Le 21 décembre 1808, eut lieu dans ses environs une bataille entre les cavaleries anglaises et française cette dernière y étant vaincue. Mais les anglais se retirèrent vers la Corogne détruisant tous les ponts et mettant à sac plusieurs villes.

En 1820, les moines bénédictins furent expulsés du monastère de San Benito, et leurs propriétés furent vendues causant la ruine des édifices.

La ville reçut le titre de «Ville très exemplaire» pour être avec Jaca et Éibar l’une des premières villes à réclamer la République au petit matin du 14 avril 1931.

Les rues irrégulières de Sahagun convergent toutes à la Plaza Mayor, centre vital et commercial malgré son petit air classique. L’église de San Lorenzo se dresse au nord de la place: édifice roman- mudéjar du XIIIe. Construite en briques son chevet de trois absides est parcouru par des arcades aveugles en fer à cheval, la tour de quatre étage s’étrécit à mesure qu’elle s’élève, elle faisait partie de l’ancien quartier mauresque.

L’église de San Tirso (XIIe) est aussi mudéjar, sa tour est ornée de fenêtres géminées et l’abside combine briques et pierres de tailles.

De l’abbaye bénédictine construite aux XIIe et XIIIe  qui fut à l’origine de la ville, ne restent que peu de choses car le Monastère de San Benito de Sahagun subit l’expropriation de la «desamortizacion». Nous pouvons voir l’arc monumental de la façade renaissance (sous lequel passe la route) la chapelle de San Mancio et la Tour de l’Horloge très transformée de style néoclassique. Dans un proche couvent de religieuses bénédictines, furent transférés les  tombeaux du roi Alfonso VI et de ses épouses. Un musée conserve quelques objets liturgiques venant de l’Abbaye.

Hors de Sahagun est le Sanctuaire de la Peregrina, déclaré monument historico-artistique. Du XIII, elle conserve sa structure mudéjare et les  délicates décorations de plâtre. Le musée des mères bénédictines conserve aussi retables et chapelles. Le Centre de Documentation du Chemin de Saint Jacques détient les morceaux (arcades, chapiteaux, restes funéraires…) issus des restaurations successives.

L’antique église de la Trinidad, rue de l’Arco, est devenue l’auditorium municipal, le bureau du Tourisme et une moderne auberge de pèlerins.

Dans les environs, un pont à demi enterré d’origine médiévale, la Chapelle de la Virgen del Puente,style mudéjar, toute petite avec une seule nef.

Tour de la Église de San Tirso

À 4 kilomètres de Sahagun, se trouve San Pedro de las Dueñas, village qui a grandit autour de son monastère bénédictin homonyme fondé au Xe siècle. L’église romane-mudéjar du XIIe avec des ajouts gothiques vient d’être restaurée. Elle possède une belle collection de chapiteaux sculptés de scènes fantastiques et un christ de Gregorio Hernandez. Dans le monastère, les religieuses ont monté une hôtellerie.

À 11 kms de Sahagun vers le nord l’église mudéjar de Santa Maria del Monte de Cea mérite aussi un arrêt. On peut y voir des peintures murales de l’artiste de la région Marin de la Red.

Vous devez voir...

Puente de Sahagún sobre el río Cea
Arco de San Benito

Informations pratiques

Coordonnées

42º 22’ 19’’ N, 5º 1’ 49’’W

Distances

León 56 km, palencia 63 km, Madrid 321 km

Altitude

828 m

Habitants

2791 (2013)

Pèlerinage du Pasteur Bono (quinze jours avant le dimanche de Pâques).

Semaine Sainte d’Intérêt Touristique régional depuis 2007.

Fête de San Marcos (25 avril). Romería «del pan y el queso» (du pain et du fromage) à côté de l’ermitage de la Virgen del Puente, tantáriga (danse populaire) et dégustations de fromage, d´escargots et noisettes.

Fête patronale de San Juan de Sahagún (12 juin). Encierros, vachettes et bal popoulaire.

Fête de la Peregrina (de la pèlerinne) (2 juillet)

San Lorenzo (10 août). Suivie par la Fête du Veraneante (vacancier d’été) (15 août)

Concentration Tuning Show Sahagún (premier week-end de juillet)

Foire aux poireaux (fin octobre)

San Pedro de las Dueñas, Grajal de Campos, San Nicolás del Real Camino

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