Coca

La ville trahie de Cauca

Prise deux fois par les romains à trahison, ce fut le lieu de naissance de l’empereur Théodose. Au cours de la seconde moitié du XVe siècle, la famille Fonseca la dota d’un imposant château de briques, d’un certain rôle historique et de plusieurs mausolées dans son église. Au XIXe siècle la prospérité lui vint de la résine de ses pins.

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Le château mudéjare extraordinaire, l’église de Santa Maria avec la Porte de la villa et les grands «Berracos» (grand porcs ou taureaux taillées en pierre) sont tout ce qu’il faut voir à Coca. C’est un parcours de près de trois heures. À quelques kilomètres à l’ouest se trouve une des villas romaines parmi les mieux conservées et les moins visitées: de Almenara-Puras. Il faut absolument y aller. Au nord, se dressent les deux cités médiévales de Cuellar et Olmedo (celle-ci plus proche, mais déjà dans la province de Valladolid). Si vous restez deux jours, vous pouvez compléter l’escapade en allant vers Madrid (vers le sud) car au bord de l’auto route se trouve le gros village de Arevalo, que vous pouvez visiter en une demie journée. Les possibilités de logement et les choix gastronomiques locaux sont assez limités, cependant vous trouverez nos meilleures options pour réserver dans les environs dans notre section pour Se loger et manger à Coca.

Voulez-vous visiter cet endroit?

Située sur une hauteur, entourée de plusieurs rivières, Coca devint à partir de l’année 550 av.J.C. l’une des cités parmi les plus importantes de la tribu celtibère des Vacceos, avec un périmètre de vingt hectares et quelques six milles habitants, de là viendrait le terme de Caucenses.

Quatre siècles plus tard et après de nombreux sièges, cette cité riche fut extorquée par le général romain Licinio Luculo qui obtint des habitants la somme énorme de 2.216 kilos d’argent sous le prétexte de maintenir la paix avec la tribu voisine des Carpétains. Il exigea d’y laisser une petite garnison, mais une fois entrés dans les murs, les légionnaires assassinèrent tous les hommes de la cité. En 74 av.J.C, les habitants de Cauca romanisés appuyèrent le général Sertorius dans sa rébellion contre Rome. Le général Pompeyo sollicita que soit accueilli un groupe de soldats blessés; une fois dans la ville, ceux-ci, qui étaient de vraies troupes prirent le contrôle de la cité. La faible résistance évita un nouveau massacre. Les siècles suivants, ce devint une cité prospère où vivaient d’importantes familles hispano-romaines: vers l’année 346, c’est là que naquit le futur empereur romain Théodose I le Grand.

En 939, la cité fut repeuplée par les chrétiens après avoir été détruite par le calife Abderraman III. Vers 1085, Alfonso VI reprend la ville, chargeant Raymond de Bourgogne de la repeupler. Celui-ci utilisa les restes des murailles romaines et wisigothiques pour la fortifier.

Cité de “realengo” (dépendant directement de la couronne) elle fut fort bien considérée par les rois. En 1207, Alfonso VIII y fit l’acquisition d’un bien d’héritage pour 500 «maravedis». La cité vint à appartenir au roi de Navarre jusqu’à ce que en 1439 Juan II de Navarre la remit à Iñigo Lopez de Mendoza, marquis de Santillana qui l’échangea en 1452 contre Saldaña avec Alonso de Fonseca, futur archevêque de Séville. L’année suivante, Fonseca obtint l’autorisation royale pour y construire un château, y célébrer un marché franc et même battre monnaie.

Porte de la Villa (Phptp de Antonio Passaporte)

Au cours de la Guerre Civile Castillane, les Fonseca prirent parti pour Alfonso et Isabel contre le roi Enrique IV. Entre juin et aout 1464, Coca subit un siège, et pendant la bataille de Olmedo (1467) Fernando de Fonseca fut tué (frère et successeur de l’évêque en tant que seigneur de Coca). Les Fonseca construisirent le château, une église, le couvent des franciscains et une «alhondiga» (grenier municipal) pour emmagasiner le grain. Ils fondèrent aussi une chaire de grammaire, rhétorique et de poésie latine.

Au XVIe siècle, la culture de la vigne s’étendit dans la province. La qualité des crus de la région furent célébrée par les écrivains: Cervantes, Mateo Aleman, Tirso de Molina, Lope de Vega ou Quevedo. En 1785 on décida d’abattre une grande partie de la localité pour donner plus d’espace, aérer les maisons et lutter contre la peste qui ravageait les habitants.

En 1861 y fut fondée l’Entreprise Résinière Ségovienne par les frères Falcon qui firent venir du village français de Mont de Marsan tout un système d’obtention de la résine. Les affaires furent prospères et c’est de nos jours le siège d’un Symposium International de Résines Naturelles. C’est à la suite de l’installation de cette entreprise qu’eut lieu le boum démographique et économique de la ville.

En 1807 y fut inaugurée une fabrique de Cristal, mais juste une année après les troupes du général Milhaud s’installèrent dans la ville, elles mirent le feu aux archives municipales, et lorsqu’ils abandonnèrent Coca en 1812, elles détruisirent tout le bel intérieur du château.

Les plus anciens vestiges que l’on peut voir à Coca sont les trois grands cochons de granit. Deux sont à l’entrée de la ville et le troisième embouti dans le château. À la porte de la cité se dresse la Croix de Septien (en pierre de Cardeñosa) qui fut léguée par testament à sa ville par Antoine de Septien en 1620. Des deux cents mètres de muraille restants on remarque la Porte de la Villa, avec ses trois arcs ouvrants encadrés  et ses fenêtres. Au nord on peut voir un calvaire magnifique peint sur bois de XIIIe siècle. Lorsque la muraille fut démontée en1785, une partie des pierres furent vendues et réutilisées dans la construction du Petit Pont et le reste servit à l’édification de la Fabrique de Cristal (vingt ans plus tard).

Prenez la Promenade des Olmas ou l’avenue du Caudillo pour arriver au château dont la construction  fut commencée en 1463 par le mauresque de Avila Ali Caro et ses frères Aceyte et Yuçafe. Il est composé de trois lignes défensives de forme carrée, un grand fossé et deux murailles appuyées de grosses tours et de tours dans les angles. Le donjon est quarrée et ses angles sont occupés par trois tourelles circulaires. Il est fait de briques, la pierre servant pour les meurtrières, les chapiteaux, les colonnes de la cour, les arcs des portes, les balustrades et les corbeaux. On accède à la porte arrière par un pont levis. Dedans, il y a deux niveaux de chemins de ronde avec des meurtrières pour flèches et artillerie. Malgré tous les dégâts subis au XIXe siècle l’intérieur est plus tôt celui d’un palais, le salon avec double cheminée est un musée et salle d’armes actuelle, avec dans sa partie supérieure une autre salle avec des restes archéologiques. Il possède en plus le plus grand ensemble de peintures mudéjares sur stuc en rouge bleu et noir. Au XVIIe siècle le château servit de prison pour d’illustres traitres au roi: le duc de Medina Sidonia, le Comte d’Orgaz et les marquis de Govea et Mancera. En 1954, le maire de la ville obtient des ducs de Alba sa cession au Ministère de l’Agriculture qui en confia les travaux de restauration aux Académies de San Fernando et de l’Histoire jusqu’en 1959. On y a installé l’Ecole des contre maîtres forestiers, qui continue ses fonctions de nos jours.

La rue Lorenzo Catillo mène à l’Hospital de la Merced (XVe siècle) destiné à héberger les pèlerins du Chemin de Saint Jacques de Compostelle qui traversaient le centre de la péninsule. Il fut démoli aux débuts du XXe siècle pour y construire l’actuel qui fut inauguré en 1907, servant par la suite de dispensaire médical. Des travaux y ont court pour maintenir son usage sanitaire.

Château de Coca

Sur la Plaza Mayor donne l’église de Santa Maria (La seule qui reste des huit qu’il y eut) et qui est citée dans des documents depuis 1247. Les archives paroissiales suivent son parcours depuis 1442. En 1460, le seigneur de la cité, l’archevêque Alonso de Fonseca y fonda une chapelle avec douze chapelains; ce qui nous permet de nous faire une idée de son importance en ces temps là. Quelques années plus tard, don Pedro Fernandez de Solis, naturel de la cité dota une autre chapelle adossée. À la fin du XVe siècle sa détérioration était telle qu’elle fut démolie puis reconstruite entre 1503 et 1520. Les vitraux furent refaits en 1711 et au cours du dernier tiers du XVIIIe siècle des retables dorés à la feuille par Sebastian de la Llaneras remplacent les anciens. L’église de plus abrite le Saint Christ de San Nicolas (sculpture sur bois de la transition du roman au gothique), un Calvaire (groupe de sculptures d’un disciple de Berruguete) et une Sainte Anne du XVe.

Dans le choeur de l’église est conservée une cape de velours bleu à fleurs de lys ayant appartenu au roi français Charles VIII : en 1494, à Belite (Italie) elle aurait servi au roi français pour protéger de ses chevaliers l’ambassadeur des Rois Catholiques, Antonio de Fonseca lorsque celui-ci voulant l’obliger à ne pas guerroyer contre le pape déchira les traités signées entre les deux royaumes. Geste noble qui se trouve ici remémoré.

Mais les œuvres artistiques les plus importantes de l’église sont les tombeaux de la famille Fonseca, réalisée à Gènes vers 1520 : du côté de l’Evangile du grand autel, celui de l’archevêque de Séville don Alonso de Fonseca ; du côté de l’Epitre, son neveu don Juan Rodriguez de Fonseca, évêque de Burgos. Dans le bras gauche du transept celui de don Fernando de Fonseca Ulloa et de sa seconde épouse Teresa de Ayala. Dans le bras droit se trouve celui de don Alonso de Fonseca et de sa mère Maria de Avellaneda. Au centre, la pierre tombale de don Antonio de Fonseca.

D’autres monuments se trouvent dans la partie haute de la ville, sur les berges de l’Eresma. Place de Santa Cruz est l’église de San Nicolas (1247) dont ne reste que la tour de beiques et de pierres de construction, totalement mudéjare. Aussi intéressants sont encore les Égoûts romains et le Centre Culturel Fonseca, actuellement bibliothèque publique, dépôt de matériel archéologique et salle d’expositions.

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Dónde dormir en Coca
Entrada al Castillo
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Patio interior del Castillo

Informations pratiques

Coordonnées

41º 13’ 04’’ N, 4º 31’ 20’’ W

Distances

Segovia 50 km, Valladolid 60 km, Madrid 143 km

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