Que voir à Calatañazor, un beau village médiéval à Soria

Là où Almanzor perdit le tambour

Calatañazor est un Ensemble Historique Artistique pittoresque situé dans «el Valle de la sangre» (la Vallée du Sang comme on l’appelle), là où le grand «caudillo» musulman Almanzor subit une défaite mythique qui changea le cours de la Reconquête.

Planifiez votre escapade à Calatañazor

La visite de Calatañazor est surtout extérieure: parcourir la muraille et la Promenade pour voir la localité depuis la plaine environnante peut vous prendre deux ou trois heures. Non loin se trouvent deux sites naturels avec leur Centre explicatif pour  visiteurs: la bellle forêt de sabines et le Monument naturel de La Fuentona où vous pourrez passer le reste de la journée et même plus. L’escapade peut se poursuivre par la visite des villages proches de Burgo de Osma et de San Esteban de Gormaz. Vous pouvez aussi vous diriger vers Soria capitale. Notre section locale Se loger et manger à Calatañazor vous expliquera la gastronomie régionale ainsi que les rares possibilités de logement, c’est pourquoi nous vous ajoutons la page sur Burgo de Osma.

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Vue aérienne de Calatañazor, que voir à Calatañazor

Vue aérienne de Calatañazor. | Shutterstock

Cette municipalité, proche de Voluce (village Arevaco que les romains nommèrent Veluca ou Volcia) aurait été habitée jusqu’au Ve siècle.

Les arabes lui donnèrent le nom de Kalat al-Nasur (le château du vautour), toujours approprié car on peut y observer encore bon nombre de ces oiseaux.

En juillet de 1002 lors de la bataille de Calatañazor, les armées de León, Castille et Navarre infligèrent une cuisante défaite au caudillo maure Almanzor; selon Al-Maqqari (chroniqueur musulman du XVIIe siècle) c’est à ce moment que Almanzor aurait reçu la blessure dont il mourrait un mois plus tard à Medinacelli. De là vient le dicton populaire: «À Calatañazor, son tambour perdit Almanzor» au quel font allusion les vers que Gerardo Diego lui consacra en 1922 et qui sont inscrits sur une plaque de bronze du monument à Almanzor. Étant donné que les chroniques anciennes ne sont pas toujours fiables, certains historiens pensent que cette bataille fut plus un mythe qu’une réalité. Curieusement, à 43 kilomètres de là, dans les environs de San Esteban de Gormaz, il y a un autre villaje qui changea son nom originale de Le Guia (de sa patronne la Vierge de la Guia) pour celui très expressif de «Matanza de Soria» (Tuerie de Soria) à cause d’une bataille succédant à celle de Calatañazor au cours de la quelle  plus de troupes de Almanzor furent massacrées.

Pendant le Moyen Age, le villaje appartint à la Seigneurie de la Lignée des Padilla, «Adelantado (Avancé)» de Castille (Titre du haut Moyen Age). En 1334 y naquit Maria de Padilla qui fut l’amante de Pedro I, avant et après ses deux mariages; en 1362, le roi déclara aux Cours de Séville s’être marié en premier avec Maria ce qui lui permit d’être reconnue comme Reine et que ses enfants soient héritiers de la couronne de Castille.

En 1456, le roi Enrique IV confirma les privilèges de la cité, de même que les Rois Catholiques en 1447, et le roi Carlos I en 1530. Ces manuscrits sont conservés dans le musée installé dans l’actuelle paroisse. Son importance en fit en 1460 le chef lieu d’une Communauté De «Villa» et «Tierra» qui comprenait dix-huit villages.

Au XVIIe siècle, elle  fut ajoutée au duché de Medinaceli. Dans les débuts du XIXe elle cesserait d’être une seigneurie pour se transformer en une municipalité constitutionnelle, intégrant quelques années plus tard les villages de Abioncillo et Aldehuela de Calatañazor. En 1962 elle fut déclarée Ensemble Monumental Historique et Artistique National. C’est à Calatañazor que furent tournées certaines scènes des films «Cloches de Minuit», «Falstaff», 1965 de Orson Welles et «Docteur Zhivago» (1965) de David Lean.

Dans le village de Abioncillo, une coopérative de professeurs a crée en 1983 le «Village Ecole de Abioncillo», pour développer des pédagogies orientées vers l’environnement et une salle d’archéologie.

Une rue de Calatañazor

Une rue de Calatañazor. | Shutterstock

Tout un grand rocher entouré de murailles est occupé par la cité épique (et les ruines de son château) de Calatañazor. Sur la droite, avant même de pénétrer dans l’enceinte des muraille se trouve la Chapelle de la Soledad, romane, à une seule nef, couverte de voutes en berceau, abside avec voute en plein cintre, trois meurtrières (qui prouvent son appartenance aux défenses de la cité), avec décors de cercles en relief et de pointes de diamants.les modillons portent des sujets anthropomorphes, animaliers et végétaux, et la figure d’un musicien assis entre de belles corniches. Le portail à trois archivoltes est orné de motifs végétaux. Non loin, entouré de végétation se trouve le portail de l’Antique Église de Saint Jean Baptiste.

Pour visiter, il faut suivre une rue pentue  pavée de galets qui grimpe  au travers de la muraille. Dans cette rue, comme dans ses voisines on peut voir des exemples de l’architecture populaire originale de la région, vieux de plusieurs siècles car ce sont des maisons construites de façon rustique en pierres et en torchis, avec des cheminées coniques qui pour la plus part, pour empêcher l’entrée de la neige en hiver, ont été couvertes de chapeaux rappelant les «espantabrujas» (chasse-sorcières) du Haut Aragon. Quelques édifices sont juchés sur des arcades de briques aux traverses de bois apparentes qui contrastent avec le corps principal de la construction. Il faut aussi observer les grilles et les heurtoirs. C’est un ensemble qui s’est conservé dans son intégrité et son ambiance qui permet de comprendre  le mode de vie local. De plus, voyez le Musée ethnographique dans la Calle Real.

L’Église de Santa Maria del Castillo comporte une façade principale romane avec une grande rosace et trois arcades aveugles. Il faut remarquer la moulure de style arabe qui encadre le portail roman de trois archivoltes. Regardez bien celle du milieu et sa décoration. Toutes reposent sur des chapiteaux ornés d’oiseaux, de griffons et de motifs végétaux. Elle est d’une seule nef, une tour est adossée à la façade nord. L’abside fut reconstruite au XVIe siècle en gothique tardif tandis que le cœur et la nef sont du XVIIIe. Les Fonds baptismaux sont du XIe, le grand retable est du XVIe avec une statue romane de Nuestra Señora del Castillo. Voyez aussi le beau Christ del Amparo (gothique). Au dedand, se trouve un Musée qui conserve des peintures sur bois flamandes, comme la Virgen Dolorosa  du XVe, et d’autres castillanes, des sculptures et des tabernacles d’argent et autres objets liturgiques et artistiques. Et n’oubliez pas la riche collection de «Cartas Puebla» (lettres de peuplement) où figurent les privilèges et leurs confirmations.

Sur la Plaza Mayor est installée la dite “Piedra del abanico” un fosil de feuilles et de tiges de palmier au quel on attribue une antiquité d’entre 11 et 20 millions d’années. Là aussi se dresse le Rollo-Picota (poteau) de la Justice, origine de légendes de sorcellerie.

Tour de l'Hommage, que voir à Calatañazor

Tour de l’Hommage. | Shutterstock

Du Château des XIVe et XVe ne reste que le donjon, construit en maçonnerie et pierres de taille dont les encoignures sont renforcées. Quelques unes des pierres seraient héritées de l’antique forteresse arabe. Du côté du village il y a un fossé et vers la plaine une partie de la muraille. De même restent des pans de murs au nord ouest et au sud. On a trouvé des tombes anthropomorphes  taillées dans la pierre au pied de château qui dateraient du Xe siècle. Le château a appartenu à Maria de Molina, à los Padilla et aux ducs de Medinaceli.

Château de Calatañazor

Château de Calatañazor. | Shutterstock

À deux kilomètres du village se trouve l’Espace Naturel du Sabinar de Calatañazor, avec un bois de sabínes (juniperus thurifère) dont certains arbres ont plus de trois siècles d’âge. À sept kilomètres vers Muriel de la Fuente, est le site de la Fuentona qui a été déclaré Monument Naturel où nait la rivière Abion. Un peu plus en avant celui-ci est grossi par les eaux de la source de la Calabaza et constituent un canyon que des passerelles permettent de traverser. La Casa del Parque del Sabinar y de la Fuentona, à Muriel de la Fuente est située dans l’ancien palais de Santa Coloma. De là, il est facile de se rendre au Parc Naturel du Canyon de la rivière Lobos.

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Ermitage de la Soledad Calatañazor
Ermitage de la Soledad. | Shutterstock
Ruines du château de Calatañazor
Ruines du château de Calatañazor. | Shutterstock

Informations pratiques

Coordonnées

41º 41’ 58’’ N, 02º 49’ 03’’O

Distances

Soria 32 km, Madrid 161 km

Vous pouvez aussi lire cet article en espagnol ou en anglais.


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