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Medinaceli

La “Cité du Ciel” de Almanzor et les ducs

Tout en haut d’une colline, ce fut le quartier général du chef arabe Almanzor, et siège de l’un des duchés parmi les plus puissants d’Espagne dont l’architecture fut rénovée au XVIe siècle. C’est encore actuellement une vitrine pour les arts et artisanats de notre époque.

Planifiez votre escapade à Medinaceli

Visiter les monuments et les espaces de Medinaceli peut se faire en une journée. Vers le sud, une belle excursion culturelle d’une journée vous mènera à Sigüenza avec tout proche le Parc Naturel du Ravin de la Rivière Dulce, qui est un site agréable à visiter et y faire de la randonnée. Ceux qui retournent vers Barcelone ou Saragosse par l’autoroute A-2 peuvent faire un petit détour pour passer une journée formidable dans l’Espace Naturel du Monastère de Piedra. Mais si vous vous dirigez vers la Meseta, vous devrez vous arrêter dans la ville si intéressante de Almazan, sans oublier de faire une promenade dans son jardin de sculptures ni son Paseo au bord de l’eau. La gastronomie locale et les meilleures options pour se loger sont dans notre section consacrée à Se Loger et Manger à Medinaceli.

Voulez-vous visiter cet endroit?

Il y eut d’abord un castro celtibère (cité fortifiée) près du mont de 1200 m. d’altitude sur le quel les romains installèrent leur camp vers le 153 av.J.C., devenant par la suite la cité Occilis pour la quelle l’exploitation des grandes salines proches apportèrent de grand bénéfice. De plus elle était située au croisement des Voies reliant les villes de Tolède et Burgo de Osma avec Saragosse.

C’est au Xe siècle que Salim ibn Waramai, sur ordres du calife Abderraman III la fortifie et lui donne le nom de Medina Al-Salim «Ville de Salim» ou «du Ciel» en faisant la capitale de la dite Marca Media, zone frontière avec les chrétiens au nord du Système Central. La configuration urbaine actuelle des ruelles étroites date de cette période. Des années plus tard, ce fut la base depuis la quelle Almanzor réalisa ses attaques dévastatrices contre les royaumes chrétiens. On dit même qu’il y aurait été enterré (en un lieu inconnu) avec ses trésors en aout 1002.Lors de la chute du Califat de Cordoue, la lignée des Banu Salim s’y établit. Ils renforceront les défenses avec des tours de guet étant alors la seule place forte de la zone aux mains des musulmans. C’est à ce moment que s’y rendit le Cid Campeador qui tua en combat singulier un chevalier musulman. La précision des informations sur Medinaceli dans le «Cantar de Mio Cid»  fait penser que l’auteur pourrait être originaire de la région.

Au cours de l’année 1104, les troupes castillanes sous les ordres de Alvar Fañez en font enfin la conquête. Perdue à nouveau elle sera reprise définitivement par le roi Alfonso I de Aragon, époux de la reine Urraca de Castille. En 1127, après la mort de son épouse Alfonso célébra la Paix de Tamara avec son beau fils le roi Alfonso VII de Castille lui remettant Medinaceli. Ce roi donna un nouveau statut juridique à sa nouvelle place frontière avec l’Aragon pour en augmenter la population avec des partisans loyaux à sa personne.

En tant que ville frontière elle resta sous la domination de la couronne jusqu’à 1371 quand le roi Enrique II créa le comté de Medinaceli pour récompenser l’un des chevaliers français qui l’avait aidé à monter sur le trône: Bernard de Bearne, fils batard du Comte de Foix. Qui se mariera par la suite avec Isabelle de la Cerda, arrière petite fille de l’infant de Castille Fernando de la Cerda. Ce nom sera adopté par les comtes de Médinaceli au lieu du nom français, coutume dite de «realce de parentesco» (choix du nom de famille le plus illustre).

Place de la Villa (Editions Vistabella)

En 1479, les Rois Catholiques passèrent le comté en duché et  il y eut une longue étape au cours de la quelle on abattit les constructions médiévales maures et chrétiennes, les remplaçant par des édifices renaissance et baroque tout au long de deux siècles de développement économique. De nombreuses familles de petite noblesse s’installèrent à Medinaceli y construisant des demeures que l’on reconnait à leurs blasons. Lors de la Guerre d’Indépendance, l’Empecinado opposa résistance aux français depuis cette place.

Son éclat et le mélange de cultures furent loués par la Génération du 98. Gerardo Diego affirma que la ville était «intouchable pour les hordes mais ouverte aux anges». L’écrivain Ezra Pound, qui ressentait une certaine fascination pour le Cid, y séjourna par deux fois. Un monument en son honneur y fut édifié.

En 1963 elle fit déclarée Bien d’Intérêt Culturel, catégorie Ensemble Historique. Au XXIe siècle  on y a incorporé Le Centre Medinaceli DEARTE.

Nous commencerons la visite de Medinaceli depuis son Arc de Triomphe romain, unique en son genre en Espagne de par sa triple arcade: un central flanque de deux petits. Le peu de décoration qui reste et fort endommagée par le temps et les éléments. Romaine aussi est la Fontaine de la Canal ainsi que plusieurs mosaïques réparties dans la ville, le Nevero (puit où conserver la neige) et les restes de la Voie Romaine XXIV de l’itinéraire de Antonin entre Mérida et Saragosse.

Une promenade bordée d’acacias centenaires donne accès à la cité jusqu’au Monastère de Santsa Isabel où des Clarisses continuent à prier pour notre rédemption et survivent de la vente de pâtisseries et tourons. La façade du monument est hispano flamande.

À l’autre bout de la cité se dressent les ruines du Château de la Villavieja, construit par les chrétiens au cours des XIII et XIVe siècles sur des restes musulmans et romains. Sont conservées les écuries musulmanes. Le château est carré avec trois tours circulaires aux angles et un donjon rectangulaire.

La Plaza Mayor est située sur l’ancien fórum romain. C’est la place castillane classique à arcades où vers le 12 novembre est célébrée la fête traditionnelle de la nuit du «Taureau de Jubilo» (avec du feu au bout des cornes). Sous l’une des arcades se trouve l’antique Alhondiga du XVIIe(grenier, magasin pour céréales). Le Palais des Ducs de Medinaceli préside la place: c’est une construction renaissance des XVIe et XVIIe. Il y a une cour centrale avec des arcs en plein cintre sur piliers et une galerie à l’étage aux arcs surbaissés. Vous y trouverez la Salle archéologique avec des reconstructions, des croquis et des audiovisuels. Au rez-de-chaussée aussi se trouve le Centre d’Art Contemporain Medinaceli DEARTE, siège de la Fondation DEARTE. La restauration du palais a été complétée par une coupole de verre ornée de 151 dessins de l’artiste basque Agustin Ibarrola. C’est toute une ambiance artistique qui déborde dans les galeries d’art et boutiques d’artisanat de cette partie de la ville.

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Arc de Triomphe

Par derrière la place, en suivant les rues bordées de demeures à blasons et grilles forgées vous arriverez à la grande Collégiale de Santa Maria de la Asuncion, du gothique tardif de 1561. D’une seule nef avec une Chapelle Principale en pentagone c’est le panthéon des ducs. Sous l’autel baroque se trouve une crypte. Ses grilles sont gothiques ainsi que la statue de la Vierge.

De ce qui fut le quartier juif restent les ruines du Beaterio de San Roman, sans presbytère et sans ábside on pensé que ce sont peut être, les restes de l’ancienne synagogue. On y conserve les reliques des patrons de la Cité: les martyres Arcadio, Probo, Pascasio, Eutiquiano et Paulino, morts en Afrique au Ve siècle) dont les restes parvinrent à Medinaceli de façon miraculeuse.

Si vous en avez le temps, faites les treize kilomètres qui séparent du Musée Paléontologique de la cité de Ambrona, situé sur un gisement du Paléolithique Inférieur qui présente des squelettes fossiles incomplets de mammouths et autres animaux.

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Informations pratiques

Coordonnées

41° 10′ 20″ N, 2° 26′ 7″ O

Distances

Soria 76 km, Madrid 152 km

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