Molina de Aragon

Le fief le plus indépendant (et le plus froid)

Sise au sein du merveilleux Parc Naturel du Haut Tage, ses habitants orgueilleux maintinrent l’indépendance du Fief de Molina comme centre administratif jusqu’en 1840. Loin des villes et avec le climat le plus froid d’Espagne, c’est une visite pour voyageurs bien préparés.

Planifiez votre escapade à Molina de Aragon

Tout ce qu’il y a à voir à Molina de Aragon peut se faire en une bonne journée de promenades. Le lendemain, vous pouvez parcourir le Parc Naturel du Haut Tage (encore mieux si par l’une des entreprises de tourisme actif vous y avez fait une réservation. Pour qui vient de Saragosse ou de Barcelone il peut organiser son retour par la petite route vers le nord-est qui mène au formidable Parc Naturel de la Lagune de Gallocanta. Pour ceux qui viennent de Madrid ou d’une des villes du plateau castillan, prenant la route N-211, ils pourront faire escale à Sigüenza la belle pour y déjeuner et la visiter. Notre section Se Loger et Manger à Molina de Aragon. Vous renseignera sur la gastronomie du coin et sur où vous héberger.

Voulez-vous visiter cet endroit?

D’origine celte-ibère (citée dans les chroniques de Polibio et de Strabon), Molina fut indépendante dès la domination arabe. L’arrivée des musulmans au XIe siècle supposa un bond en avant pour cette petite ville régie de forme indépendante par le roi maure Abengalbon, ami du Cid Campeador.

En 1129, le roi d’Aragon Alfonso I el Batallador en fait la conquête, mais de par  sa situation à l’ouest du système central, plus facilement accessible depuis la meseta,  ce furent des sujets du roi de Castille qui la repeuplèrent, ce qui créa un conflit entre les deux royaumes. Suite à l’accord de Carrion en 1137, elle passa  pour un an sous la juridiction des deux couronnes pour être remise à Don Manrique de Lara, qui lui donna une juridiction indépendante. Elle resta totalement libre de la sujétion des deux royaumes de Castille et d’Aragon jusqu’à ce que en 1293, Maria de Molina, épouse de Sancho IV el Bravo de Castille, hérita le fief, elle fit alors partie de ce royaume.

En 1369, Enrique II de Trastamara fit don du fief – sous le titre de duché – au chevalier français Bertrand Duguesclin qui l’avait aidé à assassiner son demi-frère, le roi pedro I, à Montiel. Les habitants de Molina refusèrent cette décision, reconnaissant alors comme roi, et Seigneur Pedro IV. Ils changèrent le nom de «Molina de los Caballeros» pour celui de «Molina de Aragon». Avec la Paix de Almazan en 1375, l’Aragon rendit Molina `à la Castille. En 1465, le roi Enrique IV voulut en faire don à son favori, Don Beltran de la Cueva, Encore une fois les habitants refusèrent et battirent les troupes du favori, qui désista de s’en emparer.

Photo anciènne du Vieux pont roman sur la rivière Gallo

Centre de guerrilleros pendant la Guerre d’Indépendance, la ville fut incendiée par les troupes de Napoléon. En reconnaissance à l’héroïsme des habitants, les Cortes de Cadiz, leur concédèrent le titre de Ville très Noble et Très Loyale.

Le poids historique et institutionnel de Molina fut notable quand en 1813, lors de la constitution de la Députation Provinciale de Guadalajara, car Molina fut le point de dèpart de la province actuelle. Ses institutions passèrent alors totalement à la capitale en 1840.

Le Château, énorme démontre tout le pouvoir de ce Fief. Souverain et indépendant. Son origine remonte aux arabes qui au cours du XIe siècle le construisirent sur une ancienne enceinte Celte-Ibère. On peut y voir la cour d’armes où l’on discerne les restes d’une ancienne église romane et quatre des huit tours qui le conformaient .La plus importante est la Tour d’Aragon, dressée sur le sommet de la colline. Elle héberge le nouveau Musée du Château. On peut aussi visiter les murailles de l’enceinte connue comme «El Cinto».

Du bas de la forteresse jusqu’à l’avenue de Arriba, s’étale le quartier juif, ensemble entouré de murailles, aux ruelles pavées et étroites  De nombreux restes archéologiques sont la preuve d’un passé important (surtout au XVIe). Dans le quartier maure, situé à l’entrée de la vieille ville vécut la population musulmane. De ce quartier, nous sont restées, adossées à la muraille, les constructions en hauteur, fidèles à l’architecture populaire de bois et de pierre.

L’église de Santa Clara, est le meilleur exemple du patrimoine roman de Molina. Construite dans la seconde moitié du XIIe, par le maître Pero Gomez, elle est faite de pierres de taille de grès rougeâtre. Le Temple de Santa Maria la Mayor de San Gil est importante aussi, avec son grand retable renaissance et les fonts baptismaux. De style gothique nous avons l’église de San Felipe, du XVIIe.

D’autres églises d’origine romane sont à voir extérieurement: la chapelle de la Soledad, l’église de Santa Maria del Condé et l’église de San Pedro. Toutes furent modifiées au XVIe siècle.

La rivière Gallo traverse la ville de nord à sud, et sur elle est le Pont Roman, ou Vieux Pont, une œuvre médiévale, aussi en pierres de taille de grès rougeâtre.

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Église de San Felipe et le Château au fond

En face du pont et de la rivière est le Couvent de San Francisco. Commencé en 1284 sur ordre de Doña Blanca, dernière Dame Indépendante de Molina de Aragon (c’est d’elle que Maria de Molina, reine consorte de Castille hérita). Sa tour, avec sa girouette fut restaurée à l’époque du baroque. Actuellement le Musée de Molina s’y trouve. (Ce sont des collections d’archéologie, d’entomologie et de paléontologie.)

Au mois de juillet ont lieu les Fêtes del Carmen déclarées d’Intérêt Touristique Régional. On y honore la Vierge, mais le plus remarquable est le défilé des Chevaliers de L’Ordre Militaire, une confrérie remontant au XIIIe. Ils défilent à pas vifs, en habits de gala par les rues de Molina avec leur drapeau, pour l’enchantement des habitants et visiteurs.

Vous devez voir...

Puente Viejo sobre el río Gallo en Molina de Aragón

Informations pratiques

Coordonnées

40° 50′ 38″ N, 1° 53′ 19″ W

Distances

Guadalajara 140 km, Toledo 295 km, Madrid 195 km

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