Cathédrale de Tolède

Siège du primat d´Espagne

Commencée en 1226, la cathédrale de Tolède est l’édifice le plus représentatif de la ville. Elle complète avec les cathédrales de Burgos et de Leon, la trilogie des cathédrales du gothique classique de la couronne de Castille dérivé de l’architecture du nord de la France du XIIIe.

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Cet édifice extraordinaire enserre beaucoup plus d’œuvres d’art et des plus belles que la plus part des musée européens. Son histoire est passionnante et son architecture complexe. Une visite détaillée peut bien vous prendre au moins trois heures, et n’oubliez pas d’avoir avec vous des jumelles pour bien voir les détails des façades, des tours, des voutes et des retables, car le fait que tout cela soit éloigné ne doit pas empêcher d’en apprécier la beauté. Bien souvent des travaux médiocres attirent notre attention et nous méprisons la contemplation de chefs d’œuvres parce qu’ils sont loin. Pour savoir comment votre visite de la ville serait de la forme la plus productive, nous vous préparons une page sur Tolède.

Voulez-vous visiter cet endroit?

Le site sur le quel se dresse la cathédrale a de tous temps été le centre religieux de la ville. Au IVe siècle, l’archevêque Melancio fit construire en ce lieu un temple en honneur de Santa Maria, autour d’un pilier qui selon la tradition indiquerait le lieu où la Vierge descendit pour imposer la chasuble à San Ildefonso. En 587 le temple fut consacrée, Tolède étant alors la capitale ecclésiastique et administrative du royaume Visigoth. Sous la domination musulmane, ce fut le Grande Mosquée de la ville.

En 1085, Tolède se rendit sans combats au roi Alfonso VI. Par les capitulations le monarque se compromettait à conserver les édifices de culte et les croyances des habitants conquis, ce qui supposait garantire le fonctionnement de la Ula Camil (le Grande Mosquée). Mais le 25 décembre 1087, profitant de l’absence du roi et avec l’approbation de la reine Constanza, le nouvel archevêque de Tolède, Bernard de Sedirac, prit la mosquée par la force et  installa un autel provisoire dans la nef et une cloche dans le minaret. Le roi se mit en colère et allait prendre des mesures contre les responsables, c’est alors le juriste musulman Abu Walid intercéda pour leur sauver la vie, acceptant ainsi l’usurpation. Au XVe siècle le chapitre de la cathédrale rendit hommage à Walid par une statue. Voici comment sans changements la mosquée devint la cathédrale Santa Maria.

La “Puerta del Perdón”

Pour commémorer la victoire de la Bataille de las Navas de Tolosa (1212), le rio Alfonso VIII et son conseiller l’Archevêque Ximenez de Rada décidèrent d’ériger une cathédrale dans le style de celles de Burgos et de Leon qui étaient en construction. La mort du monarque deux ans plus tard provoqua un temps d’arrêt pour les projets de l’archevêque jusqu’à ce qu’il obtienne l’aide de Fernando III le Saint .La bulle du pape Honorio III concédée en 1222 pour obtenir les recours nécessaires fut le point de départ pour la construction du nouveau temple. La cérémonie officielle de la pose de la première pierre eut lieu quatre ans plus tard. Le Maître Martin en commença les travaux, remplacé ensuite par Petrus Petit qui leva le déambulatoire et ses chapelles rayonnantes. Au XIVe, les nefs furent construites, ainsi que la façade principale, la base de la tour et le cloître. En 1493 la fermeture des dernières voutes signalèrent la fin des travaux.

La Cathédrale de Santa Maria est un édifice gothique fortement influencé par les cathédrales françaises. Elle mesure 120 mètres sur 59, et 88 colonnes soutiennent une toiture de 72 voutes ogivales. Sa façade principale ne comporte qu’une tour (XIV-XVe)-où se trouve la Grosse Cloche bien connue. De l’autre côté de la façade, se dresse une construction carrée surmontée d’une coupole réalisée par le peintre et architecte Jorge Manuel Theotocopuli (Fils du Greco). Au-dedans se trouve la Chapelle Mozarabe. Construite par Enrique Egas, sur l’ordre du cardinal Cisneros qui prétendait y conserver le rite. Hispano-mozarabe, que l’0n y célèbre encore.

La façade principale de la cathédrale de Tolède comporte trois portails. Celui du Pardon, au centre n’est ouvert que pour certaines grandes occasions, à droite, celui du Jugement final (le plus ancien) et celui de l’enfer. Au dessus, la typique rosace gothique semble coupée dans le bas par une représentation de la Sainte Cène.

Le portail de l’horloge occupe la façade nord. Du XIII, son tympan offre des scènes de l’enfance de Jésus et de la vie publique du Christ, thèmes assez rares dans l’iconographie médiévale. Sur la façade sud est la Porte des Lions. Elle fut construite à la fin du XVe par les meilleurs architectes de l’époque (Hanequin de Brexelles, Egas Cueman et Juan Aleman) on y remarque les figures des apôtres et la Vierge du trumeau. Non loin est la Porte Llana ajoutée en 1800.

Le centre de l’édifice est occupé par la Grande Chapelle, un ensemble de grande beauté et valeur artistique. Une grille de Villalpando la sépare du publique. S’y dresse le Grand Retable de style gothique fleuri, considéré comme un joyau de l’art universel Sur commande du cardinal Cisneros y travaillèrent entre 1497 et 1504 des artistes comme Enrique Egas, Pedro Gumiel, Francisco de Amberes ou Petit Jean. Plusieurs tombeaux de rois et cardinaux sont aussi remarquables. Sous le grand autel se trouve la chapelle du Sepulcro.

De l’autre côté du transept, le choeur intérieur est enfermé dans une grille du maître Domingo de Cespedes. Les stalles basses (54 sièges sculptés en bois de noyer par Rodrigo Aleman représentent la conquête de Grenade. En 1535,  les stalles hautes furent commandées par le cardinal Tavera à Alonso de Berruguete et Felipe de Borgoña. Il faut vois aussi une vierge du XIVe en ivoire, deux lutrins de bronze des Vergara et deux orgues.

Le déambulatoire est en partie occupé par la Chambre su Transparente, ensemble de sculptures et peintures, l’une des œuvres des plus représentatives du baroque espagnol. À droite la Salle de Chapitre (débuts du XVIe) construite toujours sur l’ordre de Cisneros, par Enrique Egas et Pedro Gumiel, la porte d’accès et le plafond à caissons sont mudejares,et les peintures de Juan de Borgoña.

Parmi toutes les chapelles qui occupent le chevet de la cathédrale, celle de San Ildefonso abrite les tombeaux d’un cardinal et d’un évêque, ce dernier de style plateresque. La chapelle suivante, de Santiago fut construite en 1435 sur ordre d´Alvaro de Luna pour servir de panthéon familial. Vient ensuite la chapelle de los Reyes Nuevos (Nouveaux Rois), œuvre plateresque d´Alonso de Covarrubias, du XVIe pour y conserver les tombeaux de la dynastie de Trastamara. Etonnante est l’armure de l’Enseigne royal Duarte de Almeida de qui la tradition raconte que lors de la bataille de Toro, y ayant eu les bras coupés il continua à défendra la reine Isabel la Catholique.

La sacristie est encore un élément important de la cathédrale de Santa Maria de par les trésors qu’elle renferme´Son salon énorme est recouverte par une peinture de l’italien Luca Giordano, représentant l’imposition de la chasuble à Saint Ildefonso; l’Expolio, chef d’œuvre du Greco préside l’autel. Il faut voir aussi les œuvres de Morales, Orrente, Goya ou Van Dyck et les nombreuses pìèces d’orfèvrerie religieuse. Une porte à gauche donne accès à l’Ochavo, magnifique salle de la fin du XVIe où sont gardés des trésors comme le reliquaire de San Luis ou la croix du cardinal Mendoza.

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Façade principale de la Cathédrale de Tolède.

Une porte plateresque réalisée par Covarrubias en 1536, permet d’accéder à la tour clocher où est rassemble le Trésor de la Cathédrale. Situé sur un piédestal de la vitrine centrale se trouve l’extraordinaire ostensoir élaboré en argent par Enrique de Arfe entre 1517 et 1524, sur ordre de Cisneros. De trois mètres de haut il a forme de tour gothique pour y garder le premier ostensoir fait avec le premier or rapporté d’Amérique sous les Rois Catholiques. Depuis 1595, ce joyau est le centre du cortège de la procession du Corpus Christi.

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Informations pratiques

Coordonnées

39° 51′ 27″ N, 4° 1′ 23″ W

Distances

Ciudad Real 117 km, Ávila 133 km, Cuenca 182 km, Madrid 71 km

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