Sur la rive du Mijares, à trois kilomètres et demi de son embouchure se trouve le village phénicien de Vinarragel, qui fut ensuite ibère, restant indépendant jusqu’à l’année 217 av.J.C. À proximité, d’autres gisements de la même époque: El Tirao, Torre d’Onda et El Palau. Ce dernier et celui de Palamarinar auraient été habités aussi sous la période romaine. Celui qui est purement romain est celui de San Gregori. Entre 409 et 420 la zone est occupée par les Visigoths qui la contrôlent jusqu’aux débuts du VIIIe siècle. Le siècle suivant les musulmans fondent la capitale Medina Alhadra (Ville verte) qu’ils ceignent d’une muraille, Le géographe Al Razi en parle vers la moitié du Xe siècle.
En 1089, le chevalier exilé Le Cid, prend Burriana, en faisant son quartier général pour la prise de Valence. Il y rencontre l’infant don Pedro d’Aragon faisant alliance avec lui. Il perdrait Burriana à sa mort en 1099. Les almoravides restaurent le royaume de taifa de Balansiya expulsant les chrétiens sur l’autre rive de l’Ebre. Ils seraient remplacés par la suite par les Almohades. En mai 1233, une armée menée par le roi Jaime I d’Aragon et appuyée par les troupes de Zayd Abu Zayd (ancien gouverneur almohade de la taifa de Valence) met le siège à la ville qui se rend deux mois plus tard. Sa conquête laisse isolées les places fortes que détenaient les musulmans au nord, ce qui conduisit à la chûte de Castellon, Benicasim, Benicarlo et Peñiscola entre autres: un magnifique coup de stratégie. Son nom viendrait de l’union de «burgo» (quartier ou village) et de « Anna nom de la rivière qui la traverse.
Barges chargés avec des oranges sur la plage de Grao, ancienne photo de Burriana
Le 12 mars 1348, le roi Pedro IV d’Aragon concède un privilège aux habitants de Burriana en remerciement de leur loyauté lors d’un soulèvement de certains nobles contre lui. Il les autorise à ajouter sur leur drapeau «Senyera» une frange bleue (la couleur des monarques d’Aragon) avec les trois petites couronnes or qui représentent les trois royaumes (Aragon, Valence et Mallorque) de la monarchie. Grâce aux démonstrations de loyauté des valenciens les décades suivantes, en 1375 ce drapeau deviendra celui de tout le royaume de Valence.
À la moitié du XIXe la culture des citriques prend de l’essor, spécialement les oranges. Avec l’amélioration de leur commercialisation, l’exportation dans tout le monde occidental, la richesse vint dans la région et Burriana reçut en 1901 le titre de «ciudad» (ville). Dans les années vingt, on construisit un port pour faciliter l’exportation et c’est alors que se fit populaire le phrase «Burriana,ParisLondres»,comme synthèse dde la richesse cosmopolite du site.
En 1938, les bombardements de l’aviation franquiste causent de grands dommages. Le 5 juillet, dans leur retraite, des éléments de l’armée républicaine dynamitent l’église et son clocher pour que les fascistes ne puissent l’utiliser comme point d’observation lors des opérations militaires suivantes.