Les restes trouvés dans la “Cova Negra” remontent au Paléolithique. Elle fut habitée ensuite par les Carthaginois; Himilce, l’épouse de Anibal y mit au jour un fils en 218 av. J.C. Les romains l’occupèrent ensuite (Ils la nommèrent Saetabis), et elle fut le siège d’un évêché Wisigoth.
La domination arabe lui apporta sa première époque de splendeur, par l’industrie du papier. En 751, déjà y fonctionnait un atelier de papyrus. On pense que l’année 929 elle put être la capitale d’une petite «cora» (province); ses moulins à papiers arrivèrent à exporter leur production jusqu’en Orient en 1144, faite à base de paille de riz. Au Maroc,on la connait encore comme le papier xativi.
Le roi Jaime I d’Aragon y mit le siège en 1240, arrivant à un accord avec le gouverneur musulman pour que celui-ci lui prête serment de vassalisation en échange de continuer à gouverner la ville, protégeant les droits des musulmans qui y resteraient. Mais le non accomplissement des accords provoque une insurrection mauresque et la prise de la ville par les chrétiens en juillet 1246. Pour éviter de nouveaux soulèvements, les mauresques furent dispersées dans les campagnes, se réservant les colons chrétiens la protection des murailles. En 1247, eut lieu un soulèvement général des mauresques du royaume de Valence. La ville fut prise par le caudillo Al Azraq (Celui des Yeux Bleus). Une fois encore, la ville serait prise d’assaut par les rebelles mauresques en 1276.
Le roi Pedro IV lui donna le titre de “Ville” pour lui être restée fidèle lors de la Guerre contre les nobles de l’Union d’Aragon, et en fit aussi la capitale de la Lieutenance de Xativa, entité administrative des populations du sud de l’actuelle province de Valence et du nord d´Alicante.
Rodrigo de Borja, né à Xativa, occupa le trône papal comme Calixto III entre 1455 et 1458. Son successeur fut son neveu du même nom qui dirigea les destinées de l’église comme le Pape Alejandro VI. D’autres membres importants de la saga furent la libertine Lucrecia, Cesar l’assassin et le saint jésuite Francisco.
La Fontaine des 25 “caños” dans une anciènne photographie
Pendant le soulèvement des Germanias, Xativa joua un rôle important, étant la scène du discours de Antonio Navarro, «El Encubierto» (le caché) le 21 mars 1521, pour soutenir la résistence aux troupes du roi Carlos I. Un autre illustre fils de cette ville fut le peintre Jose de Ribera, l’Espagnolete, maître du ténébrisme.
Au moment de la Guerre de Succession, les habitants de Xativa appuyèrent l’archiduc Carlos dès l’arrivée de son armée en 1704. C’est pourquoi en juin 1707 la ville fut mise à sac et brûla entre le 19 et le 29 septembre, perdant les 2/3 de ses habitants, et dut en châtiment prendre le nom de Nouvelle Colonie de San Felipe. C’est la raison pour laquelle on nomme «socarrats» (les brûlés) les habitants de la ville. qui en retour mis à l’envers le portrait de Felipe V dans le musée municipal de l’Almudi La ville ne récupéra son nom original que avec les Cortes de Cadix
Après la disparition de la province de Jativa en 1833, la noblesse locale déménagea à Valence.
Le 12 février 1939, dans la gare de chemins de fer le train qui transportait l’une des principales unités d’élite de l’Armée Républicaine fut bombardé: la 49e Brigade Mixte.Plus de cent soldats furent tués, le brigade dissoute. Au cours de ce même bombardement trente femmes et enfants qui étaient venus fêter les soldats furent tués aussi. On a donné à cet acte «le Guernica Valencien».