On peut commencer à visiter Trujillo depuis l’ancienne enceinte de murailles qui héberge le centre originel de la cité, entourant le château, le tout entouré par les restes de la muraille musulmane, refaite à la suite de la reconquête chrétienne. On accède à la Plaza Mayor par la Porte de Santiago, flanquée du Palais de Luis Chaves el Viejo, et de l’église romane de Santiago (XIIe, remodelée au XVIIIe). L’attention du visiteur sera captée par le château au quel on arrive en longeant les murailles. Il fut construit par les musulmans sur la colline de la «cabeza del zorrro» (Tête de renard) vers la moitié du IXe siècle. On y remarque les ampliations des XIIe et XVe siècles, moment au quel on y ajouta la seconde enceinte fortifiée, la «Albacara».
La petite Place de Santa Maria est le centre de la ville intra-murs. Vous y trouvez la maison natale du conquérant du Pérou qui loge actuellement le Musée Francisco Pizarro (XVe) ainsi que le Couvent des Jeronimas (XVe) dans lequel est installé le Musée du Costume. Enfin l’église de Santa Maria la Mayorest un temple gothique du XVe dont les travaux commencèrent deux siècles avant, d’où une influence romane dans l’abside et la tour. Au dedans elle conserve les tombeaux des lignées les plus importantes de la cité, ainsi qu’un beau retable (le principal) gothique et des tablas (peintures sur bois) de Fernando Gallego (XVe).
Collé à la muraille de l’ouest reste ce qui fut à l’origine le Couvent de San Francisco el Real (connu populairement comme: couvent de la Coria, pour sa proximité avec la porte de même nom). Ses ruines furent achetées par Carmen Ortuela et Xavier de Salas qui y installèrent une Fondation destinée aux relations culturelles entre l’Espagne et l’Amérique Hispanique. S’y trouve aussi le Musée de la Coria. Toute proche est la rue singulière calle de las palomas, qui relie Santa Maria la Mayor et la Porte de San Andres. Cette rue pittoresque est particulière à la Trujillo la plus traditionnelle et accueille la Casa de Francisco de Orellana (XVe), qui découvril l’Amazone; celle des Chaves-Calderon au caractéristique balcon d’angle de l’architecture de Trujillo, avec en face celle de Rol-Zarate y Zuñiga (XVe). Au bout de la rue est l’Alcazarejo des Altamiranos (XIIIe) et comme défense de la Porte de San Andres, la Maison Forteresse des Escobar (XVe).
Derrière l’église de San Andres (XVIe) est située l’impressionnante Alberca musulmane que certains identifient comme d’antiques thermes romaines. De 11 mètres de profondeur elle servit de bains publics jusqu’en 1935. Les constructions les plus proches sont l’Hospital de la Concepción et l’Alcazarejo des Bejaranos, bastion défensif de la proche Porte de Fernan Ruiz.
La seconde partie de la ville de Trujillo est renaissance. Tout l’environnement est le fruit d’un développement urbain correspondant à une croissance considérable de la population. Son axe est la Plaza Mayor qui date du XVe siècle, moment au cours du quel les murailles furent insuffisantes pour abriter les nouveaux venus dont le nombre augmenterait tout au long du XVIe siècle. Dans la Plaza Mayor était le célèbre Pilori, Poteau gothique (fin du XVe, le plus grand d’Estrémadure, décoré des armes des Rois Catholiques) qui fut déplacé vers la zone d’ampliation de la ville. De nos jours, c’est la statue équestre de Pizarro qui domine la place (elle fut réalisée en bronze en 1929 par Charles Rumsey). L’église de San Martin occupe l’angle nord ouest. Construite entre les XIVe et XVIe siècles c’est un mélange de style gothique et renaissance, l’extérieur sobre est couronné par deux tours flanquant une seule nef. Sur le côté droit est le Palais des Ducs de San Carlos (XVIe) avec un beau portail plateresque portant les armes de la famille et le caractéristique balcon d’angle. Des cheminées mudéjares dominent l’ensemble.
Monument à Francisco Pizarro, conquérant du Pérou
Dans le coin sud-est de la Plaza Mayor, il y a beaucoup à voir de Trujillo, le Palais du Marquis de Piedras Albas (XVIe siècle) se dresse, avec sa façade et arcades décorées influence florentine. Dans l’autre coin est le Palais du Marquis de la Conquista, construit comme résidence de Hernando Pizarro au milieu du XVIe siècle et rénové par Churriguera au XVIIIe siècle. L’élément le plus frappant est le beau balcon d’angle avec des bustes de la famille Pizarro et le blason du conquérant du Pérou. A proximité, les visiteurs trouveront l’ancien hôtel de ville, gothique du XVe siècle et le Palais de la Chaves Cardenas, néoclassique (XVIII siècle).
La Casa des Cadenas occupe la face nord de la Plaza Mayor (XVe). Le nom vient du symbole d’un privilège accordé par Felipe II qui orne la façade. Par derrière se trouve le Palais des Chaves Sotomayor(XVIe) et l’église néoclassique de la Sangre (XVIIe). Dans la rue voisine on y voit le Palais Renaissance de Santa Marta et entre la place et la Porte de San Andres est le Palais des Orellana-Pizarro, avec une belle galerie à arcades, des tours extérieures et une cour plateresque.
Plus moderne est la Nouvelle Mairie, installée dans l’ancienne alhondiga (Grenier) en face du Palais des Pizarro-Aragon. De même, le Palais des marquis de Sofraga sur la petite place de San Miguel montre son balcon d’angle. Plusieurs couvents renaissance ou néoclassiques occupent les alentours. En plus de leur valeur architectonique, ils hébergent des œuvres artistiques d’époques diverses.