En Espagne on dit que «el amor mueve montañas» (l’amour déplace les montagnes), et c’est l’amour qui a conduit un groupe de Galiciens à récupérer le village médiéval de A Míllara, à la province de Lugo.
Ce village originel des XIV et XV siècles avait pour premiers habitants des ordres religieux. Plus précisément, c´étaient des moines, qui ont commencé à utiliser ces riches terres. Avec le passage du temps, A Míllara est devenu un centre de population prospère dédié à la vigne et à l’agriculture.
Cependant, au XIXe siècle, il eut une plague de Phylloxéra grave qui dévorat les feuilles et les racines de la vigne. Cela provoqua pour les villageois le départ de leur ressource la plus importante et, par conséquence, perdre leur moyen de subsistance. A partir de ce moment, Míllara déclina.
Les maisons restaient debout, mais elles n’avaient plus de vie. A Míllara, situé sur les pentes de la rivière Miño, a un des paysages les plus incroyables de la Ribeira Sacra. Son environnement naturel fait de cet endroit un trésor à valoriser et à conserver.
En 1999, un groupe de citoyens a commencé à acheter certaines maisons. Peu à peu, ils acquéraient chacune d´elles dans un processus qui durerait 10 ans et qui a nécessité un investissement et un effort considérables. Malgré cela, les propriétaires, tous galiciens, ont misé pour A Míllara.
En tout cas, cela n’a pas été un travail de libre arbitre. Tous les propriétaires ont suivi un protocole complet de réadaptation dans environ 12 maisons. Ce plan a consisté à maintenir l’architecture populaire de chacun des bâtiments et aussi de leurs matériaux. La pierre, le bois ou l’ardoise ont été les ressources qui ont été utilisées pour la reconstruction des maisons, de sorte que ni l’aluminium ni le béton ne sont entrés en scène. Vous ne serez pas en mesure de voir une antenne parabolique non plus, car ce n’est pas autorisé.
Le terrain n’était pas très accessible, car il est situé sur une pente de montagne. Pour cette raison, les promoteurs du projet ont construit une nouvelle route d’accès à A Míllara. Ils voulaient maintenir l’esthétique du paysage en construissant un chemin étroit qui répond à l’aménagement paysager de la région. Cela a aidé dans le même temps à la promotion de la Route du Roman de Pantón, parce que A Míllara se trouve dans une des zones d’Europe avec une plus grande concentration de constructions romanes.
Bien que les maisons ne soient que des résidences secondaires et que la village ne soit pas habitée en tout temps, les propriétaires ont vu quelque chose de spécial à cet endroit. Ils sont tombés amoureux d’un paysage, d’un projet et d’une histoire. Ils ont choisi de donner vie à quelque chose qui a été abandonné, et ils ont réussi. Ils ont réussi à faire revivre un vilagle qui, il y a des siècles, était plein de vie.
Texte: Fátima González-Besada Gómez
