À la fin du XIVe siècle, le partisan oñacino Beltran Ibañez de Loyola fit construire une tour de pierres de taille depuis laquelle contrôler les habitants d’une riche vallée de la rivière Iraurgui(de nos jours Urola) : Azpeitia.
En 1456, un petit-fils de Beltrán, le plus parent le plus agé du parti d’Oñacino, Juan Pérez de Loyola, défia les vilains d’Azpeitia à se battre pour la suprématie de la région. Peu de temps après le roi Henri IV pénétra en Guipúzcoa. Soutenu par la Confrérie de Guipúzcoa (formée par les milices des villages), il défit les Loyola et autres lignées des partisans, les condamnant à l’exil et que leurs tours soient privées de créneaux et de meurtrières afin de les transformer en simples résidences. En 1460, la tour fut reconstruite et les ouvriers, peut-être mauresques, construisirent la moitié supérieure avec des briques et dans le style mudéjar, avec de grandes fenêtres et des casemates ornementales dans les angles.
En 1491, le fils de Juan, Beltrán Ibáñez de Oñaz, et sa femme, Maria Sanchez de Licona, originaire d’Ondarroa, avait leur huitième et dernier fils, Inigo Lopez de Loyola, qui deviendrait avec le temps San Ignacio de Loyola . L’enfant grandit dans la maison, puis s’en fut servir comme page du Contador Mayor de Castille, Juan Velazquez de Cuellar, et par la suite comme un chevalier du duc de Najera.
Le 20 mai 1521, les troupes françaises et navarraises des Albrets assiègèrent Pamplune. Là, se trouvaient les troupes castillanes, celles de Navarre beamonteses partisanes de Castille et un contingent de gens de Guipuzcoa du parti oñacino, dans les rangs du quel étaient Iñigo. Situé sur le mur, toujours dépourvu de barbacane (et donc de protection pour les défenseurs), un boulet de canon passa entre ses jambes, brisant l’une d’entre elles et blessant l’autre. Loyola grièvement blessé resta là pendant trois ou quatre jours, jusqu’à ce que la place se rende et que l’on permette son transfert sur une civière à sa maison ancestrale, située dans la vallée de l’Urola, entre Azpeitia et Azkoitia. Pendant son repos, il lut des livres sur la vie du Christ et eut une vision de la Vierge. Après cette expérience, en1521, il décida de consacrer sa vie à Dieu et, une fois remis de ses blessures, en 1534, fonda la Compagnie de Jésus jurant de « servir notre Seigneur, délaissant toutes les choses du monde. » Après sa mort, il fut béatifié en 1609 et canonisé en 1622.