Pasajes de San Juan est formé par quatre noeuds de population situés autour de la rivière Oyarzune, Ce sont: Donibane, San Pedro, Pasai Antxo et Trintxerpe, les deux derniers formant un tout urbain en prolongement des quartiers orientaux de San Sébastian. De ces quatre districts, Pasai Donibane est celui qui possède le plus de charme et de patrimoine, Situé sur la partie orientale de l’embouchure, ses maisons s’étalent parallèlement à la Ria, le long d’une seule rue pavée (la rue San Juan ou Donikobane Kalea) qui serpente étroite vers la mer, avec ses typiques maisons de pêcheurs qui se fondent harmonieusement avec de nobles demeures. De temps en temps. La rue devient un tunnel sur quelques mètres. L’écrivain français Victor Hugo écrivit au XIXe siècle: «Rien n’est plus riant et serein que le Pasajes contemplé depuis la baie; rien n’est plus sévère ni sombre que le Pasajes vu depuis la montagne: Ses maisons sont des palais par devant, mais des cabanes par derrière».
La Place de Santiago, où une ligne de constructions anciennes se penche sur la Ria est l’unique ouverture de la rue principale. La largeur de l’embouchure de la baie, enfermée entre les monts Jaizkibel et Ulia ne dépasse pas les 200 mètres, et avec un peu de chance il est absolument étonnant d’observer de gigantesque navires industriels, bien plus hauts que les maisons du village, y passer en direction des quais du port.
Bien que de dimensions réduites, Pasajes de San Juan possède un grand patrimoine, que nous pouvons visiter en partant depuis l’embarcadère où sont les barques communiquant les deux Pasajes. On peut y voir l’Humilladero de la Piedad (1580), une petite construction populaire renaissance qui conserve un autel remémorant la victoire des basques sur les troupes de Charles Magne à Roncevaux.
À côté se trouve le Palais de Villaviciosa (XVIe siècle), de style renaissance, Prenons la true San Juan qui concentre la plus part des monuments de la ville comme l’église paroissiale de San Juan Bautistadu XVIIe. Forme de croix latine et sévère façade de style Herrerien. Un fait curieux : une tête de pierre incrustée dans le mur et dont on ignore totalement la signification. Dans la même rue, La Maison Arizabalo (XVIIe) baroque où se situe l’actuelle mairie; la Maison Solar de los Platain (XVIe) et la Maison Gabiria o de Victor Hugo du XVII qui donne sur la Ria et où séjourna l’écrivain en 1843. C’est maintenant le bureau du tourisme et un musée.
La rue San Juan débouche sur la Place de Santiago dans le centre de la quelle se trouve l’ancienne mairie (1735).
L’église du Santo Cristo de la Bonanza est le temple le plus ancien. Erigé en 1399, puis reconstruit au XVIII, possède sur sa façade ouest une porte de bois taillée avec des représentations des embarcations des XVIII et XIXe siècles.
En sortant par l’ancienne Porte de la Muraille, on peut faire une promenade par le Puntal, en bordure de l’embouchure du port, jusqu’aux ruines du château de Santa Isabel ( XVIIe) construit en bord de mer pour protéger l’entrée du port. Il fonctionna entre 1621 et 1867.
Place de Santiago
Un autre point d’intérêt, situé dans les hauteurs, au dessus de la vieille ville: la chapelle de Santa Ana, d’où on jouit d’une extraordinaire vue panoramique de Pasajes et de son port. Edifiée en 1758, c’est une simple nef unique, mais à l’intérieur l’image de Santa Ana et la Vierge du retable de l’autel fut acquise dans les Flandres en 1573, et transportée par mer jusque là.
Personne n’a mieux résumé Pasajes de San Juan comme Victor Hugo qui afirma: «C’est un endroit magnifique et enchanteur, comme tout ce qui possède le double caractère de la joie et de la grandeur; ce recoin inédit est l’un des plus beaux que j’ai jamais vus et que aucun touriste ne visite. Cet humble espace de terre et de mer serait admiré s’il était en Suisse, serait célèbre s’il était en Italie, mais il est, méconnu car il se trouve en Guipuzcoa. Ce petit eden où je suis arrivé par hasard s’appelle en espagnol: Pasajes et en français Passage».