Les aborigènes de cette île volcanique et de climat désertique étaient tousjours pratiquement nus, ne protégeant que leurs pieds avec des semelles en peau de chèvre primitive appelées mahos; de celles-cis est dérivé le nom "majorero" avec lequel les habitants de Fuerteventura sont identifiés.
Lorsque les Européens sont arrivés, l'île s'appelait Erbania, par la petite muraille qui délimitait le territoire de la tribu majoritaire, appelée maxorata, la tribu qui habitait la péninsule de Jandía. La premiere tribu avait Guize comme roi et celle de sud avait Ayoze.
En 1402 commence la conquête du chevalier normand Jean de Bethencourt, qui utilisa comme base la forteresse qu´il avait construit à Rubicón –l´actuelle Yaiza - dans le sud de l'île voisine de Lanzarote. Deux ans plus tard, il pénétra à Fuerteventura à l'endroit où il fonda la ville de Bethencuria, nommée d'après sa lignée.
En 1476, la domination territoriale sur l'île est juridiquement constituée. Pour gérer une petite population dispersée, le système du Cabildo fut utilisé, c´est un conseil municipal unique pour gérer toutes les affaires de la population des petits villages dispersés. Le premier Cabildo fut établi à Betancuria, qui administrait l'ensemble de l'île.
En 1593, les pirates berbères débarquent sur la côte et pénètrent dans la localité, détruisant la cathédrale de Santa María de Betancuria.
Vers l'an 1600, la famille Arias de Saavedra, qui détenait les droits seigneuriaux sur l'île, s'installa à Ténériffe, déléguant le gouvernement à quelques familiers proches. De cette façon, évolua le nom de famille des membres de la famille originale qui gouvernait, ils étaient nommés par les seigneurs qui vivaient à Tenerife.
En 1708, un régiment de milices fut créé pour Fuerteventura, commandé par un colonel que le capitaine général, résidant à Tenerife, choisait parmi les chevaliers locaux et qui était aidé par un sergent-major. Avec le temps, la position de colonel devient héréditaire. Peu à peu, les colonels usurperont le pouvoir aux autorités civiles, nommant même les membres du conseil municipal qui gouvernait l'île. Les Sánchez-Dumpiérrez ont maintenus cette charge jusqu'à l´année 1742 quand elle est passée aux Cabrera-Bethencourt, qui sont ceux qui ont abandonné Betancuria et se sont installét à La Oliva.
Au cours du XIXe siècle, à la suite de la constitution de municipalités indépendantes avec les paroisses de plus de mille habitants, le conseil de Betancuria perd du pouvoir et du personnel résident. Le déclin s'est accéléré en 1834, quand elle a également perdu la capitalité de l'île. Celui qui fut le centre fondateur et le siège du Cabildo aujourd'hui est la plus petite municipalité de l'île.