36° 57′ 56″ N, 2° 12′ 23″ W
Coïncé entre les cimes de la Sierra Alhamilla et la mer Méditerranée, près du Parc Naturel du Cap de Gata, un village aux maisons blanches et à l’histoire mouvementée se caractérise par de magnifiques environs désertiques qui ont inspiré des écrivains. Ses côtes, ses eaux sont merveilleuses pour y faire une halte de repos n’importe quand dans l’année.
Cette localité, proche du Parc Naturel du Cap de Gata-Níjar est de toute l’Espagne la municipalité la plus étendue, mais pratiquement vide de tout patrimoine monumental et artistique à cause des nombreuses attaques des pirates des siècles passés. Cependant sa magnifique situation en fait le site idéal, tout au long de l’année, pour s’y baigner et réaliser maintes activités de tourisme actif par terre ou par mer. Vous pouvez visiter ce petit village la matinée pour après le déjeuner aller connaître le splendide paysage désertique de Tabernas. Si vous disposez d’une journée de plus, descendez vers le sud par la A-7 pour découvrir les attraits de Almería capitale et ses environs. Pour connaître la gastronomie locale et trouver le meilleur hébergement, consultez notre section Se loger et manger à Níjar.
Les nombreux vestiges de la Préhistoire à Níjar et dans ses environs démontrent une occupation humaine précoce, signalons en particulier les figures représentées au site Les Escullos, correspondantes au mésolithique. Plus tard, vers la fin même du néolithique un peuplement d’une certaine importance se serait installé à El Agar, adoptant les caractéristiques de la Culture des Millares. De même on a trouvé toute une nécropole de l’année 2.300 av.J.C. (à peu près) au lieu-dit Barranquete.
Le territoire fut occupé successivement par les phéniciens, les carthaginois, le ibères et les romains. Cependant ce ne fut qu’ au Moyen Age sous la domination musulmane que ce village s’affirma. Sous l’émir Abd.al.Rahman on y fit construire une tour de guet à la Chanca.
Les attaques normandes de 840 et 861 obligèrent à fortifier la côte: on leva une défense à la Fabriquilla, près du Cap de Gata qui fut importante dans la région mais dont il ne reste rien. La famille Banu Sirach connus plus tard comme les Abencerrajes, en furent les gardiens de longues années. Il existait alors une bonne entente entre les arabes et les juifs, les muladies (les convertis) et les mozarabes. Ensembles ils dominèrent la vallée et même organisèrent une ligue commerciale maritime dans la zone de Pechina. L’émir Abd-Allah (888-912) renforça les fortifications de la région, et c’est le moment au cours du quel le village s’organisa définitivement.
Au XIVe siècle, il s’intégra au royaume nazarí de Grenade. En 1448, Níjar capitule face aux Rois Catholiques, contre la liberté de culte pour les musulmans. Mais les abus des gouverneurs chrétiens causèrent la rébellion des mauresques en 1501.
Le Cap de Gata, Níjar (vers 1920-1930 )
Tous les essais de renforcer la population de Níjar au XVIe siècle par des contingents venus de différentes partie de la péninsule échouèrent. Les siècles suivants ce fut une véritable décadence aggravée par les attaques berbères et pirates, ajoutées aux catastrophes naturelles (tremblements de terre, plaies de sauterelles, et pestes). Le paysage devint pratiquement désertique.
Vers la moitié du XIXe une timide récupération eut lieu dans la région, grâce à l’élevage et à l’agriculture céréalière, ce qui fit augmenter quelque peu la population. À la même époque, les améliorations technologiques permirent d’exploiter les mines de plomb et d’or de la Sierra de Gata. Les problèmes traditionnels d’approvisionnement en eau trouvèrent leur solution avec l’édification d’un lac de barrage. De nos jours, Níjar est un site touristique important où l’on peut réaliser toutes sortes d’activités toute l’année.
Sa longue histoire, reliée aux difficultés dues à une ambiance aussi hostile ont fascinné des écrivains comme Federico Garcia Lorca, qui s’inspirant des faits ayant eu lieu dans le proche Cortijo del Fraile, composa ses très célèbres «Noces de Sang» (1931), et plus tard, ce fut Juan Goytisolo qui a dépeint ses paysages si particuliers dans son «Champs de Níjar» (1954).
La visite de Níjar n’est autre qu’une bonne promenade de détente à travers ses ruelles aux maisons blanches, qui suivent encore le tracé anarchique des constructions arabes. Toutes sont différentes mais appartiennent à cette architecture adaptée à un climat sec et ensoleillé. La monotonie des façades chaulées de blanc est rompue par la multitude colorée des pots fleuris. Son centre historique aux échos médiévaux est formé des quartiers de la Atalaya et du Portillo.
Phare du Cabo de Gata
La Place de la Glorieta est le centre névralgique de cette localité où s’élève l’église de Santa Maria, construite par les mudéjares au XVIe siècle. Elle conserve un beau plafond à caissons et une image de la Vierge attribuée à Alonso Cano. On remarque sa tour, réutilisation d’une fortification chrétienne antérieure dont un aigle bicéphale nous situe à l’époque de Carlos I.
Ce qu’il faut absolument voir à Níjar n’est pas dans la ville. Car ce sont les châteaux de San Felipe et de San Roman, et les tours de guet de la côte dans le parc naturel, le Phare du Cap de Gata, ainsi que les extraordinaires paysages désertiques et les petites criques de sa longue côte.
Dans la Rue Real de la Era se trouve le Centre des Arts Scéniques, principal centre culturel de la région. Il faut voir dans les environs le Lac de Barrage de Isabel II, mis en fonctionnement en 1850, actuellement sans utilisation. L’église de Huebro (XVIIe, style mudéjar) mérite aussi une visite.
Coordonnées
36° 57′ 56″ N, 2° 12′ 23″ W
Distances
Almería 30 km, Sevilla 429 km, Madrid 563 km