43° 32′ 17″ N, 5° 37′ 26″ W
Importante ville portuaire et industrielle avec une plage urbaine excellente et une ambiance d’été renommée, c’est la capitale maritime des Asturies qui conserve toute l’année sa bonne atmosphère.
Gijon est l’une des grandes villes des Asturies qui mérite bien deux jours de visite: Les vestiges primitifs des Astures jusqu’au Musée du Peuple des Asturies, un coucher de soleil sur le mont de Santa Catalina, à côté de «L’éloge de l’horizon» de Chillida, toute les activités possibles, vous occuperont à temps complet. Â proximité vous trouverez des escapades d’une journée comme à l’ouest Aviles et à l’est Villaviciosa. Pour seulement une matinée et déjeuner dans un site spécial, le petit village de pêcheurs de Candas vous attend. À la fin de notre article nous vous proposerons les meilleures recommandations d’hôtels.
Sur le Mont Areo qui limite la ville à l’ouest se trouve l’ensemble de dolmens le plus important du nord de la péninsule : Y sont groupés une trentaine de tumulus de plus de sept milles ans. Parmi eux, citons la «loma de San Pablo» où la tradition affirme qu’un trésor y est caché.
Depuis le VIe s. av.J.C. la tribu asture des cilumigos habitait un village fortifié: Noega, tout en haut de l’actuel Campa Torre, un promontoire qui s’élève 101 mètres au dessus du niveau de la mer. Aux débuts du Ier siècle, le lieux fut romanisé et on y conserve de cette époque les restes d’un monument commémoratif levé en honneur de Auguste connu comme «Aras Sextianas».
Il y a quelques deux milles ans, la population vint s’installer dans un site moins agreste: le «tómbolo Gigia», dont le flanc sud fut fermé par une muraille au IIIe siècle. Hors des murs, dans la zone du Campo Valdes, furent construites des thermes qui seraient occupées pendant tout le Moyen Age par la seule paroisse urbaine de la ville San Pedro Apostol (apôtre). De l’autre côté, près du bassin du port s’installa une fabrique de salaison de poissons.
En 714, peu après le début de l’invasion arabe, le gouverneur Munuza (qui perdit la célèbre Bataille de Covadonga) s’installa à Gijon. N’ayant pratiquement pas d’informations sur la période du Haut Moyen Age, quand le site était dominé par les chrétiens, on pense que la zone resta semi désertique pendant bien longtemps.
En 1270, Gijon obtint du roi Alfonso X le Sage, sa “charte de peuplement”. Au XIVe, ce sera le site des conflits dynastiques de la famille royale. En 1355, naquit à Gijon Alfonso Enriquez de Castille, fils bâtard d´Enrique de Trastamara et de Elvira Iñiguez. Son père tuant le roi Pedro I, devint le nouveau monarque, il le nomma Comte de Noreña et de Gijon. Lorsque son demi frère, Juan I de Castille monta sur le trône, Alfonso provoque diverses intrigues et soulèvements contre lui. Attitude qu’il conserva face à son neveu Enrique III le Dolent. En 1394, le jeune roi mit le siège au château de Alfonso à Gijon. Après une interruption, il reprit le siège l’été suivant avec des tirs d’artillerie et un blocus naval jusqu’à ce que Alfonso se rende. C’est ce qui détruisit pratiquement la vieille ville médiévale de Gijon.
Entre les XVe et XVIIe siècles, Gijon expérimenta toute une période d’expansion selon le rythme de croissance de l’activité de son port- qui le temps passant, deviendra le plus important des Asturies dans les activités de pêche et de commerce- ces dernières se développant particulièrement vers la fin du XVIIIe siècle, moment où il se trouve inclus dans la liste des ports ayant le droit de commercer librement et directement avec les colonies d’Amérique.
C’est justement dans cette importante localité de la côte asturienne que naquit Gaspar Melchor de Jovellanos en 1744, qui en plus d’être un personnage essentiel de l’Illustration Espagnole, fit toute une carrière judiciale et politique, arrivant à être Ministre de Gracia et Justicia, il fit beaucoup pour sa ville: améliorant et créant des institutions urbanistiques et sociales comme l’Institut Royal de Nautique et de Minéralogie, consacré à l’enseignement des dites «sciences utiles». On y conserva une importante collection artistique réunie par Jovellanos et Cean Bermudez qui disparut au début de la Guerre Civile de 1936.
Au cours du printemps 1808, le consul français Michel Lagonier lança des feuillets contre la royauté espagnole, ce qui fit que la population de la ville assaille sa demeure. Par le port de Gijon, arrivaient des armes pour les volontaires asturiens jusqu’à la prise de la place par les français le 1er février 1810, qui l’abandonneraient deux ans plus tard.
À partir du troisième tiers du XIXe siècle, une active bourgeoisie, industrielle et commerciale dynamisa la ville. Après une polémique ardue, on construisit en 1893 un nouveau port dans une localisation différente de la traditionnelle. Le Musel fut alors le premier grand port péninsulaire capable d’embarquer du charbon en masse, au moment même où ce minéral était si demandé national et internationalement. L’industrialisation attira une population ouvrière importante, ce qui amena un fort agrandissement du tissu urbain, et un changement de mentalité dans la société.
Son mouvement ouvrier fut de première importance lors du coup d’état du 18 juillet 1936 : La population ouvrière attaqua les militaires soulevés dans les casernes du Coto et de Simancas, objets d’une défense épique. Les combats entre les gouvernementaux et les rebelles, ainsi que les bombardements navales et aériens auxquels la ville fut soumise détruisirent la plus part de ses monuments historiques. Le 25 aout 1937, le leader socialiste Berlamino Tomas constitua l’éphémère Conseil Souverain des Asturies et de Leon, connu populairement comme le Gobiermin qui se déclara indépendant de la Seconde République, administrant ce territoire depuis Gijon, jusqu’à l’entrée des troupes franquistes le 20 octobre de la même année.
Il faut voir Gijon d’ouest à est. Vous visiterez ainsi en premier les dolmens du Monte Areo, puis le el Parc Archéologique et Naturel de la Campa Torres, pour y connaître le peuple primitif des asturs, la trace de la romanisation et de magnifiques vues panoramiques urbaines. La visite du Gijon de l’antiquité peut se compléter par un bref parcours dans la Villa Romaine de Veranes, située à 12 kilomètres du centre ville.
Ensuite, le visiteur peut se perdre dans les ruelles du vieux Gijon. Le site historique de Cimadevilla offre la possibilité de contempler tout un mélange de restes de la romanisation (murailles, thermes, fabrique de salaisons) insérés dans des échos de son passé : le quartier des pêcheurs et des ouvriers des fabriques de cigares. Parmi les constructions, vous pouvez voir la Maison Natale de Jovellanos, sur le même terrain où primitivement était le château du Comte Enriquez, devenue aujourd’hui Musée Municipal des Beaux Arts. Le Couvent des Augustines, transformé en fabrique de tabac est la construction la plus importante du quartier.
Hors de la ville, mais très près des Maisons Consistoriales du XIXe, et de l’église de San Pedro, on remarque de par ses qualités architectoniques la demeure- palais des Valdes, bien que celle des Marquis de San Esteban del Mar del Natahoyo ou Palais Revillagigedo soit plus connue, étant près de l’ancien port converti en port sportif. En haut du tombolo (origine de la ville) est le parc du Cerro de Santa Catalina, couronné depuis 1990 par l’une des meilleures œuvres du sculpteur basque Eduardo Chillida: «L’éloge de l’horizon». La ville est entourée de plages de diverses tailles dont les urbaines de San Lorenzo, Poniente et El Arbeyal. On peut les parcourir toutes en suivant un long sentier littoral bien soigné.
Gijon possède aussi bon nombre de musées dont celui du Jardin Botanique Atlantique, qui conserve tout un jardin historique, l’île avec un grand ensemble de chênes centenaires, déclarés Monument Naturel, La Carbayera de El Tragamon. Dans les environs, il faut voir le complexe Laboral Ville de la Culture, que inclue le Centre d’Art et de Création Industrielle avec un grand théâtre dont la gestion est aux mains du Gouvernement de la Principauté des Asturies. Obligatoire est la visite du Musée du Peuple des Asturies, centre dédié à la conservation, la recherche et la diffusion de la culture traditionnelle du pays.
Enfin, le paysage et le caractère de Gijon sont bien plus compréhensibles après avoir visité les musées monographiques consacrés au souvenir de Evaristo Valle et Nicanor Piñole, peintres, créateurs de la rénovation plastique asturienne du siècle dernier. Le premier se trouve au centre de la ville-jardin de Somio, encore peuplée de propriétés du XIXe et de jardins historiques: une image de Gijon à laquelle sont diamétralement opposés les lieux balnéaires qui occupèrent les plages locales pendant des décades, jusqu’à ce que l’industrialisation efface cette image de ville bourgeoise dans la seconde moitié du siècle.
Coordonnées
43° 32′ 17″ N, 5° 37′ 26″ W
Distances
Avilés 28 km, Oviedo 27 km, León 146, Santander 178, Madrid 467 km