Nous conseillons de commencer la visite de Peñaranda en traversant le portail à arcades qui donne accès à la Plaza Mayor. Sur cet espace pavé est dressé le Poteau juridictionnel du XVIe siècle. C’est un bien d’intérêt culturel, lieu où les comtes de Miranda del Castañar faisaient leurs Avis. À l’origine il était hors de la muraille, mais fut transféré à cette place pour des raisons décoratives en 1959.
Les maisons de la cité, dont celle de Ribera, sont construites de torchis et de colombages, elles sont peu profondes et ne dépassent pas les deux étages avec chien assis. Le rez de chaussée est consacré au pressoir, et l’étage à la résidence. Un sous sol donne accès aux caves qui parsèment tout l’espace urbain. La façade est occupée par un balcon de bois au soleil.
Entourant la Plaza Mayor, ces maisons à arcades sont interrompues par le Palais ducal et l’église. Cette place fut choisie pour tourner le film «alegres picaros» (De joyeux lurons) en 1988 avec l’acteur italien Vittorio Gassman.
Le Palais des Zuñiga et Avellaneda est un imposant édifice renaissance du XVIe au quel on accède par un très beau portail plateresque orné de marbres jaspés. L’entrée donne sur une cour de deux étages à arcades, avec un puits très décoré. Les plafonds sont garnis de caissons variés et de grande valeur décorative, gothiques, mudéjares et renaissance. Voyez en particulier celui dit du Salon des ambassadeurs.
Dans une rue transversale, il ne faut pas manquer d’aller voir à Peñaranda de Duero la Botica de Ximeno, régie des générations durant par la même famille depuis sa création à la fin du XVIIe. Dans ses dépendances on a monté le Musée de la Pharmacie avec toute une collection de céramiques de Talavera de la Reina.
L’église de Santa Ana est une ancienne Collégiale construite vers la moitié du XVIe, restaurée avec un portail baroque du XVIIIe. Le grand retable compta avec l’intervention de l’architecte Ventura Rodriguez. Dans le presbytère, un reliquaire conserve le chœur de don Cipriano de Portocarrero, comte de Montijo, père de Eugenia, impératrice de France.
Au centre du village, le Couvent des Mères Franciscaines de la Conception, fondé en 1558 par les comtes de Miranda possède une très belle cour renaissance et dans l’église un fort joli plafond à caissons mudéjar.
Hors de la cité est le Couvent du Carmen avec son église classiciste et ses retables du XVIIe.
La visite de Peñaranda doit se compléter par la montée à son château: on y arrive en prenant la déviation vers Caleruega où une indication sur la gauche vous montre le chemin de la forteresse. Ce que vous voyez est issu de la réforme du XVe siècle. Ses créneaux sont en assez mauvais état, mais le donjon lui est bien conservé. Il a été restauré et abrite le siège du Centre d’Interprétation des Châteaux de la Frontière (Frontière: les terres limitant les royaumes chrétiens et musulmans).
Architecture typique des maisons avec le château au fond
À 7 Km au sud se trouve le Monastère de la Vid, du XIIe à l’origine, toujours occupé par des moines augustins. Sa façade occidentale baroque spectaculaire est dominée par un clocher plat sur trois hauteurs. L’église de trois nefs avec lanterne sur la croisée de transept mélange les styles gothiques et renaissance. De l’église romane primitive restent les colonnes couronnées de magnifiques chapiteaux, ainsi que les fonds baptismaux. La visite du cloître du XVIe vous donnera un beau point de vue sur la lanterne.
À 10 km, aux environs de Peñalba de Castro, se trouve le gisement archéologique de Clunia Sulpicia, une colonie romaine qui atteignit les 30.000 habitants. On dit que c’est là que Galba fut proclamé empereur de Rome en 69 av.J.C. Le théâtre splendide creusé à même la roche pouvait recevoir 9.000 spectateurs. On y remarque aussi les Thermes des Arcs, le Forum, les Tabernae et les demeures à mosaïques comme celle des Pigeons de la Maison Triangulaire.