Comme les itinéraires de visite des autres quartiers, El Raval et le Quartier Gothique pour visiter l’Eixample nous partirons de la Place de Catalunya et irons vers le Passeig de Gracia, l’artère qui divise l’Eixample en deux parties. Droite (dreta) et gauche (esquerra).
Suivant le Paseo de Gracia, le voyageur découvrira entre les arbres, les lampadaires de Père Falques avec les bancs de mosaïques blanches; les édifices coiffés de leurs corniches décoratives; le ciel et au loin la montagne du Tibidabo. Mais s’il baisse la tête, il découvrira le pavage de plaques hexagonales qui recréent les figures sinueuses de diverses textures dessinées par Gaudi pour l’entreprise Escofet. Des délices d’architecture qui côtoient les boutiques les plus prestigieuses de Barcelone.
La première partie du paseo est dominée par l’architecture néo gothique, référence historiciste à une époque antique de grande importance sociale et économique. Les plus importantes sont celles de Casa Pons y Pascual (1891) et la Maison Rocanova (1917).
Prenant la première rue à droite (le carrer del Casp) nous trouvons le premier édifice conçu par Gaudi dans l’Eixample: la Maison Calvet (1899, prix à la meilleurs Maison de l’année 1900). C’est l’œuvre la plus conservatrice de l’architecte qui présente cependant des éléments de caractères délibérément modernistes: les façades sont arrondies et les balcons des derniers étages paraissent de contes de fées.
Nous traversons la Gran Via de les Corts Catalanes, et sur la droite, prenons la rue de la Diputacion qui nous mène à la zone la plus ancienne de la Prolongation. De fait,l ‘angle de la Diputacion avec le Consell de Cent, Roger de Lluria et Pau Claris constitue le premier bloque quadrangulaire totalement construit dès 1864. Nous pouvons ici faire une pause dans le Passatge Permanyer qui s’ouvre au Nº 114 de Pau Claris, un coin enchanteur décoré en style moderniste.
Casa Milá, connue comme La Pedrera, 1906-1912. Antonio Gaudí
Revenant au paseo de Gracia par la rue du Consell de Cent il y a un endroit d’arrêt obligatoire dans l’Eixample: ce que l’on a dénommé «la pomme de la discorde», qui concentre sur 113 mètres, la moderniste Maison Lleo Morera (1906) de Luis Domènech i Montaner, d’une grande exubérance décorative, La Maison Amatler (1900) de Josep Puig i Cadafalch. L’immeuble accueille actuellement l’Institut Amatller d’Art Hispanic, c’est une construction à l’allure gothique avec des éléments catalans et flamands où l’on remarque un énorme fronton en gradins rehaussés de dalles de céramique. On peut en visiter la conciergerie dont la décoration intacte inclus une des plus belles verrières du Modernisme, le rez de chaussé s’ouvre aussi sur une salle d’expositions à l’entrée libre. Et collée à la Maison Amatler, se trouve la Casa Batlló (1906), de l’incomparable Antonio Gaudi, dont la façade toute en couleurs et fantaisies captive les visiteurs. Au premier étage un grand balcon de grès laisse voir l’étage noble tandis que les balcons des étages supérieurs sont en formes de masques et tout en haut, une sorte de peau à écailles de céramique et une croix à quatre bras rappelleraient la légende de Sant Jordi et le dragon. On se doit d’en visiter l’intérieur, l’étage noble, la cour ajourée de céramiques, les doubles chiens assis nés d’une suite d’arcades et la terrassa aux cheminées vêtues de couleurs.
À la hauteur de la rue d’Arago, il faut voir la Fundación Antoni Tàpies, oeuvre de Domènech i Montaner que l’on considère, avec la Casa Vicens de Gaudí, comme le point de départ du modernisme catalan.
En continuant par le paseo, au coin de Provença se trouve la Casa Mila plus connue comme La Pedrera de par son aspect semblable à une carrière à ciel ouvert, sinueuse et à formes naturelles. L’édifice, déclaré Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO fut projeté par Gaudi en 1905 et construit entre 1906 et 1912 pour l’industriel Père Mila. Elle se compose de deux bloques d’appartements reliés par des cours intérieures qui facilitent l’éclairage, la distribution et l’aération. Il faut absolument à la Pedrera voir l’appartement du quatrième étage, décoré selon l’esthétique moderniste et la terrasse, insolite fortement artistique, totalement hors de l’architecture de son temps, couverte de formes dynamiques et symboliques, décorées en trencadis de céramique, pierre, marbre et verre.(le trencadis est une sorte de mosaïque aux pièces de formes et de matières diverses). Et il y a le Espai Gaudi, un grenier où dans le temps on lavait et tendait le linge, un espace formé de 270 arcades reliées de briques blanches et qui accueille l’unique exposition consacrée à la vie et à l’œuvre de Gaudi. Dans la Casa Mila, vous trouverez aussi une cafeteria agréable et un espace pour des expositions temporaires.
Hôpital de la Santa Creu i Sant Pau
Nous pouvons continuer notre promenade par les rues de la Prolongation ou nous diriger vers la Sagrada Familia, qui mérite sa propre page. Face à la cathédrale moderniste, débute l’Avenue Gaudi qui mène à l’Hospital de la Santa Creu i Sant Pau (1912), projeté par Domenech i Montaner avec une orientation totalement opposée au plan de Cerda (qu’il détestait) et qui décrit une petite diagonale. Ce centre hospitalier lui aussi fut déclaré Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO. Construit en briques il forme une mosaïque de pavillons et de jardins, avec un grand couloir sous terrain qui relie les installations et facilite le trafic des urgences À la porte principale, l’édifice culmine par une tour et une horloge de fer servant de réception pour le centre C’est ici et dans les dix pavillons qui l’entourent que Domenech i Montener et les sculpteurs modernistes Pablo Gargallo et Eusebio Arnau exécutèrent de très belles œuvres de sculptures et de mosaïques.
Fermant l’Eixample à l’est, s’étale la Plaça de les Glories Catalanas, où l’on remarque la Torre Agbar, d’une architecture critiquée de Jean Nouvel sous forme d’obélisque futuriste. À la confluence de la rue Rosello avec la Diagonale, nous trouvons la Casa Terrades ou Casa de les Punxes (Maison de las Puntas, 1905), magnifique construction néogothique de Puig i Cadafalch qui occupe tout un bloque irrégulier, semblable à un château gothique avec quatre tours, au milieu d’un quartier du XIXe. La terminaison en pointes des tours lui valut ce surnom. La façade de briques combine le fer forgé des balcons avec des reliefs néo gothiques, des panneaux de céramique avec des symboles patriotiques catalans et des verres de couleurs.
De l’autre côté de la Diagonale se dresse le Palau Baro de Quadras (1904) actuel siège de Casa Asia, œuvre aussi de Puig i Cadafalch, inspiré des palais gothiques de Barcelone. Sa façade comporte sur toute la largeur une tribune avec des sculptures de personnages médiévaux et renaissance, des fleurs des écus héraldiques et les chiens assis de l’étage supérieur contrastent totalement avec le style Sezession qui domine sur les façades de la rue Rosello A l’angle de la Diagonale avec la Rambla de Catalunya se dresse la Casa Serra (1908) aussi de Puig i Cadafalch.
A la confluence de Gran Via avec les Corts Catalanes nous prenons à gauche pour visiter dans le bloque suivant l’édifice historique de l’Universitat de Barcelona, construction médiévaliste des années soixante dix du siglo XIX. Nousw en détacherons les cloîtres des Lettres et des Sciences. Ses arcades comportent des quantités de plantes, d’arbres et de fontaines comme des cloîtres romans. On retrouve cette même tranquillité dans les jardins arrières, le grand amphithéâtre et la bibliothèque.
S’il vous reste du temps, vous pouvez encoré aller au Museo del Modernismo Catalán, avec plus de 350 œuvres des artiistes les plus représentatifs du modernisme catalan comme Josep Llimona, Joaquim Mir et Puig i Cadafalch.