Les meilleures routes du flamenco à travers l’Andalousie
La magie et le fameux duende, l’âme profonde du flamenco, ont captivé le cœur de milliers de personnes à travers le monde. À tel point que le flamenco est devenu une source d’inspiration pour de nombreux artistes, tant au niveau national qu’international. C’est un spectacle incroyable qui transmet des centaines d’émotions avec ses cantes profonds et ses guitares grinçantes, accompagnés par le rythme des battements de pieds et de mains.
Si vous souhaitez vous plonger dans cet art et connaître le berceau de nombreux grands maîtres du flamenco, un circuit en Andalousie vous permettra de comprendre ses origines, d’apprendre tout ce que vous avez toujours voulu savoir et, bien sûr, d’assister à quelques-uns des meilleurs spectacles de flamenco du pays. C’est pourquoi nous passons aujourd’hui en revue les itinéraires de flamenco les plus populaires et les plus complets d’Andalousie.
Jerez de la Frontera, le quartier de Triana et Malaga ne sont que quelques-uns des lieux les plus emblématiques où le flamenco est né. Cependant, dans toute l’Andalousie, vous pouvez trouver des itinéraires thématiques fantastiques, pleins d’histoire et de tradition de cet art : les routes du flamenco.
Sculpture de Paco de Lucía à Algeciras. | Wikimedia
Le grand maître Paco de Lucía est né à Algeciras et c’est là que commence cet itinéraire, dans le quartier populaire d’El Rinconcillo. Une promenade dans ce lieu, qui comprend une visite de la maison de ce génie avec un arrêt à la mairie d’Algeciras, où une statue est érigée en l’honneur de l’artiste et où l’on peut également visiter le conservatoire qui porte son nom. Bien entendu, la visite de la Société de Cante Flamenco est incontournable.
L’itinéraire se poursuit quelques kilomètres plus loin, en profitant de tout ce qu’il y a à voir à Morón de la Frontera, en passant par San Fernando, ville natale d’un autre grand nom du flamenco, Camarón de la Isla. On peut y trouver des traces de ces grands artistes, mais aussi d’une autre grande figure du flamenco, Diego del Gastor. La visite offre la possibilité d’arpenter les rues que ces génies ont parcourues, ainsi que l’opportunité d’entrer dans quelques-unes des tavernes où ils ont commencé à briller.
Avant de terminer l’itinéraire à Sanlúcar de Barrameda, où se trouve l’essence du fameux toque jondo, le jeu de guitare flamenco, il faut absolument visiter à Jerez de la Frontera le Palais de Pemartín, qui abrite le Centre Andalou du Flamenco, mais aussi la Chaire de Flamencologie.
Des costumes traditionnels de flamenco décorent un balcon à Malaga. | Shutterstock
Elle est connue sous le nom de route des Huellas de Chacón, en l’honneur du principal représentant du flamenco de Jerez, Antonio Chacón. Elle commence à Malaga, à la découverte d’El Perchel et de La Trinidad, les quartiers qui ont vu naître Juan Breva. Ces endroits ont également vu naître les cantes de granaínas et de medias grâce au maître Chacón.
À Grenade, il ne faut pas manquer les sites importants tels que les maisons troglodytes, le Musée des Grottes du Sacromonte et l’Abbaye. N’oublions pas non plus La Platería, la plus ancienne peña de l’Albaicin, où des récitals sont encore organisés régulièrement.
Cet itinéraire vous permettra de vous familiariser avec différents types de cantes tels que la jabera ou la bandola, le jabegote ou la rondeña. Parallèlement, vous pourrez découvrir des lieux chargés d’histoire étroitement liés à l’art du flamenco, comme la Peña Juan Breva, mais aussi profiter de paysages spectaculaires.
Cet itinéraire comprend également des points importants où des variantes du cante de trilleras sont apparues, comme Iznájar et Montefrío. Il permet de découvrir l’environnement dans lequel Federico García Lorca a inventé les termes “duende” ou “culture du sang”.
Spectacle de flamenco à Cordoue. | Shutterstock
L’itinéraire suivant, en l’honneur du Niño de Cabra, vous conduira à travers les montagnes de Cordoue et les lieux qui ont vu naître l’art des cantes abandolaos, tels que les peñas, les cortijos et les palais de la région.
Cet itinéraire à travers les terres de Cordoue commence par la maison natale de Cayetano Muriel, encore en parfait état et ouverte au public pour des visites. D’autres endroits méritent également d’être visités, comme le Puente Genil, entre Cordoue et Séville, l’un des endroits qui suscite le plus d’intérêt parmi les visiteurs, car il est le point de rencontre de nombreux artistes.
À Lucena, il est possible d’assister à différents types de fandangos locaux grâce à des personnages tels que Dolores de la Huerta ou Rafael Rivas. Un autre plaisir de passer par cette ville est de pouvoir admirer l’église del Carmen ou le château du Moral, célèbre pour avoir hébergé Boabdil en tant que prisonnier en 1483.
Dans la ville de Cordoue, il est indispensable de visiter la Sociedad de Plateros, qui prend encore plus d’importance en juillet grâce au Festival de Guitare. Mais il ne fait aucun doute que les quartiers juifs constituent une autre attraction incontournable de l’itinéraire.
Danseurs de flamenco à Séville. | Shutterstock
L’itinéraire suivant vous emmène à Séville et à Cadix, en commençant par le célèbre Barrio de Triana où vous trouverez l’association Tertulia Flamenca Don Cecilio de Triana, où tous les jeudis les gens se réunissent pour parler des cantes qui ont leurs origines dans la région, les cantes por soleá et por toná.
Mais à Triana, en plus de ses célèbres caves, il est aujourd’hui possible d’assister à d’autres types de spectacles quotidiens dans la zone plus commerciale, où les sévillanes, les bulerias et les tangos ravissent le public.
Le long de cette route, on trouve d’autres lieux emblématiques de cet art, comme la Alameda de Hércules, où l’on se souvient avec émotion de grands noms comme la Niña de los Peines, Tomás Pavón et Manolo de Huelva. Mais aussi Utrera, le lieu où les cantes de Jerez et de Lebrija se réunirent pour créer les cantes por soleá.
À Jerez de la Frontera, il faut absolument visiter les quartiers de Santiago et de San Miguel, où l’on trouve des tavernes typiques pleines de charme et de bonne musique. À Lebrija, il est possible de découvrir des personnages tels que Diego el Lebrijano et Juaniquí de Lebrija.
Siles est une étape incontournable de cette route du flamenco. | Shutterstock
Nous terminons cette liste par la route qui relie Almería à Jaén, la route des mines, qui vous fera découvrir la Porte de Segura et ses fandangos ainsi que Siles et ses jotas, pour ne citer que ces deux arts. Dans la région, vous pourrez également vous immerger dans d’autres styles tels que les pajaronas, les trilleras ou les temporeras.
Cependant, le principal point d’intérêt qui attire des milliers de visiteurs sont las Minas, le flamenco caractéristique basé sur la taranta. C’est pourquoi cet itinéraire merveilleux commence à Linares, où d’illustres personnages, tels que Rafael Romero el Gallina ou Basilio de Linares, se sont imprégnés de ces rythmes.
De son côté, à Almería, terre de fandangos par excellence, il n’est pas rare de trouver des cafés où les grands artistes ont commencé à émerger, comme El Grillo ou Los Jardinillos. Mais il ne faut pas oublier les peñas qui concentrent l’activité flamenca dans la capitale, comme El Arriero ou le plus récent Los Jóvenes Tempranos.
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