Descendant vers la Porte de San Esteban (XIVe) de style mudéjar, on arrive à l’église de San Gil, l’une des plus belles églises gothiques de Burgos. Elle est adossée à la muraille et son extérieur est fort bien décoré. Sur un plan de trois nefs avec transept, elle renferme plusieurs chapelles funéraires, dont celle de la Nativité (XVIe) qui porte une voute en étoile et un retable Renaissance. Celle de la Buena Mañana possède un retable gothique de Gil de Siloe.
De là, nous entrons dans le quartier de San Lorenzo présidé par l’église baroque de San Lorenzo. Sur un plan en forme de croix, c’est toute une suite ininterrompue de chapelles sises dans ses murs avec sur le transept, une coupole en forme de tranches d’orange. Il faut remarquer aussi le grand retable avec ses images de la Vierge à l’Enfant et de Saint Laurent, et aussi le tombeau de Doña Francisca de San Vitores, sa fondatrice. Tout près, la place de la Libertad est fermée par la célèbre Casa del Cordon (XVe), ancien palais des connétables de Castille, dont la façade est décorée d’un énorme cordon franciscain. Dans cet édifice, les Rois Catholiques reçurent Christophe Colomb après son second voyage aux Amériques. De même, s’y réunirent les Cortes (députés) de 1515 pour approuver l’union de la Navarre avec la Castille. C’est maintenant le siège d’une banque. Tout près se trouve la Plaza Mayor, présidée par la statue de Carlos III avec la Mairie sur l’un de ses côtés.
Une fois traversé le Pont de San Pablo, (bordé de statues de personnage reliés au Cid), nous arrivons au Musée de l’Évolution Humaine (MEH), qui divulgue les découvertes de Atapuerca sur l’Homo Antécessor, l’espèce hominide la plus ancienne d’Europe. L’édifice, construit sur un design de Navarro Baldeweg est extraordinairement diaphane et lumineux.
Le Musée de Burgos est installé dans les anciennes Casa de Angulo (XVIe) et Casa Miranda (1545) sur la même berge. Il propose des collections intéressantes d’archéologie et de beaux Arts.
À une certaine distance du centre, vers l’ouest il faut absolument voir à Burgos le Monastère de las Huelgas Reales. Il fut construit en 1187 comme lieu d’enterrement des rois et de retraite spirituelle pour jeunes filles nobles. Des siècles durant, les religieuses de l’Ordre de Saint Bernard disposèrent d’un grand nombre de privilèges juridiques qui les faisaient fort puissantes. L’ensemble de la construction est une transition entre le roman et le gothique : l’église, à trois nefs et cinq chapelles absidiales, deux cloîtres (San Fernando : gothique et roman celui dit des Claustrillas) et le reste des dépendances monacales. L’église conserve le double tombeau des fondateurs Alfonso VIII et Léonor de Aquitania, ainsi que d’autres tombes royales, la plus part gothiques avec des touches mudéjares, signalons celle de l’infant don Fernando de la Cerda avec sa magnifique ornementation héraldique polychrome en vert, rouge et or. Il y a aussi le Musée des Riches Toiles, où sont exposés des vêtements et des tissus d’artisanat arabe ainsi que des bijoux et des objets divers. La Salle du Chapitre, gothique est une merveille etil y a aussi deux pièces mudéjares : la Chapelle de la Asuncion et la Chapelle de Santiago, précédée, celle-ci d’un arc en fer à cheval sur colonnes de style cordouan. Une image gothique de l’apôtre préside cette salle. L’un des bras est articulé et porte une épée. Comme aucun chevalier ne pouvait armer son roi, cette statue servait à armer les rois chevaliers.
À côté de Las Huelgas se trouve le Parc du Parral et l’Hospital del Rey, fondé vers la fin du XIIe pour accueillir les pèlerins jacobins. Restauré au XVIe il accueille maintenant le rectorat de l’Université de Burgos.
En sens opposé, à quelques trois kilomètres se trouve la Chartreuse de Miraflores, à la fin de la Promenade de la Quinta.Ce joyau du gothique de la fin du XVe siècle est un monastère installé dans une ancienne résidence fondée en 1441 par le roi Juan II. Après un incendie en 1454 elle fut reconstruite pendant ce siècle. En 1538 on lui ajouta les aiguilles et les crêtes. C’est une seule nef avec un chevet polygonal et une voute sur croisée d’ogive à tiercerons. On y trouve le tombeau de Juan II et de son épouse, Isabel de Portugal, un chef d’œuvre de Gil de Siloe.Parmi ses nombreuses peintures, sculptures et vitraux flamands signalons l’Annonciation de Pedro Berruguete, summum de la peinture espagnole du XVe. Dans une autre chapelle se trouve la sculpture en bois de San Bruno de Manuel Pereira d’un réalisme si inquiétant qu’il provoque le commentaire de Felipe II : « Il ne lui manque que la parole, mais il se tait car c’est un chartreux ! ». Le cloitre et lasalle du chapitre font partie de la clôture des chartreux.
Vous ne devez pas quitter Burgos sans y avoir dégusté son boudin, l’agneau rôti ou la potée locale. Plats tous aussi savoureux les uns que les autres qui firent que la ville soit élue Capitale de la Gastronomie espagnole en 2013.