On entend bien de choses à propos des espagnols, les clichés sur l’Espagne sont innombrables. Que l’on passe tous les jours deux heures à faire la sieste, que l’on ne mange que des tapas, que les corridas sont organisées tous les jours, que la fête est notre sport national… Que des clichés sur les espagnols ! Il faut dire qu’il y en a qui sont plus vrais que d’autres et que, en effet, il y a certaines caractéristiques générales qui peuvent s’apprécier chez un authentique espagnol : le caractère extroverti, être un bon amphitryon, s’exclamer avec un « olé ! » lorsque quelque chose nous surprend, ou en voyant quelque chose de beau ; et, bien entendu, une bonne petite bière fraîche, ou un verre de vin, accompagné d’une tapa, est l’un des plus grands plaisirs qui existent.
C’est vrai, on ne peut pas généraliser autant. Mais, normalement, les gens de notre pays possèdent au moins une des caractéristiques qui viennent d’être exposées. Une chose bien différente sont les clichés de chaque région. Même s’il y en a des plus exacts et des plus exagérés, ce qui est vrai est que la créativité espagnole est si riche qu’elle attribue un type de personnalité à chaque point de l’Espagne. Voici donc, les clichés plus célèbres des régions espagnoles.
S’il y a une chose au monde qui définit les Galiciens, ou en tout cas c’est ce que disent les dictons, c’est leur grande indécision. Les choses se mesurent par un « ça dépend » et ils ne savent pas s’ils montent ou ils descendent. C’est pourquoi, l’image la plus représentative pour définir les autochtones de Galice c’est un escalier. Des Galiciens on entend aussi dire qu’ils ont beaucoup de « retranca » : une humeur qui leur est propre qui consiste en un mélange de sarcasme et d’ironie qui peut finir par énerver les visiteurs.
On parle beaucoup du beau caractère des Asturiens. Surtout, de leur grande capacité d’accueillir ceux qui vont visiter leur belle région. Des Asturiens on dit qu’ils sont de grand mangeurs et, attention, parce que le « cachopo » ne doit pas se partager, quelle que soit sa taille. Un vrai Asturien est fier de manger beaucoup et bien.
Ceux de Cantabrie sont fiers jusqu’à la moelle, ou en tout cas c’est ce qu’on en dit. De fait, le conseil adéquat est « ne jamais se moquer de quelqu’un de Cantabrie, ce pourrait être le dernier rire ». Toutefois, ils ont les meilleurs anchois au monde et des paysages verts absolument merveilleux, si bien que leur fierté est plus que justifiée.
Que les Basques sont des gens forts et brutes, c’est quelque chose qui se dit depuis des années et des années. Peut-être des siècles. Ce trait naît des sports qui se pratiquent dans cette communauté et qui résultent choquants pour les habitants d’autres régions situées plus au centre de l’Espagne. Ces sports consistaient à couper des troncs, soulever et lancer des pierres… Des pratiques qui, dans les faits, ne diffèrent pas tellement d’autres comme l’haltérophilie ou le lancer de javelot.
À Aragon, on parle en criant et il n’y a pas d’autre moyen. En effet, cette caractéristique est partagée et acceptée par un grand nombre d’Aragonais, mais attention parce que cela a une explication. Un vrai Aragonais ne crie pas pour le plaisir, non. Il crie parce que dans sa région, la bise souffle depuis des siècles, de sorte que, s’ils ne lèvent pas la voix, ils n’arrivent pas à s’écouter les uns les autres.
Les Catalans ont la réputation d'être radins, cupides, de ne pas lâcher l'argent comme ça. En Catalogne les dîners se payent en divisant la somme et cela n'est jamais remis en question. Des Catalans on dit aussi qu’ils aiment se vanter de leur région et ils ont gagné au long de ces dernières années l’attribut de hipsters du fait de l’explosion de cette sous-culture contemporaine, surtout à Barcelone.
Tout le monde est d’accord pour dire que les Madrilènes sont des vantards (des chulos)… sauf les Madrilènes ! Ce trait vient des fameux chulapas et chulapos. La classe sociale ouvrière madrilène qui s’habillait avec des gilets et des robes de vol pour se différencier de la population française et partait dans les bals populaires. Il était habituel de décorer les habits avec un œillet rouge. De fait, l’expression « más chulo que un ocho » (« plus vantard qu’un huit) vient, précisément, des autobus remplis de chulapos qui partaient vers les fêtes populaires de la ville.
Les deux Castilles reçoivent à parts égales le cliché répandu dans toute l’Espagne : « ceux de Castille sont des gens secs », une des expressions étoiles qui est très répandue. Qu’ils ne reçoivent pas bien les blagues, qu’ils sont incapables de lâcher un sourire lors d’une conversation avec un inconnu…
Les gens des îles, ou au moins ceux des Baléares, ont acquis la réputation d’être l’une des régions les plus fermées d’Espagne. Aux Baléares, les gens d’ailleurs sont appelés « étrangers ». Et cela n’est pas tout, ils ont un sens unique pour détecter d’un simple coup d’œil les gens qui sont des îles et ceux qui ne le sont pas. Un habitant des Baléares veut vivre tranquille, dans sa petite maison de village, sans que personne, absolument personne, ne vienne le déranger. Ou en tout cas, c’est ce que dit le cliché.
Les Andalous sont considérés, pour les siècles des siècles, les rois de la sieste, des petites tapas à midi et des blagues. Être andalou est un synonyme automatique d’être la personne la plus drôle au monde. Et c’est comme ça. Mais ne parlons pas du fait que les andalous passent les 24 heures du jour à danser le flamenco, à flâner et à manger du salmorejo.