De nombreuses civilisations ont traversé la péninsule ibérique depuis des temps immémoriaux. Cependant, peu ont laissé un héritage aussi marquant que les Romains. Des œuvres civiles spectaculaires et des constructions militaires impressionnantes. Des anciens monuments romains qui sont toujours debout, défiant le temps. Venez avec nous pour visiter Hispania. Vous y verrez les grands monuments et ruines romaines en Espagne qu’il vous faut connaître.
Augusta Emerita est peut-être le plus grand échantillonnage de monuments romains d'Espagne. La capitale de la province de la Lusitania était le point de départ de la Route de l’Argent. Parmi la myriade de ruines romaines qui peuplent ses rues, trois se détachent sur les autres. Le Théâtre romain de Mérida a l'honneur d’être toujours utilisé deux millénaires après sa construction.
L'amphithéâtre tout proche vous permet de fouler l'arène où les gladiateurs se battaient devant quinze mille personnes. Un peu moins clair est tracé du cirque romain de Mérida. D’une longueur de quatre cents mètres, dans l'ensemble, il est toujours impressionnant car il avait une capacité de trente mille âmes en sa meilleure époque. Ainsi, Mérida est synonyme de ruines romaines en Espagne.
La Ville romaine de Noheda, dans la province de Cuenca, est un véritable joyau. C'est un complexe luxueux du IVème siècle. Sa somptuosité confirme qu'elle appartenait à un membre de l'élite impériale. Les travaux réalisés depuis 2005 pour sa restauration viennent de s'achever. De sorte que l’on peut enfin contempler un chef-d'œuvre : peut-être la plus belle mosaïque figurative romaine trouvée jusqu’à ce jour. Ce serait la meilleure pièce parmi les monuments romains d'Espagne, de grande taille et très détaillée. En fait, elle couvre la quasi-totalité des 290 mètres carrés du triclinium ou salle à manger principale.
L'ensemble défensif de Lugo se démarque des autres, comme Astorga, pour s’être conservé presque parfait. Les murailles romaines de Lugo entourent complètement le centre historique de la ville actuelle. Leur construction remonte à la fin du IIIe siècle. À l'époque, la pression barbare obligea à construire ce type d’élément défensif. De plus, il semble que l'ensemble du projet ait été créé d’un seul jet. D'où l'uniformité de l'ensemble. C’est sans aucun doute, l'un des monuments romains les mieux conservés d'Espagne.
Créée au IIIe av. J.-C., c'est la première ville que les Romains fondèrent hors de l'Italie. Et ceci dans le contexte de la 2e Guerre Punique. À cette époque, la famille Scipio, la plus importante pour l'introduction de la République Romaine sur le territoire espagnol, dirigeait la lutte dans la région contre les Puniques. Le développement précoce de l'endroit se devait à cette famille patricienne. Il n'est pas clair si ce qui maintenant est Tarragone fut une ville ibérique ou un campement carthaginois.
À la mort des frères Publius et Cneo Cornelius Scipio, le fils de l'un d'eux revint en Hispanie. Publius Cornelius Scipio et réussit à inverser le conflit contre les forces de Hannibal. De cette façon, Tarraco devint l'une de ses principales bases. Plus tard, elle fut élevée au rang de capitale de la province de Tarraconensis. C’est pourquoi, il avait un cirque, un immense forum, un amphithéâtre, des aqueducs... Son importance resta notable jusqu'à la conquête arabe.
Dans la province de Cáceres, sur la Route de l’Argent, s'étend le gisement de Cáparra. La ville fut une plaque tournante commerciale importante à son époque de splendeur, étant située sur cette artère de communication. Son passé lointain remonte jusqu’au premier siècle avant J.-C. Cependant, la prospérité disparut avec la chute de l'Empire romain jusqu'à disparaître avec l'invasion musulmane. Son grand monument est l'Arc de Cáparra, symbole de la voie romaine où il se trouve.
À quelques kilomètres de Séville se trouve l'un des ensembles de ruines romaines les plus importants d'Espagne hors d'Italie : la deuxième ville qu’ait fondée la République romaine en dehors de l'Italie. La première était Tarraco (218 avant J,-C.), également impressionnant. Comme la première, elle doit son existence à la famille Scipion.
L'ancienne colonie grecque d'Emporion fut la clé de l'entrée de Rome en Hispanie. Pendant la deuxième Guerre Punique, ce fut la base des Scipion. Cette affiliation sera confirmée après la victoire latine. Là où se trouvent aujourd'hui les vestiges urbains romains, il eut tout d'abord un camp militaire. L'ascension d'Emporiae fut coupée à la racine alors qu'elle prit le parti de Pompée dans sa guerre contre Jules César. Tarraco absorba à sa suite tout le pouvoir local. Parmi les ruines romaines d'Espagne cet endroit est particulier car on peut encore y capter l'harmonie qui existait entre les enclaves latines et grecques. Une combinaison privilégiée.
Une autre ville étroitement associée à la lignée qui introduisit Rome en Hispanie abrite une autre des meilleures ruines romaines d'Espagne. C'est Cartago Nova, conquise par Scipion l'Africain, et son théâtre romain. Le génie du général fit que la ville perdît son halo d'imprenable. Important établissement de la République et de l'Empire, son théâtre date parmi le Ve et I er siècles av. J.-C. Avec une capacité de sept mille spectateurs, il nous offre aujourd'hui de superbes vues panoramiques sur Carthagène.
En plus de l'un des monuments romains les plus connus d'Espagne, l'aqueduc de Ségovie est le grand symbole de la ville castillane. Érigée dans le premier tiers du Ier siècle, sa section d’arcades sur la Place de l’Azoguejo est également sa partie la plus connue. Cependant, comme c'est souvent le cas avec l'ingénierie romaine, il y en a réellement bien plus long. L’appareil recueillait les eaux de Fuenfría. Une quinzaine de kilomètres de canalisations s’étendaient depuis la source jusqu’à la localité. Ses trois parties comprenaient le captage, la canalisation vers la ville et sa distribution à travers elle. Une œuvre magistrale qui alimentait la ville jusqu’au siècle dernier.
Texte : Javier Retuerta