Que voir à Jaén

La capitale mondiale de l’huile d’olive

Comme un lézard enroulé autour de la colline de Santa Catalina, Jaén fut une forteresse convoitée pendant les périodes des taïfas. C’est une belle ville monumentale prête à être découverte, elle a été reconnue internationalement pour avoir la meilleure huile d’olive du monde. Voulez-vous découvrir tout ce qu’il y a à voir à Jaén ?

Organisez votre escapade à Jaén

Pour un bon aperçu général, la première chose que nous recommandons à voir à Jaén est son château. Il permet de comprendre la situation stratégique d’une ville très disputée pendant la Reconquête. La visite du grand nombre de monuments intéressants que nous avons sélectionnés dans notre rubrique “Que voir à Jaén” nécessite d’un week-end complet.

Si vous avez plus de temps pour l’escapade, il y a plusieurs options à proximité. La plus populaire est la visite du Parc Naturel de Sierra Mágina, où les entreprises locales offrent de nombreuses activités de tourisme actif. Ceux qui s’intéressent à l’histoire et à la Reconquête peuvent suivre un itinéraire vers le sud en visitant les villes de Martos et Alcalá la Real. Pour connaître la gastronomie locale et réserver, nous avons préparé la page pour manger et dormir à Jaén.

Histoire de Jaén

Le site de Jaén était occupé depuis le Chalcolithique (IVe millénaire av. J.-C.) dans des endroits connus comme les Marroquíes Bajos et Puente Tablas. Déjà dans le noyau urbain de la capitale, les Ibères s’étaient installés vers 800 av. J.C.

La Peña del Castillo fut occupée par plusieurs civilisations, notamment les peuples Puniques et Romains. Les Carthaginois d’Hannibal exploitèrent les richesses minières des montagnes à partir de l’an 237 av. J.-C. transformant la ville en une de leurs lieux les plus puissants. Les Romains conquetent le site 30 plus tard et le surnomment comme Oringis ou Auringis. Il atteint enfin le statut de municipalité au premier siècle, laissant les magnifiques stèles et mosaïques que l’on peut admirer au Musée de Jaén.

Montagnes de Jaén

Montagnes de Jaén | flickr

Les Musulmans la conquièrent en 711, la plaçant dans la cora  (province) de Yayyan, qui fut sa première capitale, déplaçant après la capitale dans cette région au milieu du IXe siècle, à l’époque d’Abd al-Rahman II. Elle serait appellée plus tard alHadira, Jaián  puis Jaén. Ils construisent une ligne de murailles, une grande mosquée et un alcázar.

Vers l’an 1009, lors de la chute du califat de Cordoue, le royaume de Taïfa de Jaén est créé sur le territoire de l’ancienne cora. Jusqu’à l’invasion almoravide de 1091, qui assume le contrôle du territoire, elle change plusieurs fois de propriétaire entre les taïfas de Grenade, Séville et Cordoue. Lors de l’effondrement de l’empire almoravide, au milieu du XIIe siècle, elle appartient successivement à différents chefs militaires. y inclus le Roi Lobo dy royaume taïfa de Murcie.

En 1232, le chef militaire Alhamar se soulève contre la taifa de Murcie, déclarant le nouveau royaume taïfa d’Arjona, qui comprendra Jaén et de nombreux villages de la région, dont Grenade. Le roi Ferdinand III met le siège à la ville par deux fois, aussi impressionnant l’un comme l’autre en 1225 et 1230, sans succès. Après huit mois de siège, en 1246, Alhamar signe le pacte de Jaén avec le roi castillan, Ferdinand III le Saint, lui remettant la ville, qui jouera depuis lors un rôle de frontière.

Henri IV remet la ville, en 1459, au tout puissant Connétable de Castille, Miguel Lucas de Iranzo, qui construit un palais sur la rue Maestra, réalise des réformes urbaines et défend les intérêts de son roi dans les luttes contre les partisans de ses demi-frères: Alphonse de Castille et Isabelle la Catholique. Le 21 mars 1473, alors qu’il était en  prière, agenouillé dans la chapelle principale de la cathédrale, Iranzo est assassiné. Le roi apparaît par surprise dans la ville, interroge plusieurs conseillers, puis exécute et pend plusieurs d’entre eux aux fenêtres.

Henri IV de Castille

Henri IV de Castille. | Wikimedia

La prise de Grenade et les conséquences positives de la Découverte de l’Amérique amenèrent un XVIe siècle prospère. À partir du XVIIe siècle, on assiste à une décadence démographique et économique accentuée au début du XIXe siècle par la désastreuse Guerre d’Indépendance espagnole.

En septembre 1823, Jaén et ses environs furent le théâtre de combats entre les troupes libérales dirigées par le général Rafael del Riego et les forces absolutistes. Dix ans plus tard, elle devient la capitale de la province grâce à la nouvelle division administrative conçue par Javier de Burgos. En 1873, lors de la Première République, la ville est déclarée canton indépendant.

Vue panoramique ancienne de Jaén

Vue panoramique ancienne de Jaén

En juillet 1936, la ville reste fidèle au gouvernement républicain. Trois semaines plus tard, des centaines de prisonniers de droite sont tués. Le 1er avril 1937, la Légion Condor nazi bombarde la ville en représailles par autre bombardement républicain sur Cabra, faisant 159 morts. Quelques jours plus tard, les autorités municipales  ordonnent l’exécution de 128 prisonniers de droite. Au cours de ces années, le poète Miguel Hernández effectue un travail de propagande républicaine dans la ville.

Que voir à Jaén

La visite de ce qu’il faut voir à Jaén peut commencer dans sa forteresse. Avec un peu d’imagination, nous apprécierons la forme de lézard de ses contours embrassant la colline, tout comme la mer d’oliviers qui s’étend à l’horizon. Le Château de Santa Catalina (XIIIe siècle) a été entièrement restauré. À l’intérieur se trouve un Centre d’Interprétation.

Château de Santa Catalina

Château de Santa Catalina. | Junta de Andalucía

Une cathédrale frappante

En descendant vers le centre urbain, la spectaculaire Cathédrale Nuestra Señora de la Asunción (XVIe-XVIIIe siècle) est de style de la Renaissance. En 1473, c’est dans sa chapelle principale (celle-ci date de 1660), que le Connétable Iranzo fut assassiné alors qu’il priait. La célèbre façade de la cathédrale est l’œuvre de Lopez de Rojas, tandis que Ventura Rodriguez a conçu la célèbre chapelle du Tabernacle au fin du XVIIIe siècle, en fait une église complémentaire qui a été terminée en 1800.

Nous soulignons le Retable de Sainte Thérèse, l’image de la Vierge des Angoisses et du Christ de la Bonne Mort. Aussi la toile de Valdés Leal qui représente Ferdinand III, qui a reconquis la ville. Il y a aussi une œuvre du peintre Maella qui représente la Sainte Famille et le reliquaire de Santa Cecilia. La visite du temple est complétée par la visite du riche Musée de la Cathédrale. Ce sont quelques-unes des œuvres les plus importantes à voir à Jaén.

Cathédrale Nuestra Señora de la Asunción

Cathédrale Nuestra Señora de la Asunción. | Junta de Andalucía

Des monuments incontournables

À l’intérieur du Palais de Villadompardo, les Bains arabes insolites, construits au XIe siècle et restaurés, forment un ensemble unique dans la péninsule, tout comme sa cour  magnifique. Il abrite aujourd’hui deux musées : le Museo Internacional de Arte Naïf (musée national d’art naïf) et le Museo de Artes y Costumbres Populares (musée d’art et de traditions populaires).

L’église du Sagrario (XVIIIe siècle) doit également sa conception générale au grand architecte Ventura Rodríguez, qui a tracé sa magnifique voûte de plafond à caissons. Elle enserre des peintures de Mariano Salvador Maella.

L’histoire de la Basilique de San Ildefonso fait partie intégrante de la ville de Jaén et sa fondation elle même est liée à un fait miraculeux selon lequel la Vierge serait apparue à cet endroit en 1430. Son architecture mêle des éléments gothiques, néoclassiques et de la renaissance. Partant d’un plan à trois nefs, son intérieur met en valeur l’image médiévale de la Vierge de la Capilla. Pedro Duque y Cornejo est le responsable de l’autel-tabernacle du XVIIIe siècle.

Bains arabes de Jaén

Bains arabes de Jaén. | pixabay.com/

Lieux magiques de la ville

Sur la Place de la Magdalena se trouve l’église du même nom, clairement de la fin du Moyen Âge, qui n’a pas complètement perdu sa façade après l’intervention de Vandelvira au XVIe siècle. Il est le responsable du nouveau clocher, construit sur la base d’un minaret musulman, car tout le temple repose sur une mosquée primitive. L’hôpital de l’ordre de San Juan de Dios (XVIIe siècle), dont la conception est d’origine médiévale. Il présente une façade gothique, contrastant avec l’esthétique classiciste de ses cours intérieures, véritables protagonistes de cet édifice, devenu aujourd’hui Centre culturel.

La Tour du Concejo est intégrée dans l’église San Juan, particulièrement ancienne, avec une belle silhouette tardo-gothique. Le petit temple de San Bartolomé fut également créé à l’époque médiévale (preuve en sont les fonts baptismaux de cette époque). Il présente un magnifique portail classiciste du XVIIe siècle, ainsi que l’impressionnant Cristo de la Expiración y conservé. Le retable principal, exécuté un siècle auparavant est aussi remarquable.

L’une des institutions ecclésiastiques particulièrement singulières à voir à Jaén est la Sainte chapelle San Andrés, datant de 1515, à l’intérieur de laquelle se trouve un cabinet (XVIIIe siècle). Il combine des éléments architecturaux et artistiques de style gothique tardif (mudéjars) avec d’autres classicistes. Vous pouvez également parcourir les galeries de sa cour de style de la Renaissance et admirer ses magnifiques œuvres d’art.

Du temple médiéval de San Lorenzo reste l’Arc de San Lorenzo qui sert à encadrer la statue d’un crucifié très vénéré dans la ville. De l’église de San Miguel (médiévale, mais réformée au XVIe siècle) restent la tour, l’abside et d’autres parties, comme la façade conçue par Vandelvira.

Panoramique de Jaén

Panoramique de Jaén | flickr.com

Parmi les constructions ecclésiastiques, il vous faut absolument faire une promenade à travers le portique et le magnifique cloître du Monastère Royal de Santo Domingo (XVIe-XVIIe siècles). Il est complété par un temple orné de fresques remarquables, ayant également eu d’autres usages, dont celui d’avoir hébergé le siège d’une université dans un lointain passé.

À la fin du XIXe siècle, le siège définitif du Palais Provincial de Jaén et promu, dont la façade principale s’élève sur la Place de San Francisco..

Le dernier monument à voir à Jaén se trouve au Paseo de la Estación. C’est le Musée Provincial de Jaén, où s’y trouve une remarquable collection archéologique, notamment ibére.

Infos pratiques

 Coordonnées

37° 46′ 11″ N, 3° 47′ 20″ W

 Distances

Séville 241 km, Cordoue 117 km, Madrid 335 km

 Stationnement

Parkings publics: Avenida, sur le Paseo de la Estación, ou Goya, rue Profesor Alfonso Sancho. De nombreux parkings payants dans le centre-ville.

Altitude

573 m

 Population

116 731 (2012)

Nuit de San Antón (16 janvier), Carnaval, Semaine Sainte, Croix de Mai, Fête de la Virgen de la Capilla (11 juin), Santa Catalina (25 novembre)

Course urbaine internationale (nuit de San Antón, 16 janvier), Expoliva (biannuelle), Foire Chica (autour du 11 juin), Fête du lézard de la Magdalena (2 juillet), Foire de San Lucas (mi-octobre)

Huile d’olive Campiñas de Jaén, Huile d’olive Sierra Mágina, Huile d’olive Sierra de Cazorla, Huile d’olive Sierra de Segura, Pipirrana, Ajoblanco de Jaén, Épinards à la mode de Jaén, Aubergines, Asperges, Potirons rôtis, Migas, Agneau, Collejas , Pâté de perdrix, Choto (broutard ou chevreau), Truite, Morue au jaune d’oeuf, Pâtisserie: riz au lait, pestiños, lait frit, pâtisserie de différents couvents, alfajores.


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