Semaine sainte en Espagne, 5 régions pour vivre la passion de la fête

La Semaine sainte, est l’une des fêtes les plus populaires en Espagne. La tradition religieuse héritée depuis des siècles a laissé son empreinte sur la population ibérique. C’est ainsi que durant le Jeudi et le Vendredi saint, et le Dimanche de Pâques, une multitude de cortèges, de processions et de messes sont organisés. Cependant, il ne faut pas oublier que chaque région s’est forgé une tradition propre, qui la rend vraiment unique. On vous les présente dans cet article.

À la recherche de la meilleure semaine sainte en Espagne

Murcie adoucie les fêtes religieuses

Nazaréens à Murcie

Nazaréens à Murcie. | Shutterstock

La Murcie est l‘une des régions qui vit le plus intensément les festivités religieuses de la Semaine sainte. Sur l’ensemble de son territoire, plusieurs processions se distinguent par leur sobriété et leur solennité. L’une des plus importantes est celle du Silence du jeudi, qui a lieu dans la ville de Murcie et à laquelle tous les Nazaréens participent dans le plus grand silence. De même, la procession de Vendredi saint à Salzillo, connue sous le nom du “baiser”, se déroule aux premiers rayons du soleil qui se reflètent sur l’étendard.

Mais tout n’est pas si solennel et sérieux. En Murcie, l’une des coutumes les plus joyeuses de la Semaine sainte est que tous les nazaréens portent dans leur tunique une grande poche remplie de bonbons qu’ils distribuent aux enfants qui viennent les voir lors des cortèges. Ils parviennent ainsi à attirer des personnes de tous âges dans une ambiance un peu plus festive, sans pour autant négliger le respect de ces jours.

L’Andalousie, passion et tradition

Procession sévillane de la Semaine Sainte

Procession sévillane. | Shutterstock

L’autre grande région qui se pare chaque année de ses plus beaux atours à l’occasion de la Semaine sainte est l’Andalousie. Toute la communauté vit ces journées de manière très intense, mais deux villes en particulier se taillent la part du lion. Séville et Malaga retiennent l’attention pour leurs impressionnantes processions et pour l’ambiance qu’elles dégagent parmi les croyants venus leur rendre hommage.

Avec plus de 60 confréries, Séville est l’une des villes où la Semaine sainte est vécue avec le plus de ferveur, à tel point qu’elle a été déclarée d’intérêt touristique international. Ses deux processions les plus importantes sont celles du Gran Poder et de la Madrugá, qui se déroulent toutes deux le vendredi saint et auxquelles participent plus de 2 400 nazaréens.

Malaga n’est pas en reste lors de ces journées, puisqu’elle organise non seulement plusieurs processions importantes qui transportent d’immenses trônes avec les statues, mais c’est aussi la ville chargée d’organiser la procession de la Légion espagnole, appelée Cristo de la Buena Muerte (Christ de la bonne mort).

La Catalogne et sa fête des morts

Danse des morts à Gérone, pendant la Semaine Sainte

Danse des morts à Gérone. | Shutterstock

La Catalogne est une terre aux racines culturelles profondes et ses traditions insufflent toujours un caractère et une certaine particularité aux fêtes nationales. La fête de Pâques ne fait pas exception à la règle. Bien que les processions soient plus traditionnelles que dans le reste du pays, il existe un événement qui a lieu le jeudi saint, aujourd’hui devenu une attraction touristique.

Appelée danse des Morts, elle se déroule à Gérone, plus précisément à Verges. La nuit, dix personnes déguisées en squelettes dansent et laissent leurs ombres se refléter sur les murs de la ville médiévale. Il serait question d’une commémoration de la peste noire et de l’espoir chrétien face à tous les morts que la grande faucheuse a laissés derrière elle.

Castille-La Manche, théâtre de la tradition médiévale

Procession de Semaine Sainte dans la cathédrale de Cuenca

Procession dans la cathédrale de Cuenca. | Shutterstock

Castille-La Manche est une région d’Espagne à l’atmosphère traditionnelle et aux villes enchanteresses au passé médiéval, comme c’est le cas de Cuenca. Dans un tel décor, les processions de la semaine de Pâques sauront impressionner le touriste de passage. Cependant, les croyants qui assistent à toutes les processions organisées dans la région le font de manière austère et avec une grande dévotion.

Plusieurs traditions de Castille-La Manche se sont distinguées au point de gagner en popularité dans tout le pays. L’une d’entre elles est la procession des Ivrognes, également appelée procession du Chemin du Calvaire. Les participants y jouent ainsi, au petit matin du Vendredi saint, le rôle de la foule qui s’est « moquée » de Jésus sur le chemin de la croix, au son des tambours et de cris, mais ceci dans le plus grand respect que mérite la tradition.

Castille-et-León, une tradition riche et quelques surprises

Procession de la Semaine Sainte traditionnelle à Valladolid

Procession traditionnelle à Valladolid. | Shutterstock

La Semaine sainte de Castille-et-Léon est rythmée par des processions parmi les plus anciennes du pays. Cependant, l’humour n’est jamais en reste et, lors de ces fêtes religieuses, il se manifeste par la procession de San Genarín de León, l’une des rares processions païennes qui se déroulent à Pâques en Espagne.

Cette tradition est relativement récente comparée aux autres, puisqu’elle a vu le jour au début du XXe siècle. Elle trouve son origine dans le père Genarín, un ecclésiastique qui ne respectait pas beaucoup certains principes chrétiens. Sa mort, sous les coups d’un camion poubelle, est devenue une source de légende parmi ses compagnons et, depuis lors, il est proposé de lui rendre hommage le Jeudi saint.

Il ne s’agit pas d’une procession très appréciée par la communauté religieuse, car elle coïncide parfois avec les processions officielles et traditionnelles qui, en Castille-et-Léon, sont célébrées en grand nombre et avec une grande solennité. Mais il s’agit sans aucun doute d’un événement qui mérite d’être vu dans un esprit de divertissement, surtout lorsque la procession se termine par des offrandes de fruits et d’orujo (marc de raisin) sur le mur où l’on lui rend hommage.


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