La plus petite frontière du monde se trouve devant la côte du Maroc, sur un rocher espagnol presque inconnu. Plus précisément, sur le Peñón de Vélez de la Gomera, qui appartient à l'Espagne sans interruption depuis 1564. Il sépare le territoire espagnol du Maroc et la chose curieuse dans cette histoire est que ce qui est maintenant une partie du continent était autrefois un îlot. Cette frontière terrestre n'existait pas il y a un siècle. Voici l'explication.
Cet endroit curieux est situé sur la côte du Maroc, entre Ceuta et Melilla, à quelque deux cents kilomètres des deux villes autonomes. Il s’agit d’un rocher de 250 mètres de long qui atteint son point culminant à 87 mètres. Aujourd'hui, ce que l'on peut voir est un rocher fortifié avec un fort caractère défensif.
Le Peñón de Vélez de la Gomera était, en fait, un territoire de souveraineté important pour l'Espagne au cours des siècles passés. Il a été occupé pour la première fois en juillet 1508, mais il a fallu un certain temps avant que l'armée espagnole, sur ordre de Philippe II, n'en prenne le contrôle total jusqu’à ce jour.
Ce que nous appelons aujourd'hui le Peñón ou rocher était autrefois un îlot. Pour comprendre sa situation actuelle, il faut remonter à 1930. C'est alors qu'un tremblement de terre de 7,0, dont l'épicentre est situé à Fès, a secoué la côte marocaine, au large de laquelle se trouvait l'îlot. La secousse a été si forte qu'elle a déplacé la plaque africaine et la plaque ibérique, entraînant une légère modification du littoral.
Le tremblement a également eu des conséquences visibles. C'est-à-dire, la formation de d’un isthme. Ce mouvement sismique a provoqué le dépôt de sables entre l’îlot et le continent africain. C'est ainsi que l’îlot et le continent ont été réunis et que la plus petite frontière du monde a été créée. Elle mesure au total 85 mètres et la façon dont elle sépare les deux pays n'est guère plus que symbolique.