San Vicente de la Sonsierra est un petit village de La Rioja, au pied de la Sierra de Cantabria. C'est un village très pittoresque, un de ceux qui ont quelque chose de spécial qui les rend différents. Son patrimoine, avec une silhouette fortifiée spectaculaire, est probablement le facteur qui le distingue. De plus, il n'est qu'à 35 kilomètres de Logroño, ce qui le rend très accesible.
Pour commencer, San Vicente de la Sonsierra est la combinaison parfaite du passé et du futur, de l'histoire et de la technologie. En effet, il existe six miradors sur une app de réalité virtuelle que vous pouvez utiliser pour lire les codes QR et reconstruire différents monuments avec votre téléphone portable.
Quand on voit ce village depuis la route, il est se détache du reste du paysage sur la colline qu’il enlace. Il a été créé par les Navarrais au Xe siècle comme une forteresse pour se défendre contre le royaume de Castille. En effet, juste de l'autre côté de l'Èbre se trouve le château de Davalillo, qui appartenait à ce royaume ennemi.
Pour cette raison, San Vicente de la Sonsierra a une grande partie de ses rues à l'intérieur d'une enceinte fortifiée. Là se trouve sa place principale avec une fontaine particulière datant de 1882 avec des cygnes comme ornements. Quant aux bâtiments de cette place, on remarque la mairie et le palais Gil Aguiriano, tous deux du XVIIIe siècle. C'est un endroit idéal pour prendre un verre de vin D.O. La Rioja. D'ailleurs, Haro, la capitale du vin, n'est qu'à 13 minutes en voiture.
Comme tout village qui se respecte, il possède également une jolie rue principale. Vous y trouverez les maisons de certaines des familles les plus importantes du lieu. Parmi elles, le palais de la famille Agüero et le palais de la famille Ramírez de la Piscina.
Les tours principales de San Vicente de la Sonsierra sont également d'une grande importance : la tour de l'horloge et la tour principale. La première a été construite au XVIIe siècle sur les vestiges d'une ancienne tour de guet.
San Vicente de la Sonsierra, malgré sa petite taille, est une ville qui compte de nombreux édifices religieux. Parmi eux, la chapelle de San Juan de la Cerca, qui fut une construction pionnière dans le style gothique de La Rioja. On pense que Don Diego López de Ábalos, le gouverneur qui l'a fait construire, y est enterré.
Un autre exemple de bâtiment religieux est l'église paroissiale Santa María la Mayor. Elle a été construite au XVIe siècle, bien qu'elle possède des fonts baptismaux du XIIIe siècle, et son style est le gothique tardif. Il est également important de mentionner qu'elle possède un retable principal provenant de ce que l'on pense être l'atelier de Guiot Beaugrant, né en Lorraine.
Pour finir avec les édifices religieux, la basilique Nuestra Señora de los Remedios est la plus centrale de la ville. Il s'agit d'une église baroque du XVIIIe siècle. Comme curiosité, sur sa façade se trouve une niche qui proviendrait de l'église Santa María de la Piscina, qui se trouve dans le gisement archéologique du même nom.
L'ensemble archéologique de Santa María de la Piscina se compose de différents bâtiments. L'un d'entre eux est une petite église du même nom datant du XIIe siècle, qui a été restaurée en 1975 et qui est la seule de toute la Rioja à être de style roman pur. Les chapiteaux de la nef et les peintures romanes de l'abside et du presbytère sont remarquables.
Son nom curieux vient de l'infant Ramiro, qui a fondé cette église. Selon la légende, ce prince participa à la prise de Jérusalem en entrant par la Piscine de Bethesda, où se trouvait une image de la Vierge qu'il ramena en Navarre. Les fouilles menées dans le cadre de la restauration de l’église ont permis de découvrir un établissement médiéval construit entre le 10e et le 14e siècle. A côté, on trouve également des vestiges de fortifications et de tours de guet ainsi qu'une nécropole de l'époque. Parmi ces derniers, on compte 53 tombes et un bassin taillé dans la roche, qui pourrait être une piscine baptismale d'un temple antérieur.
Un peu à l'écart du village, on peut monter jusqu'au mirador de l'Èbre, d'où l’on peut voir le pont médiéval, qui date du XIIIe siècle. Son histoire est très intéressante, car il défendait le passage de la rivière à la frontière entre la Navarre et la Castille. En outre, c'est là que tous ceux qui franchissaient le pont devaient payer la taxe.
Enfin, nous ne pouvons terminer cet article sans évoquer, même brièvement, la tradition des Picaos. Il s'agit d'une tradition réalisée par les frères de la confrérie de la Santa Vera Cruz de San Vicente pendant la semaine sainte.
C'est un spectacle très impressionnant, car en marchant dans les rues de San Vicente de la Sonsierra pendant les processions et les chemins de croix, ils s'auto-flagellent le dos découvert en guise de pénitence. Les disciplinantes, comme on appelle ces pénitents, portent des tuniques blanches. Ils sont accompagnés d'un autre confrère et d'un prêtre, qui doivent prouver leur bonne foi.