Onze villages espagnols aussi isolés que jolis

Lointains et presque perdus, de nombreux petits villages ont réussi à prospérer dans des environnements difficiles à atteindre. Un mode de vie qui leur a permis de développer des coutumes particulières ou de parcourir l’histoire sur la pointe des pieds. Que ce soit dans des vallées perdues, dans des ravins ou en haute montagne, ces localités font preuve d’une beauté née de la solitude. Voici une façon parfaite de découvrir ces endroits si tranquilles, menacés par le dépeuplement. Venez découvrir avec nous, ces gentils villages quasi oubliés d’Espagne, parfaits pour s’y perdre pendant quelque temps.

Peñalba de Santiago (León)

Peñalba de Santiago l’hiver

Peñalba de Santiago l’hiver. | Wikimedia

Bien que sur la carte, il semble proche de Ponferrada, ce sont 21 kilomètres, avec environ 600 mètres de dénivelé entre les deux. Cela cause un isolement remarquable à Peñalba de Santiago, surtout en hiver. Ce que plusieurs saints ermites ont mis à profit à l’époque wisigothique, d’où le surnom de la vallée adjacente comme “du Silence”. C’est pourquoi, un petit monastère fut fondé qui mena à l’église actuelle de Santiago el Mayor qui est une authentique merveille mozarabe.

Fuente Dé (Cantabrie)

Panoramique de Fuente Dé, un hameau très isolé

Panoramique de Fuente Dé, un hameau très isolé. | Shutterstock

Avec seulement sept habitants, ce petit hameau de Cantabrie est caché dans un cirque glaciaire. Fuente Dé a l’honneur de voir la source de la rivière Deva et de posséder de magnifiques hêtraies. D’autre part, un téléphérique relie le village au mirador d’El Cable. Le dénivelé surmonté est de plus de 750 mètres, Une fois dépassé on voit toute la vallée. Son emplacement permet des itinéraires spectaculaires dans les environs des Pics d’Europe. Par exemple, après 22 kilomètres, vous pouvez rejoindre le monastère de Santo Toribio de Liébana ou gravir les 1 916 mètres de l’Alto de la Higuera. De plus, il peut être utilisé pour visiter Potes, tête de la contrée du Liébana.

Masca (Tenerife)

Masca et son ravin

Masca et son ravin. | Wiklimedia

Sur l’île de Tenerife, il y a ce que beaucoup appellent le Machu Picchu canarien. Masca se trouve juché au sommet d’une falaise dans le parc naturel de Teno. Les montagnes l’entourent et donnent accès au ravin de Masca. Un parcours longe cette gorge qui, après des pentes raides et une descente ardue, aboutit à une plage de sable noir. Compte tenu de la grande difficulté de retracer ce chemin, la plupart choisissent de rejoindre la ville en taxi et de revenir en bateau au port de Los Gigantes, en voyant les falaises homonymes sur le chemin.

Revenant à Masca, il nous faut signaler sa végétation, qui se confond dans diverses endroits avec le tracé urbain. Ses maisons sont tout autant un bel exemple de l’architecture traditionnelle canarienne, malgré le fait que ce beau village perdu ait été incendié au début du XXIe siècle. Cependant, aujourd’hui, il est entièrement restauré.

Aós de Civís (Lérida)

Aós de Civís

Aós de Civís. | Flickr (Kevin Rodriguez Ortiz)

Ce très joli village de Lérida est si enfoui qu’on ne peut y aller que par une route qui commence hors d’Espagne. Il faut donc passer par Andorre pour se rendre à Aós de Civís / Os de Civis. La récompense est un paysage purement pyrénéen à plus de deux kilomètres d’altitude. Le fait qu’il ait été l’un des villages espagnols les plus isolés au cours du siècle dernier a presque conduit à sa disparition. Sans accès, sans téléphone ni électricité, il était au bord du gouffre. Cependant, il a réussi à survivre. Son emplacement particulier et la bonne conservation de ses maisons blotties les unes contre les autres en font aujourd’hui une bonne destination touristique.

Banduxu (Asturies)

Bandujo/Banduxu, petit village isolé des Asturies

Bandujo/Banduxu, petit village isolé des Asturies. | Shutterstock

Il vous faut aller dans les Asturies pour connaître le prochain petit village perdu d’Espagne. Banduxu fut un grenier important pendant les âges moyen et moderne. Grâce à cela, il conserve de nombreux anciens hórreos. Son église a également une origine très lointaine dans le temps, datant les premières références du Xe siècle, son aspect roman, par contre, est du XIIe siècle. La tour Bandujo et les petites maisons caractéristiques du lieu forment une jolie petite cité médiévale de grand intérêt. Pour y arriver, la seule alternative est une route qui le relie à Proaza, un héritage également tout médiéval.

San Martín de Trevejo (Cáceres)

San Martín de Trevejo

San Martín de Trevejo. | Shutterstock

Tout près de la frontière avec le Portugal, connue sous le nom de La Raya, San Martín de Trevejo a réussi à préserver ses caractéristiques pendant des siècles. Son emplacement dans les montagnes de la Sierra de Gata, où abondent les cols à plus de 1 400 mètres d’altitude, y a contribué. C’est précisément au pied du Jálama que se trouve le village. Ce fut une zone très disputée entre le Portugal et l’Espagne à travers l’histoire. Grâce à cela, malgré son isolement géographique, il est resté connecté au monde et compte plus de 780 habitants.

Sa plus grande particularité est que, bien qu’il soit dans la province de Cáceres, on y parle A Fala, une langue controversée, parlée aussi à Eljas et Valverde del Fresno. On pense qu’elle provenait des Galiciens qui repeuplèrent les terres au Moyen Âge. Cependant, il y des linguistes qui ne croient pas que ce soit un dialecte galicien-portugais, mais une distorsion du portugais. Dans tous les cas, la première idée est la plus acceptée.

Guadalaviar (Teruel)

Église de Santiago de Guadalaviar

Église de Santiago de Guadalaviar. | Wikimedia

Guadalaviar comme bon nombre des villages voisins sont enfouis entre les Montes Universales. Dans le cas de celui qui nous intéresse, il est situé au carrefour que forme l’Alto Tajo entre Guadalajara, Cuenca et Teruel. Entouré d’une prairie de pâturage et de bosquets de campagne, le village est un havre de paix. Loin des grandes villes, sa propriété au Moyen Âge et au début de l’ère moderne était fortement douteuse. C’est ainsi qu’il a vécu comme partie de la Sesma de Villar de Cobo, une des divisions des villages d’Albarracín. Comme d’autres bourgades isolées d’Espagne, le dépeuplement a fortement touché l’endroit ces derniers temps.

Campobecerros (Orense)

Rivière Camba à Campobecerros

Rivière Camba à Campobecerros. | Flickr (Xabier Martinez Rolán)

Nature, pèlerinage et infrastructures gigantesques se rencontrent à Campobecerros. Les travaux de l’AVE du corridor Madrid-Galice ont revitalisé ce village du Massif Central d’Orense. Les immenses vallées de la Serra Seca, la rivière Camba et le lac de barrage das Portas marquent le chemin depuis A Gudiña aussi de la province de  Orense. De même les tunnels ferroviaires et les anciennes gares abandonnées devenus de petites auberges. C’est le chemin suivi par les marcheurs du Chemin de Compostelle de la Route de l’Argent à travers Sanabria. Le passé du lieu est lié à cette route et aux Ordres de Santiago et  de San Juan. D’autre part, la ville est la porte d’entrée du Parc Naturel d’O Invernadeiro.

Piornedo (Lugo)

Pallozas de Piornedo l'hiver

Pallozas de Piornedo l’hiver. | Shutterstock

L’aspect primitf des pallozas ou maisons traditionnelles de Piornedo marque la visite de ce charmant village reculé de Lugo. À plus de mille mètres d’altitude, les Ancares dessinent le décor de ce village du Concello de Cervantes. Les habitants ont utilisé ce type de construction circulaire préromaine jusqu’à il y a quelques décennies. Aujourd’hui, elles servent de musées et d’expositions de leurs coutumes locales. Pour compléter le voyage, vous pouvez emprunter plusieurs sentiers de randonnée qui montent vers des sommets voisins tels que Mustallar.

Paradilla de Gordón (León)

Église de Paradilla de Gordón

Église de Paradilla de Gordón. | Facebook

Situé dans la partie de la montagne centrale, dans le nord de la province de León, Paradilla de Gordón attend ceux qui ont eu le courage de le visiter. Il possède à peine quelques maisons et ne compte que 5 habitants. En fait, une république indépendante y a été déclarée. Pour y arriver, il faut faire face à une route qui se rétrécit à la fin, se réduisant à une seule voie. Il convient d’être prudent si vous partez en hiver, car s’il neige le retour deviendra très compliqué.

Une fois le trajet surmonté, il est temps de visiter le bar du lieu, installé dans l’ancienne école, qui a su y conserver une certaine ambiance scolaire. De plus, près de l’église romane de Paradilla, il y a un mirador qui pointe vers une falaise. Une histoire macabre domine son passé car il fut témoin de plusieurs exécutions lors de la guerre civile. Coladilla, un village non loin de là, est une bonne base pour venir visiter l’endroit. Un autre avantage : vous pouvez y déguster un très bon ragoût à la mode de León.

Muriel Viejo (Soria)

Muriel Viejo à Soria

Muriel Viejo à Soria. | Wikimedia

Cette liste des villages perdus d’Espagne se poursuit dans une petite vallée de Soria, à Muriel Viejo. Parcouru par la rivière homonyme et entouré de pics, l’origine ibère du nom signale un passé lointain. En tous cas, son qualificatif indique qu’il est antérieur au proche Muriel de la Fuente. Au Moyen Âge, il était associé à Calatañazor et Osma, étant alors une zone d’expansion chrétienne. Il dispose de plusieurs itinéraires de randonnée dans ses environs, qui vous permettent de profiter des vestiges médiévaux qui suggèrent que le village occupait auparavant un site différent. Ormes et pins sont notoires, utilisés depuis des siècles par les résineux et les bûcherons locaux.


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