7 merveilles du monde moderne en Espagne

Il y a quelques années, un vote international fut lancé afin d’élire officiellement les sept merveilles du monde moderne. Ces dignes héritières des sept merveilles de l’antiquité sont réparties sur trois continents et appartiennent à des cultures totalement différentes. Pour autant, on peut trouver en Espagne des merveilles également impressionnantes, issues de la nature ou culturelles, qui peuvent être comparées à celles de renommée mondiale.

Les sœurs espagnoles des 7 merveilles du monde

La Grande Muraille chinoise de Huesca

La Muraille de Finestres n’est pas l’œuvre d’un empereur, mais d’une force bien plus puissante : la nature. Ce véritable chef-d’œuvre naturel se dresse, imposant, sur les eaux du réservoir de Canelles, tout près de la rivière Noguera Ribagorzana qui marque la frontière avec la Catalogne.

Les randonneurs en canoë sur la rivière se heurtent à cette barrière formée de gigantesques éclats de roche qui se dressent à la verticale, telles les dents de la terre, qui ne manquent pas d’impressionner le spectateur. La double rangée de roches qui s’ajoute à l’ondulation du terrain nous fait immédiatement penser à la Grande Muraille de Chine. Les eaux turquoise du barrage ajoutent à la beauté du lieu, offrant une expérience unique, qui pourtant, n’est pas aussi connue qu’on pourrait le supposer.

La Petra espagnole, une église surprenante

Depuis la province de Burgos, on peut faire un tour des plus étonnants dans l’ancien royaume nabatéen (l’actuelle Jordanie). Ce qui nous plonge dans cet univers est une église, peu connue jusqu’à récemment, dont la façade rappelle énormément le bâtiment le plus emblématique de Petra, Al Jazné, le Trésor.

La “Petra espagnole” se trouve dans un petit village aussi discret que sa belle église, Gumiel de Izán. Malgré la ressemblance, la façade de l’église Santa María est baroque, bien que les origines du temple soient médiévales.

Bien que le Trésor de Petra soit beaucoup plus ancien, datant probablement du 1er siècle av. J.-C., les deux façades s’inspirent de l’architecture classique, ce qui se traduit dans la version espagnole par des éléments tels que le fronton ou les colonnes corinthiennes. Dans tous les cas, l’église de Gumiel de Izán est un merveilleux exemple du travail de la pierre, et brille d’une lumière unique en tant que chef-d’œuvre de l’art baroque.

Un inouï Machu Picchu aux Canaries

Planté sur les hauteurs d’une énorme crête de terrain, à l’ombre de rochers d’autant plus impressionnants, entre le vert d’un tapis végétal et le bleu intense du ciel, se trouve Masca, petit village de l’île de Tenerife qui ressemble étonnamment à la célèbre citadelle inca.

Il n’est pas difficile de trouver un air andin à cette zone montagneuse de l’île, dans le Parc Rural de Teno. Ce “Machu Picchu espagnol” appartient à la municipalité de Buenavista del Norte, et est l’un des endroits habités les plus inaccessibles de toutes les Canaries, datant de l’époque des Guanches.

Aujourd’hui encore, il faudra affronter, pour se rendre à Masca, les forts dénivelés créés par d’anciennes éruptions volcaniques, mais le jeu en vaut la chandelle : la place du village est en soi un magnifique belvédère, qui place le visiteur au milieu d’un formidable décor où l’on pourrait presque toucher le ciel du bout des doigts.

Le Christ Rédempteur de Palencia

L’une des merveilles du monde ayant l’équivalent espagnol le plus ressemblant est probablement le Christ Rédempteur de Rio de Janeiro. Son jumeau castillan est presque aussi impressionnant : le Christ de l’Otero se dresse au-dessus de la ville de Palencia, et non content d’être visible à des kilomètres à la ronde, il est également un symbole de la région de Palencia.

Curieusement, les deux figures colossales du Christ ont été inaugurées la même année, en 1931, et ont des influences artistiques similaires comme l’art déco. Le Christ de palencien est le plus grand d’Espagne et l’un des plus grands du monde, et aurait pu être encore plus éblouissant si le projet initial, qui prévoyait de recouvrir la figure de bronze et de carreaux, et d’utiliser de l’ivoire et du marbre bleu pour les yeux, avait été réalisé.

Un Chichén Itzá espagnol ?

Le site archéologique de Chichén Itzá, dans l’État mexicain du Yucatán, est le principal vestige de l’ancienne civilisation maya, un lieu qui évoque à la fois les connaissances astronomiques admirables de ce peuple comme sa barbarie avec les nombreux restes humains qui s’y trouvent. En Espagne, le bâtiment le plus ancien encore debout se trouve à Minorque, et son aspect n’est pas si différent de celui de la célèbre pyramide de Kukulkán des Mayas.

Il s’agit de la Naveta des Tudons, l’extraordinaire tombe préhistorique toujours debout après plusieurs milliers d’années. La culture talayotique qui a laissé cet impressionnant legs sur l’île reste entourée de mystère, la distance temporelle nous empêchant de découvrir ses secrets. Ce n’est que récemment que l’Unesco a reconnu l’inestimable valeur des sites minorquins, et leur charme n’a rien à envier à celui des temples mayas.

À la recherche du Taj Mahal espagnol

Le Taj Mahal semble tout droit sorti d’un rêve ou d’un conte des Mille et Une Nuits. En l’observant, impossible de ne pas être transporté dans un monde de légendes orientales. Le territoire espagnol a la chance de disposer encore aujourd’hui de nombreux lieux issus de la culture arabe qui conservent cet air oriental et évocateur, dont le plus splendide exemple n’est autre que l’Alhambra.

Le fascinant ensemble palatial de la Grenade nazaréenne, a d’ailleurs failli faire partie de cette liste exclusive des merveilles du monde actuelles, son pouvoir d’attraction étant l’un des plus importants d’Europe à tous les égards.

Le frère du Colisée à Tarragone

Le Colisée à Rome est sans aucun doute la merveille du monde la plus proche de nous qui ait un équivalent espagnol, et ceci notamment parce que l’influence romaine fut importante dans toute la péninsule. Tarraco était l’une de ses villes principales, et bien que son amphithéâtre soit de taille plus modeste que celui de la Ville Éternelle, il n’en reste pas moins un excellent exemple de ce passé romain.

L’amphithéâtre de Tarraco a cependant l’avantage d’être très proche de la mer, derrière les remparts de la ville, ce qui lui donne une photogénie très particulière. Il a été construit sous le règne de l’empereur Domitien, au IIe siècle après J.-C., et, comme son grand frère, il a accueilli des spectacles saisissants de gladiateurs, de combats d’animaux, de chasses et de massacres de chrétiens, sous le regard de 14 000 spectateurs enflammés. Une merveille qui nous transporte d’un coup d’œil, sans quitter l’Espagne, au cœur d’incroyables scènes d’un lointain passé.

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