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Bermiego, le village asturien où le temps s’arrête

Lorsqu’on arrive dans ce petit village asturien en pleine brousse, on croit avoir atterri sur une autre planète. Une planète où les soucis et la hâte cessent d’exister. Bermiego est l’un de ces endroits où les aiguilles de l’horloge s’arrêtent. Une enclave qui ouvre la voie à l’essence rurale la plus pure. Ici, comme les réfugiés, ses habitants ont réussi à conserver la personnalité rustique qui caractérise les villages montagnards du nord de l’Espagne. Un authentique musée naturel où les arbres prennent vie.

L’environnement naturel de Bermiego est à couper le souffle | Shutterstock

Un charme rural pur

Les sommets de la chaîne de montagnes d’Aramo interrompent l’horizon du voyageur qui plonge dans cette retraite spirituelle connue sous le nom de Bermiego. Situé dans la commune asturienne de Quirós, ce village repose sur les pentes de la sierra, gardé par le barrage de Valdemurio, qui alimente la vallée depuis des décennies. Ici, les visiteurs peuvent profiter d’un certain nombre d’activités aquatiques, comme le canoë. De même, le célèbre sentier El Oso traverse ce plan d’eau pour rejoindre le site.

Parmi ses nombreuses attractions, l’if millénaire ou texu est l’une des plus célèbres. Nombreux sont ceux qui viennent dans ce village pour le voir, lorsqu’ils rencontrent bien d’autres surprises : légendes, greniers traditionnels, fontaines et une chapelle avec des belles vues en sont quelques-unes. Les rues étroites de Bermiego ramènent le voyageur à l’époque médiévale. Les balcons en bois s’élèvent sous les tuiles, qui conservent leur couleur rougeâtre malgré le passage des années. Les maisons, quant à elles, sont peintes dans des couleurs qui se marient avec le vert des montagnes.

Rues de Bermiego | Shutterstock

Les habitants de ce village attendent, curieux, l’arrivée d’un visiteur qui vient chercher la paix ou qui, peut-être, est tombé sur le village par hasard, mais a été captivé par ses charmes. Malgré l’arrivée des touristes, les habitants de Bermiego n’ont pas encore ouvert de boutiques de souvenirs. En fait, il n’y a que deux maisons de vacances dans tout le village, dont profitent quelques chanceux. Ici, la vie traditionnelle et rurale est encore bien vivante.

Un arbre aussi mystique que dangereux

L’if millénaire de Bermiego | Shutterstock

En visitant ce village, le visiteur se promène, calmement, parmi les hórreos ou greniers traditionnels et les fontaines. Les hórreos, en bois, tracés de figures géométriques, conservent leur essence. Le bruit de l’eau qui coule dans les fontaines annonce l’arrivée au lieu le plus convoité de ce petit village : l’if millénaire ou texu, comme on l’appelle dans les Asturies. Les ifs, d’une grande longévité et imposants, peuvent vivre un millénaire. Autour d’eux, la mythologie et le folklore dansent à l’unisson.

L’if millénaire ou texu de Bermiego est l’un des monuments naturels les plus importants des Asturies et est également lié à la mythologie celtique. Avec ses plus de six mètres de haut et les baies vénéneuses qui ornent ses feuilles, il vous invite à contempler le village de Bermiego d’en haut. Sa simple présence est imposante. Mais les histoires liées au mysticisme, encore plus.

Cet arbre particulier est généralement associé à la vie ou à la mort, et certaines théories prétendent que sa sève était utilisée pour des rituels évoquant l’éternité. Cependant, c’est au contraire, car cet arbre a un grand pouvoir mortel. Selon la légende, les guerriers asturiens utilisaient ce poison pour se suicider et éviter d’être réduits en esclavage par leurs rivaux. On dit également qu’ils utilisaient ce liquide toxique dans leurs flèches, fabriquées à partir du bois de l’if lui-même, pour infliger de grandes blessures à leurs ennemis lors des batailles.

Baies d’if | Shutterstock

L’ancienne chapelle de Santa María de Bermiego accompagne l’if dans le paysage. Un baume de paix où vous pouvez vous éloigner de tout et laisser la nature caresser votre âme. Tout autour, la forêt asturienne la plus profonde se cache. Bermiego est l’un de ces endroits où le voyageur se perd. Où le vert, l’odeur de l’humidité et le chant des oiseaux résonnent dans chaque coin. Où le temps, paresseusement, s’arrête.