Flâner à Séville est un bon moyen de connaître la ville. Peu importe si l’on marche à la recherche de ses monuments les plus importants ou des parcs las plus colorés du centre-ville. On peut dire, en tout cas, que l'une des meilleures façons de connaître la ville est de visiter ses églises, car Séville est réputée, entre autres, pour en avoir une grande concentration. Plus de 120 églises catholiques font de Séville la deuxième ville d'Europe qui compte le plus grand nombre d'églises, juste après Rome.
On peut commencer en visitant la basilique de la Macarena. Un monument construit en 1941 suivant les préceptes du style néo-baroque. Sa construction n'a été achevée qu'en 1948. Un an plus tard, le cardinal-archevêque de Séville, Pedro Segura y Sáenz, bénit la nouvelle église comme l'espace destiné à accueillir les images titulaires de la confrérie de la Macarena. Jusqu'alors, elles étaient vénérées dans la chapelle de l'église paroissiale de San Gil, qui a subi un incendie en 1936. Malgré sa courte histoire, la basilique de la Macarena a été la première église de Séville à recevoir le titre de Basilique mineure, qu'elle a obtenu en 1966.
La basilique María Auxiliadora a un grand passé, car la légende veut que le temple ait été construit sur la prison dans laquelle Santa Justa et Santa Rufina ont été martyrisées au IIIe siècle. En fait, les passages souterrains associés à cette histoire sont toujours préservés, bien qu'il ne soit pas possible de les visiter. L'église actuelle, datant du milieu du XVIIe siècle, a été construite sur le site d'une église du XIIIe siècle.
Les siècles ont également traversé le monastère de Santa Paula, prochaine étape de l'itinéraire. L'église est particulièrement intéressante pour son entrée, un amalgame de styles datant du début du XVIe siècle. Le complexe a été construit à la fin du siècle précédent, avec une seule nef en style gothique-mudéjar. Ce monastère de moines hiéronymites possède une collection d'art des plus merveilleuses de la ville.
Tout près de ce monastère se trouve l'église San Luis de los Franceses, un grand exemple d'architecture baroque du XVIIIe siècle. Ses caractéristiques s'intègrent parfaitement à l'architecture sévillane de l'époque. Le complexe, déclaré Bien d'intérêt culturel, se distingue par son grand poids symbolique. On peut passer un long moment à admirer ses formes et ses figures.
L'église San Juan Bautista, communément appelée église de San Juan de la Palma, a été construite sur le site d'une ancienne mosquée de la rue Feria. Elle appartient également au groupe de temples baroques-mudéjars qui ont apparu à Séville au Moyen Âge, bien qu'elle ait subi des changements au cours des siècles suivants. Devant cette église, il faut s'arrêter et d'observer le beau et élancé beffroi qui couronne l'édifice.
Sur la rue Feria elle-même se trouve l'église Omnium Sanctorum, l'une des plus anciennes de Séville. Elle a dû être reconstruite à la fin de la guerre civile, car un incendie à tout détruit sauf les murs et les pilastres. Avant cela, elle a été touchée par le tremblement de terre qui a secoué Lisbonne au XIVe siècle. Malgré la reconstruction du XXe siècle, sa personnalité médiévale est encore là.
Dix minutes de marche séparent l'une de l'autre, temps que le visiteur peut prendre pour se rendre compte qu'il est proche de la visite de l'un des temples les plus importants et les plus emblématiques de Séville. Car la basilique de Jesús del Gran Poder abrite le Christ du Gran Poder, l’une des images les plus célèbres de Séville. Sa façade est l'une des plus originales que l'on puisse rencontrer.
Avant de se diriger vers la cathédrale, le promeneur peut profiter de la bonté de l'église Santa Catalina, qui est aussi l'une des plus primitives de la ville. Comme tant d'autres, elle a été construite après la Reconquête sur le site d'une ancienne mosquée. Plusieurs de ses détails se distinguent, mais le plus important est peut-être l'impressionnante tour mudéjar.
Avant de se rendre à la cathédrale de Séville, il faut visiter quelques églises le long du parcours. Par exemple, l'église du Salvador, la deuxième plus grande de la ville, qui a été construite sur le site de l'ancienne Grande Mosquée de Séville par Ferdinand III le Saint. De nombreux éléments de ce lieu peuvent également être mis en valeur, mais le temps étant limité à un seul, il faut y entrer pour contempler le retable principal, l'une des œuvres les plus monumentales et représentatives du baroque sévillan.
Autre temple converti : l'église Santa María la Blanca, qui au XIIIe siècle est devenue un temple chrétien après avoir été une synagogue. Elle est, bien sûr, située dans le quartier juif, aujourd'hui connu sous le nom de quartier de Santa Cruz. La tour de ce temple l'une des plus remarquables de la ville.
Derrière l'église de Santa Cruz se dresse la Cathédrale Notre-Dame du Siège de Séville. Les mots sont superflus lorsqu'il s'agit de l'une des églises catholiques les plus impressionnantes du continent. La cathédrale de Séville doit être visitée avec attention et sans hâte, mais en sachant que la visite n'est pas encore terminée.
Avant de traverser le Guadalquivir, il faut visiter l'église Santa María Magdalena, l'une des plus historiques de la ville. Avant 1811, ce fut le couvent de San Pablo. Le siège original de la confrérie de la Magdalena, étant détruit durant l’occupation française de la ville, fut déplacé dans cet ancien couvent. Il a été déclaré bien d'intérêt culturel en 1970.
La visite du quartier de Triana est presque un must quand on découvre Séville. L'étape suivante de notre parcours est donc la basilique du Patrocinio, dont le temple primitif a été érigé au XVIIe siècle. C'est ici que se trouve la célèbre image du Christ de l'Expiration.
Et c'est ici, à Triana, qu'il faut rester pour découvrir la dernière des églises de Séville. L'église Santa Ana est considérée comme la plus ancienne église de Séville. Sa construction a commencé en 1276, sur ordre d'Alphonse X le Sage. Son intérieur est l'un des plus surprenants de la ville de Séville, de sorte qu’on peut passer un long moment pour contempler ses trois nefs. Ensuite, il faut continuer à flâner sans cesse car, après tout, on est à Séville.