Avant d'atteindre Turégano, quelle que soit la route que vous empruntez, vous pouvez déjà voir le château qui surveille ce village ségovien du haut de sa colline. Au loin, d'ailleurs, on ne voit pas les ruines qui caractérisent certaines zones de la fortification. Ce que l'on peut apprécier, c'est une élégance presque plus captivante lorsque le soleil se couche et que les lumières artificielles inondent l'obscurité. Au cœur de la province de Ségovie, ce château, déclaré Monument historique-artistique en 1931, est l'endroit idéal à découvrir.
Le château de Turégano a été étroitement lié à l'évêché de Ségovie. En 1123, la reine Urraca de Castille a donné la seigneurie de Turégano à Pedro de Agen, le premier évêque de la ville. Cette décision a été ratifiée quelques années plus tard par son fils, le roi Alphonse VII. Il est toutefois difficile de dire qui est à l'origine de la construction de la forteresse.
Tout indique que l'église est le premier bâtiment à avoir été érigé sur la colline. Progressivement, des dépendances et des espaces défensifs ont été ajoutés autour d'elle. Diverses recherches indiquent trois phases de construction, la dernière à la fin du XVe siècle, commandée par l'évêque Juan Arias Dávila, qui était en exil dans la ville. Ferdinand le Catholique a passé quelques jours dans le château en 1474, avant de rencontrer sa femme à Ségovie. Ce fait témoigne de l'importance qu'avait autrefois ce lieu. Il a également servi de prison d'État.
L'église San Miguel Arcángel est la pièce maîtresse de l'ensemble. Elle a été construite dans la seconde moitié du XIIe siècle, avec un plan basilical à trois absides et trois nefs. De style roman, entièrement construite en pierre, elle a une apparence monumentale, presque écrasante.
Trois siècles plus tard, on y a ajouté les éléments défensifs qui en ont fait l'église-forteresse qu'elle est aujourd'hui. L'entrée, où l'on peut voir les armoiries épiscopales, est protégée par deux tours. Il semble que ce soit Arias Dávila qui, à la fin du XVe siècle, ait ordonné la fermeture de l'enceinte à plan quadrangulaire.
En plus d'une promenade autour des différents bâtiments qui composent le château, on doit s’arrêter pour admirer les vues. Comme il est situé sur cette petite colline, la campagne castillane s'offre à la vue des visiteurs, qui peuvent apprécier cette gamme particulière de couleurs qui varie tant au fil des saisons.
Turégano est une ville intéressante car elle a conservé une partie de l'architecture traditionnelle de ce coin de Ségovie. Se perdre dans ses rues et découvrir ses autres monuments peut être un bon plan. Pour terminer le voyage, il faut visiter aussi les Hoces del Río Duratón, un lieu pionner en Espagne dans la pratique du canyoning. Situé à 40 min en voiture de Turégano, il vaut la peine de se promener sur ses falaises ou de naviguer sur ses eaux grâce.
Si l'on préfère découvrir les villages ségoviens près de Turégano, alors Pedraza de la Sierra devrait être celui à choisir. L'un des plus beaux villages médiévaux d'Espagne, sa situation, sa disposition, son architecture et son histoire stimulent le visiteur et l'invitent à rester le plus longtemps possible. Il ne faut pas oublier les nombreux sentiers de randonnée que l'on peut y découvrir. Entre les montagnes et les plaines de Castille, des sentiers tout aussi stimulants invitent à découvrir les couleurs de cette terre ancestrale.