Très châtiée par tous les conflits qui la touchèrent, particulièrement pendant les XIXe et XXe siècles, elle conserve quand même un riche patrimoine qui mérite une visite. Nous pouvons commencer à parcourir la ville depuis la Promenade de Colomb, l’avenue Colomb et l’Avenue de Navarre qui forment l’axe du centre ville, et nous permettra de voir les parcs et jardins (de Luis Mariano, près du bureau du tourisme) et quelques uns des principaux édifices commerciaux de la ville.
Prenant la rue Eskoleta, nous ferons un premier arrêt au Musée Oiasso, pour fouiller dans le passé romain de Irun et de ses environs. Suivant la même rue, nous arrivons à la Place du Juncal, l’un des sites des plus intéressants du centre historique, car pour y verrez un pan de muraille et l’Eglise paroissiale de Nuestra Señora del Juncal (XVI-XVIIe) construite sur un temple antérieur. Sa construction ne fut pas sans problèmes, car la ville de Hondarribia et le vice-roi de Navarre s’opposèrent au projet, targuant que de par sa situation et ses dimensions elle pourrait servir de refuge à des ennemis potentiels. Déclarée Monument Historico-Artistique en 1973, elle est de style Renaissance avec un bon nombre d’éléments gothiques et une façade baroque. Elle conserve à l’intérieur un orgue Cavaillé-Coll de plus de 130 ans d’histoire et une statue de la Vierge, une œuvre du XIe, la plus ancienne de toute la Guipuzcoa. Dans la partie arrière de l’église, on a découvert des vestiges de thermes et bains publiques d’origine romaine.
La Maison de Beraun est proche, c’est un édifice blasonné, construit au XVIe mais transformé en 1910.
Revenant vers l’Avenue Colomb, nous irons vers la rue Eliza, où se trouve le Palais Arbelaiz, l’une des maisons des plus représentatives de Irun, construite au XVIIe. L’incendie de 1936 la détruisit, étant reconstruite postérieurement. C’est un élégant édifice rectangulaire où logèrent des personnages historiques comme Enrique III de France, Catherine de Médicis, Carlos IV et Felipe V entre autres. Pour son importance historique et artistique le palais fut déclaré Monument Historico-Artistique Provincial en 1964.
La rue Eliza s’ouvre sur la Place de San Juan où se dresse la Mairie (1763), style baroque. C’est le principal édifice civil de la ville, avec portique à arcades sur sa façade de pierres de tailles et son écu d’armes. Dans la salle du chapitre on peut admirer le magnifique tableau de Ignacio Zuloaga “Femmes de Sepúlveda”. En face de la Mairie, se dresse la Colonne de San Juan Harri (XVIe), symbole de l’indépendance de la ville en relation avec Hondarribia, et déclaré Monument Historique-artistique en 1964.
Descendant par les rues San Martzial ou Lerretxipi on passe devant l’Hospital de Sancho de Urdanibia, (ou de la Purisima Concepcion) de 1646 et une étrange fontaine baroque couverte d’une voute en plein cintre. Ce chemin nous conduira à Ama Xantalen (chapelle de Santa Elena) du XIVe, au bord de la rivière Estebenea. Ce fut un lieu de culte depuis l’antiquité. Des fouilles au cours des années 70 ont permis de découvrir une nécropole romaine avec plus de cent urnes de crémation, et les restes d’un temple romain antérieur au I er siècle. La chapelle a été transformée en Musée (2 e musée romain de Oiasso), où l’on peut voir les vestiges sur le site, ainsi que des objets d’autres gisements de la région de la Bidasoa.

Église Paroissiale de Nuestra Señora del Juncal
Sur le mont voisin de San Marcial se dresse la Chapelle de San Marcial, construite en 1522 pour remémorer la bataille historique, elle fut refaite en 1804, après l’incendie qui la ravagea en 1796. C’est là que chaque 30 juin (fête du Saint) les habitants de Irun viennent en pèlerinage célébrer le traditionnel Alarde. C’est d’autre part un point de vue formidable sur les paysages de la ria de la Bidasoa et toute la baie de Txingudi avec les villes de Irun, Hondarribia et Hendaye.
De ses environs, il faut citer le Parc Écologique Plaiaundi, 24 hectares de marécages le long de la Baie de Txingudi; le Parc Naturel de Peñas de Aia, une montagne spectaculaire, et aussi l’île aux Faisans, témoin de nombreux faits historiques. En 1659, y fut signée la Paix des Pyrénées qui mettait fin à la guerre des Trente Ans. C’est aussi le plus petit espace au monde en condominium: Elle appartient 6 mois ‘a la France et les autres 6 mois à l’Espagne.